L’eau et le gypse
La pression des jaillissements d’eau était variable - très forts parfois, ils se calmaient un peu d’autres fois. Les tracteurs eurent de la peine à faire retirer les camions et les excavateurs, de même que les autres moyens techniques immobilisés au fond de la carrière. Quatre pompes furent mises en fonctionnement à ces fins, elles extrayaient environ 2 000 mètres cubes d’eau par heure. Ce n’est qu’au bout de quelques semaines que les travaux d’extraction du gypse purent être repris. Notons que les gisements de gypse de Criva furent découverts au XIXe siècle déjà, mais ce n’est que dans les années 1953-1955 que commença l’extraction à l’échelle industrielle.
En 1969, un groupe de savants-géographes de l’Académie des Sciences de Moldavie pénétrèrent pour la première fois dans la grotte.
Malheureusement, l’argile trop humide et gluante a fait échouer les recherches à l’intérieur de la grotte. En 1977, la faculté de géographie de l’Institut Pédagogique de Tiraspol forma une équipe de 9 étudiants qui décidèrent d’explorer la grotte de Criva. Répartis en deux groupes, ils ont fait des balades souterraines pendant un mois. Le résultat en fut visible - la carte d’une portion de 10 kilomètres de la grotte.
Les salles dans la grotte
Les spéléologues découvrirent à l’intérieur de la grotte plusieurs salles dont les plus larges s’appellent « La salle de 100 mètres » et « La salle d’attente » . Dans « La salle d’attente » il y a 11 colonnes qui soutiennent le plafond. Dans certaines salles, on retrouve des pierres ou des cristaux gigantesques qui ont des formes d’animaux, d’où leurs noms - « La salle du pingouin », « Le cimetière des dinosaures ». Les lacs découverts à l’intérieur de la grotte ont eux-aussi des noms - « Le lac vert », « Le lac bleu », « Le lac transparent ». Dans les galeries, il y a plusieurs sources d’eau.
Les ramifications de la grotte forment de véritables labyrinthes. Dans la plupart des salles, le plafond est voûté, la hauteur en étant de presque 11 mètres. La largeur des tunnels est de 30-40 mètres, leur longueur variant de 60 à 100 mètres.
Les murs et les voûtes
Les murs et les voûtes se ressemblent à des mosaïques, étant le résultat du processus de crystalisation du gypse. Si l’on fait éclairer les murs et les plafonds formés le long de quelques millions d’ans, on est charmé par l’étincellement du spectre de cristaux qui émanent une lumière verdâtre-argentée. Toutes les salles de la grotte, séparées par des cascades, semblent être construites par le même artisan. Les espaces vides à l’intérieur de la grotte ont trois-quatre niveaux, les plus accessibles étant les deux niveaux qui sont au milieu. Le niveau supérieur est par endroits détérioré, donc inaccessible. Le niveau inférieur est toujours humide, des vapeurs de gaz souterrain toxique y persistent.
Une grotte "chaude"
Les calculs microclimatiques ont révélé que presque la totalité du segment exploré de la grotte se situe à un niveau qui est plus haut que celui de la bouche. Par conséquent, la grotte de Criva est incluse dans la catégorie des grottes chaudes, ce qui la rend utilisable à des fins.
Dans la zone des dépressions, aux environs des lacs, la température est de 11-13º, l’humidité relative - de 86-98٪, tandis que dans les segments situés plus haut que le niveau de la bouche, la température est de 21º et l’humidité est de 75-80٪. Compte tenu de ses dimensions, la grotte Cenusareasa de Criva est la septième la plus large grotte de gypse du monde et elle pourrait accueillir des touristes.