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Les chemins de l’Etat de droit vus par Florent Parmentier

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Article de Gilles Ribardière

Notre ami Florent Parmentier vient de publier un ouvrage dont la taille modeste ne dissimule pas la densité et l’importance. Tiré de sa thèse de doctorat de Science Po, son ouvrage, s’appuyant sur une connaissance approfondie de l’espace qui composait le bloc soviétique – son préfacier, Jacques Rupnik, avance même qu’il est sans doute le meilleur connaisseur en France de la Moldavie – s’attache à décrire ( titre du livre) « les chemins de l’Etat de droit ; la voie étroite des pays entre Europe et Russie ».

Son analyse ne se fonde pas seulement sur sa fine connaissance du terrain : il applique à ses observations un appareil théorique extrêmement riche, avec de nombreuses références. Elles permettent de ne pas donner des interprétations hâtives qui se voudraient définitives sur, par exemple, l’attitude de la Russie aujourd’hui. Il s’écarte donc de tout stéréotype, faisant jouer subtilement les facteurs culturels avec les facteurs institutionnels pour aider à comprendre comment les pays se dirigent - ou pas- vers l’Etat de droit.

S’agissant des facteurs institutionnels, il note que 1989 semble ouvrir un horizon irréversible : s’engageait alors une dynamique telle que l’Europe deviendrait rapidement un espace unifié sans retour possible au morcellement précédent, avec une approche partagée des concepts démocratiques. C’est ce qu’il qualifie « d’optimisme institutionnel ».

Mais les faits ne sont pas conformes à une telle vision. C’est là qu’interviennent les facteurs culturels, et ici Florent Parmentier parle de « pessimisme culturel », concept à manier avec prudence, car on peut facilement sombrer dans les stéréotypes : je cite : « [….] primitivisme, violence, nationalisme agressif ou expansionnisme territorial, peu compatibles avec l’établissement d’un Etat de droit, sont autant de stéréotypes révélateurs d’un pessimisme culturel qui entache parfois la représentation des pays des Balkans. »

Cette dernière attitude est donc à bannir autant que la précédente qui tient de la naïveté, et en tout cas nous empêche d’admettre que notre vécu de la démocratie (qui doit de toute façon être reconnu imparfait) n’est pas exportable ex-abrupto.

A coup sûr, l’ouvrage de Florent Parmentier constitue un guide utile pour comprendre les secousses actuelles en Europe (mais ailleurs aussi), et nous met en garde quant à des interprétations simplistes.

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