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Elections à la frontière transnistrienne

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Article repris sur le blog "Moldavie, carnet de sédentaires"

Varniţa est un petit village de 4000 âmes à l’est du pays. Il est situé à quelques kilomètres de Bendery, l’une des principales villes de la République moldave du Dniestr, appelée communément la Transnistrie.

La République moldave du Dniestr (RMD), majoritairement russophone, a fait sécession de la Moldavie en 1991. Après une courte guerre qui l’a opposée au gouvernement moldave (plusieurs centaines de morts), elle s’est dotée de sa propre constitution, police, monnaie, parlement, drapeau et hymne national. Pourtant aucun pays, pas même la Russie avec laquelle elle entretient des relations privilégiées – une armée russe y stationne toujours – n’a reconnu ce territoire comme un État à part entière. La Transnistrie reste un sujet de conflit en Moldavie.

Pour se rendre à Varnita depuis Chişinău, il faut passer deux des trois douanes qui barrent la route menant à la Transnistrie puis bifurquer à gauche avant le dernier barrage tenu par la police transnistrienne. Chemins de terre, une station service un peu fatiguée, des maisons le long des rues rectilignes. L’artère principale mène à la mairie et la maison de la culture devant lesquelles une foule inhabituelle va et vient. En ce 28 novembre 2010, jour d’élections législatives en Moldavie, Varniţa est l’un des deux seuls villages moldaves, avec Corjova, qui a ouvert un bureau de vote réservé aux habitants de la Transnistrie. Les autorités de Tiraspol, en froid avec Chişinău, n’organisent évidemment pas les élections sur leur territoire.

La Maison de la culture de Varnita

Les électeurs viennent en voiture ou en minibus pour voter de l’autre côté de la frontière. Une immense file de véhicules s’est formée à proximité de la douane. Sur la place qui jouxte la maison de la culture, un flot de musique populaire accompagne les conversations des groupes qui se forment ici et là à la sortie du bureau de vote. À la mi-journée, 1200 transnistriens avaient participé au scrutin, soit deux fois plus qu’au dernier referendum. Dans le bureau de vote, c’est la cohue. L’urne de bois est bien vite pleine, il faut la remplacer. La salle est interdite au public, le temps de confectionner une urne avec un carton, scellé à la cire. Les responsables de la section de vote le recouvrent de l’emblème de la Moldavie, le bureau peut ré-ouvrir. La queue s’allonge jusque dans le couloir et les électeurs se glissent à nouveau dans les isoloirs.

… la queue s’allonge jusque dans le couloir

Irina est venue avec sa famille de Bendery. « Je veux que ça change. J’ai voté PLDM de l’Alliance pour l’Intégration Européenne parce que mes parents m’ont dit que c’était un parti qui fait de bonnes choses ». Elle souhaite, comme beaucoup d’autres jeunes moldaves quitter le pays : « J’ai prévu de partir dans deux mois en France à Valence, ma sœur y est depuis deux ans. Il n’y a aucune opportunité chez moi en Transnistrie ». Irina fait partie de ces Moldaves disposant d’une double nationalité : moldave et roumaine, un laissez-passer précieux au sein de l’Union Européenne maintenant que la Roumanie en fait partie.

Quelques milliers d’habitants de Transnistrie ont franchi la frontière pour voter sur les 500 000 que compte la république sécessionniste. Une goutte d’eau. Quinze heures, les minibus poursuivent leurs inlassables allers-retours à la frontière. Le bureau ferme à 21h00.

Cliquez ici pour voir le reportage photos

Source : http://moldaviemoldova.over-blog.com/article-elections-a-la-frontiere-transnitrienne-61988806.html

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