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Elections municipales en Moldavie : un relatif désintérêt de la population ?

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“On va regarder comment ça se passe le 5 juin. On n’ira pas aux élections cette année, on en a ras le bol des élections”. On a pu entendre ces mots à travers la Moldavie, et le positionnement géographique avait peut dimportance. Les uns voyaient le 5 juin 2011 comme une étape préliminaire dans la solution de la crise politique qui règne en République de Moldavie, les autres considéraient ce 5 juin juste comme une formalité et n’étaient intéressés que de loin par la campagne électorale. En même temps, les débats ardents pouvaient être entendus lors de soirées étudiantes, pendant les pauses déjeuners. Tout le monde semblait en fait s’impliquer vivement dans l'actualité politique. Cependant, j’ai été surprise de voir que le taux de participation n’a été que de 54,59%. Il est sûr que ce résultat est plus rassurant que celui enregistré suite au référendum de 2010. Mais on doit comparer avec les taux de participations aux précédentes élections, 63,37% le 28.11.2011, 58,77% le 29.07.2009 et 57,99% le 05.04.2009. Certes les élections parlementaires sont considérées plus importantes, mais il ne faut pas négliger le fait que les élections municipales sont toujours un pré-indice de ce qui peut se passer pour les élections nationales. On doit déplorer que les élections municipales aient souligné le phénomène d'abstentionnisme qui caractérise la Moldavie. Ce phénomène va de pair avec le manque de culture politique des citoyens moldaves. Alors, le 5 juin, marque-t-il un changement pour la vie politique du pays, ou n’est-il qu’un épisode de linstabilité politique durable ?

Pour ces élections locales la majorité des mandats dans les conseils régionaux a été certainement remportée par les partis de l’AlE, alliance qui est loin de vivre son meilleur moment. Même suite aux élections, les partis membres de l’alliance se sont exprimés avec des discours différents.

Mais le résultat des élections locales ne sera clair que suite au deuxième tour du scrutin. Certes, les partis dits démocratiques ont enregistré une réussite éminente face au principal parti d’opposition. Malgré tout, le PCRM a pu s’installer pour 4 ans dans des villes importantes comme Balti, Edinet, Taraclia. La situation reste incertaine dans la capitale. Le résultat du second tour entre M. Dodon et M. Chirtoaca n’est en effet pas encore prévisible. D’une part, M. Chirtoaca compte récupérer les voix accordées à la candidate démocrate Mme Buliga. D’autre part, les voix des jeunes électeurs à qui font souvent références les partis de l’AIE risquent de se réduire fortement, car pour beaucoup leur droit à résidence étudiante dans la capitale aura expiré avec la fin des examens.

La campagne électorale dans la capitale devient de plus en plus rude, les promesses de plus en plus nombreuses ; mais attendons les résultats. Est-ce qu’ils vont contribuer à quelque peu dégager la situation dans l’arène politique de la République de Moldavie ? Pour les optimistes, c’est ce qu’il faut désirer, pour les pessimistes c’est ce qu’on ne peut qu’espérer.

Fekla Eremeevna

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