Publicité Invitation en Moldavie

Les protestations de Chisinau vues par la presse internationale

1 vote

Poussées de fièvre européenne en Moldavie

Arielle Thedrel

Des affrontements violents ont opposé, mardi à Chisinau, les forces de l’ordre à des manifestants qui remettaient en cause la régularitédes législatives de dimanche dernier. Soutenu par la Russie, le président Vladimir Voronine expulse l’ambassadeur de Roumanie, accusée de manipuler les manifestants qui contestent sa réélection à la tête du pays.

Le président moldave, Vladimir Voronine, a menacé mercredi de recourir à la force pour mettre fin aux manifestations qui ont embrasé mardi Chisinau, la capitale moldave. À l’appel d’ONG, quelque 15 000 jeunes s’étaient rassemblés pour dénoncer les fraudes ayant entaché les législatives de dimanche et réclamer un nouveau décompte. Les manifestations avaient dégénéré en émeutes (un mort, une centaine de blessés). L’opposition démocratique accuse des casseurs à la solde des services secrets russes ou moldaves d’être à l’origine de ces provocations qui permettent au président Voronine de justifier des mesures de répression destinées surtout à briser le mouvement de protestation. De fait, malgré les mots d’ordre d’une opposition aussi faible que divisée, celui-ci s’est, dès mercredi, réduit à peau de chagrin (un petit millier de manifestants).

Dans le plus pur style soviétique, Voronine affirme que les manifestants, des « fascistes ivres de colère » manipulés par la Roumanie, ont tenté de « commettre un coup d’État ». Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lui a apporté son soutien. L’ambassadeur roumain a été sommé de quitter le pays et, dans la foulée, Chisinau a introduit un régime de visas avec la Roumanie. L’UE, dans l’expectative, se contente d’appeler au dialogue.

Le Parti communiste moldave (PCM), au pouvoir depuis 2001, a remporté une écrasante victoire qui devrait lui donner à nouveau la majorité absolue au Parlement. Les précédentes élections et les sondages d’opinion montraient pourtant une incontestable érosion de son audience. Les observateurs de l’OSCE ont estimé que le scrutin avait été globalement conforme aux normes internationales en reconnaissant toutefois que la campagne électorale avait été émaillée de « fréquentes tentatives d’intimidations d’électeurs et de candidats ». Et comme lors des précédents scrutins, l’accès aux principaux médias, contrôlés par le PCM, a été très inégal. En réalité, les irrégularités (le bourrage des urnes notamment) ont été beaucoup plus importantes que d’ordinaire. Usé par une corruption endémique, le PCM n’est pas parvenu à endiguer un taux de pauvreté record qui a contraint plus d’un tiers de la population active à s’expatrier. Les revirements du président en matière de politique étrangère ont achevé d’exacerber le mécontentement.

Sous la houlette de Vladimir Voronine, un ancien apparatchik âgé de 68 ans adepte des méthodes autoritaires, les communistes moldaves avaient remporté les législatives de 2001 sur un programme prorusse. En 2003, las des pressions de Moscou sur le statut de la république sécessionniste de Transnistrie, Voronine avait affiché l’intégration européenne comme une priorité. Mais la politique de voisinage mise en place par l’UE n’a pas fait le poids face à la guerre du gaz et aux multiples embargos russes sur divers produits agricoles moldaves, principales ressources de ce pays. Voronine a donc opéré en 2007 un nouveau virage en se rapprochant d’une Russie déterminée à reprendre le contrôle de ses anciens satellites. Les slogans scandés mardi par les jeunes (« Liberté », « Nous voulons être dans l’Europe ») montrent que, comme l’Ukraine ou la Géorgie, la petite Moldavie désespère de rejoindre l’espace européen.

http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/09/01003-20090409ARTFIG00008-poussees-de-fievre-europeenne-en-moldavie-.php

*** *** ***

Des tensions longtemps refoulées à l’origine des violences en Moldavie

Les violences qui ont enflammé mardi la Moldavie après l’annonce de la victoire des communistes aux législatives témoignent de tensions longtemps refoulées dans cette ex-république de l’URSS déchirée entre son passé soviétique et ses aspirations européennes.

« Le résultat des élections a juste fait remonter à la surface les vieilles tensions longtemps refoulées » entre les pro-Russes et les pro-occidentaux, estime Nikolaï Petrov de la fondation américaine Carnegie à Moscou.

Les leaders de ces deux camps politiques sont le président sortant Vladimir Voronine, qui incarne la vieille garde communiste même s’il est réputé pour son pragmatisme, et le leader du parti libéral-démocrate Vlad Filat.

Dix ans après la chute de l’URSS, les communistes sont revenus au pouvoir dans ce petit pays de 4,3 millions d’habitants sur un programme pro-russe. Et même si le président sortant, à la recherche d’une aide économique pour son pays, le plus pauvre d’Europe, a opéré un virage radical en 2005 en se tournant vers l’Union Européenne il n’a jamais cessé de ménager Moscou.

Son opposant Vlad Filat, dont les partisans sont descendus dans la rue pour dénoncer la victoire des communistes dimanche aux législatives, se présente comme le seul vrai libéral dans le pays.

Mais « rien ne présageait une confrontation ouverte entre ces camps », relève Nicolaï Petrov, en rappelant que la Moldavie est l’une des rares ex-républiques de l’URSS qui n’a pas connu de révolution post-communiste.

« Quand un seul parti reste longtemps au pouvoir, il y a toujours des raisons de mécontentement pour la population », surtout dans ce pays pauvre dont les problèmes économiques se sont accentués avec la crise financière, analyse Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue « Russie dans la politique mondiale ».

« Depuis 2003, aucune élection (ou presque) dans les pays de l’ex-URSS ne se déroule sans être suivie de contestations, protestations ou désordres de masse », constate-t-il.

« En Moldavie il n’y a aucun doute sur le résultat du scrutin, mais l’opposition tente d’utiliser la même tactique qu’ailleurs en ex-URSS » en descendant dans la rue, estime-t-il.

Pour lui, cette tactique ne marchera pas en Moldavie faute de « facteur extérieur ». Coincée entre la Roumanie et l’Ukraine, ce petit pays « se trouve à la périphérie des intérêts géopolitiques » de l’Europe, note l’analyste.

La Moldavie reste en revanche très dépendante de la Russie, notamment pour son gaz, et pour le règlement du conflit dans la région séparatiste de Transdniestrie, peuplée en majorité de russophones soutenus par Moscou.

Le Kremlin a intensifié ses efforts dernièrement pour tenter d’aboutir à un règlement du conflit. « Ce rapprochement avec la Russie déplaît à l’Occident », notait mardi soir le rédacteur en chef du quotidien Novye Izvestia, Valery Iakov, suggérant ainsi que le fameux facteur extérieur n’était pas totalement absent des événements en Moldavie.

Ce qui se passe à Chisinau rappelle les révolutions en Géorgie et Ukraine en 2003 et 2004 et « les chefs des partis sont incapables d’arrêter les foules », estime Andreï Popov, directeur exécutif de l’Association de politique étrangère de Moldavie. Pour lui, la situation reste confuse et imprévisible.

« J’espère que le sang ne coulera pas. Nous pouvons faire baisser les tensions », estime Igor Munteanu, directeur de l’Institut de Moldavie pour le Développement et les Initiatives sociales.

« Durant les huit dernières années, les passions se sont exacerbées mais même en 1989 on n’a pas vu le Parlement en feu », comme c’est arrivé mardi, relève-t-il toutefois.

http://www.rtbf.be/info/des-tensions-longtemps-refoulees-a-lorigine-des-violences-en-moldavie-97368

*** *** ***

Moldavie : ouverture d’une enquête pour « tentative de coup d’Etat »

Le parquet moldave a ouvert mercredi une enquête pour « tentative de coup d’Etat » à la suite des violences qui ont embrasé la capitale, Chisinau, a annoncé le procureur général Valéri Gourboulia.

« Le parquet a ouvert une enquête pour tentative de coup d’Etat et d’usurpation du pouvoir », a déclaré le procureur général.

Au cours de l’enquête, le parquet doit établir quelles sont les personnes impliquées dans ces crimes qui risquent jusqu’à 25 ans de prison, a-t-il ajouté.

Selon le ministère de l’Intérieur, 193 personnes ont été interpellées pendant les violences, dont huit sont mineures.

La journaliste Natalia Morar, interdite d’entrée en Russie et qui a participé mardi à la manifestation, est parmi les personnes interpellées, a indiqué à l’AFP Alla Meleka, porte-parole du ministère.

La Moldavie est en proie depuis trois jours à une série de violentes manifestations à Chisinau, où des centaines de jeunes expriment leur rejet de la victoire des communistes aux élections législatives de dimanche.

http://www.romandie.com/infos/news2/090408182334.06l6kft0.asp

*** *** ***

La Moldavie, un test pour Obama et Medvedev

Les émeutes en Moldavie sont en train de tourner à la crise internationale et vont vite devenir un test pour les relations entre Barack Obama et le Kremlin.

La Russie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov vient de soutenir les accusations d’ingérence formulées à l’encontre de la Roumanie par le président communiste moldave Vladimir Vorodine qui a expulsé l’ambassadeur roumain.

Les émeutes sont nées de la contestation des élections législatives de dimanche et de la victoire écrasante du parti communiste. Toutes proportions gardées, elles rappellent la « révolution orange » en Ukraine en 2004 et la « révolution des roses » en Géorgie en 2003.

L’Union Européenne est embarrassé parce qu’elle ne veut pas de nouvelle crise avec la Russie, après la guerre en Géorgie de l’été dernier. Quant à Barack Obama, sa rencontre, la semaine dernière, avec le président Dmitri Medvedev n’a pas débouché sur une perçée majeure, si ce n’est l’annonce de la reprise de négociations pour la réduction des arsenaux stratégiques.

En Moldavie, pays que la Russie veut maintenir dans sa sphère d’influence, les effets de la crise économique encouragent une partie de la population, à majorité roumanophone, à se tourner vers l’Union européenne.

Si les émeutes se poursuivent, la situation risque de se dégrader. Les accusations d’ingérence extérieure ne sont pas un bon signe. A la différence de Bush, dans le cas de la Géorgie et de l’Ukraine, Barack Obama va-t-il chercher à calmer le jeu ?

http://blog.lefigaro.fr/geopolitique/2009/04/la-moldavie-un-test-pour-obama.html

*** *** ***

A Chisinau, la colère des jeunes Moldaves

Sur le boulevard Stefan Cel Mare, la grande artère de Chisinau, la capitale moldave, les traces des manifestations de mardi soir, le 7 avril, sont encore visibles. La présidence et le Parlement conservent les stigmates de l’assaut des protestataires, dont les plus radicaux ont pris le contrôle pour quelques heures, avant la réplique des forces de l’ordre. Malgré tout, Chisinau a retrouvé son calme habituel. Seul un quadrilatère autour du bâtiment du gouvernement restait occupé par les manifestants, qui l’auront finalement évacué vers 23 heures mercredi soir, avant de se donner rendez-vous pour un nouveau rassemblement, vendredi. Les badauds, nombreux, circulaient sans difficulté mercredi parmi le petit millier de personnes mobilisées.

Majoritairement composée d’étudiants et de lycéens, la foule qui battait toujours le pavé, mercredi, semblait sous le choc de la violence des manifestations. Mardi soir, des flammes s’échappaient de la présidence et du Parlement dont les bureaux étaient saccagés. Une jeune femme est morte, intoxiquée par les fumées de l’incendie de la présidence, 193 manifestants ont été interpellés, tandis que des dizaines de protestataires et policiers blessés ont été recensés dans les hôpitaux de la ville.

Les forces de l’ordre ont été rapidement dépassées. Mal équipés et très jeunes, les policiers n’ont pas pu résister à une foule de quelque 15000 personnes. Dans les rangs des manifestants, la rumeur enfle depuis deux jours. Les autorités communistes auraient infiltré des casseurs chargés de mettre à sac les bâtiments, pour discréditer l’opposition. La spontanéité de la manifestation affaiblit cette hypothèse. « Tout a été organisé par téléphone portable et Internet », explique Victor, un étudiant de vingt ans en relations internationales. « Après l’annonce des premiers résultats de l’élection de dimanche, on a évoqué l’idée de se rassembler, sur les blogs, sur les sites de réseaux sociaux comme Facebook, par SMS. Le message s’est répandu à toute vitesse », assure-t-il, surpris lui aussi de l’ampleur des événements.

Dans un petit pays peu familier des manifestations de masse, un tel rassemblement est considérable. Et renvoie l’opposition libérale à ses propres échecs. Dispersée en une dizaine de partis lors du scrutin législatif du 5 avril, elle n’a obtenu que 35% des voix, contre près de 50% pour le Parti communiste. Devant l’improvisation totale des manifestations des derniers jours, l’opposition n’a pu que tenter d’en canaliser l’énergie avec plus ou moins de succès.

Mercredi, des orateurs se sont succédé devant les manifestants devant le bâtiment du gouvernement, tandis qu’une rangée de policiers, plutôt débonnaires, protégeait l’accès principal de l’édifice. Dans les ruelles adjacentes, quelques dizaines de policiers profitaient du soleil printanier, assis sur l’herbe ou se prenant en photos avec leur uniforme antiémeute.

Au-delà du quadrilatère central, Chisinau retrouvait ses airs de petite ville de province. Aucun policier n’était visible dans les rues, aucun contrôle d’identité n’était effectué. Dans les commerces, sur les trottoirs, les passants restaient indifférents à la petite foule qui s’agite à quelques centaines de mètres de là. « Mardi, c’était la soirée des casseurs… Ceux qui ont brûlé la présidence, c’était des ivrognes, des SDF… N’y cherchez pas un geste politique », assure Alexandre, un chauffeur de taxi.

Les violences de mardi retombées, l’ambiance pacifique des manifestations de mercredi tranche avec la réaction du président moldave. « Nous aurons recours à la force si nécessaire », a-t-il prévenu. « Mardi, j’y ai songé, je ne l’ai pas fait. Mais rien ne m’empêchera de rétablir l’ordre constitutionnel », a assuré Vladimir Voronine. Mercredi, la justice moldave a ouvert une enquête pour « tentative de coup d’Etat et usurpation du pouvoir ». « Les autorités moldaves vont tenter d’utiliser les violences de cette semaine pour discréditer l’opposition en lui faisant porter une responsabilité criminelle pour les événements de mardi », estime l’analyste et politologue Andreï Popov, du Centre des politiques étrangères de Chisinau.

Sur la place centrale, pourtant, les manifestants n’évoquent que très peu les dirigeants de l’opposition anticommuniste. De nombreux protestataires n’avaient pas même l’âge de voter lors du scrutin de dimanche. « Cette semaine, c’est simplement un coup de gueule », analyse Alexandre, un étudiant en économie de 19 ans présent sur la place. « On a des salaires ridicules ou pas de boulot, il faut se battre pour obtenir le moindre visa, on s’ennuie. Et voilà ! », ajoute-t-il. Les manifestations de cette semaine marqueraient-elles le début d’une « révolution orange » moldave, à l’instar de l’Ukraine en 2005 ?

La question fait sourire. « Pour avoir une révolution ici, il faudrait un soutien de l’étranger, un leader identifiable, une opposition soudée, explique doctement Alexandre. Ici, nous n’avons rien de tout cela. » Reste que ce « coup de gueule » donne quelques espoirs à l’opposition, qui exige toujours un recomptage du vote de dimanche, voire pour certains un nouveau scrutin. L’annonce des résultats officiels, prévue ce mercredi, a été reportée à vendredi. Lors de la dernière publication des résultats partiels, mais presque définitifs, le Parti communiste perdait 0,9%, passant de 61 à 60 députés au sein du futur Parlement.

Différence infime qui le fait pourtant passer, pour un député, en dessous du seuil légal pour élire seul, à l’Assemblée, le futur chef de l’Etat. Avec une opposition parlementaire farouchement anticommuniste, un tel cas de figure pourrait déboucher sur une crise politique majeure.

Alexandre Billette

*** *** ***

Emeutes : Chisinau accuse Bucarest, enquête pour tentative de coup d’Etat

Le président moldave Vladimir Voronine accuse la Roumanie d’être derrière la flambée de violences qui a embrasé la capitale. La Roumanie a nommé un nouvel ambassadeur à Chisinau.

Manifestants à Chisinau, en Moldavie

Le parquet a ouvert une enquête pour tentative de coup d’Etat, mercredi 8 avril après que le président moldave Vladimir Voronine a accusé la Roumanie d’être derrière la flambée de violences qui a embrasé la capitale, Chisinau. Le parquet a ouvert une enquête pour « tentative de coup d’Etat et usurpation du pouvoir ». Il doit établir quelles sont les personnes impliquées dans ces crimes qui risquent jusqu’à 25 ans de prison, a indiqué le procureur général Valéri Gourboulia. Cette république de 4,3 millions d’habitants fit partie de la Roumanie avant d’être annexée par l’URSS, puis d’accéder à l’indépendance en 1991.

Nouvel ambassadeur

Le soulèvement mardi contre la victoire des communistes aux législatives, a tourné à la crise diplomatique, Vladimir Voronine montrant du doigt la Roumanie. « La Roumanie est impliquée dans tout ce qui se passe chez nous », a-t-il affirmé, ce que Bucarest a aussitôt démenti, dénonçant « une provocation envers l’Etat roumain ». L’ambassadeur de Roumanie à Chisinau, Filip Teodorescu, a été sommé de quitter le pays dans les 24 heures et l’ambassadeur de Moldavie à Bucarest a été rappelé à Chisinau pour « consultations ». Le gouvernement moldave a en outre approuvé l’introduction d’un régime de visas avec la Roumanie, devenue membre de l’UE en 2007. En réponse, la Roumanie a désigné mercredi soir un nouvel ambassadeur à Chisinau, Mihnea Constantinescu, diplomate de carrière, ex-directeur de cabinet des anciens Premiers ministres Calin Tariceanu et Adrian Nastase. Bucarest doit désormais obtenir l’accord de Chisinau sur cette nomination, qui devrait être ensuite entérinée par le président roumain Traian Basescu. Pour sa part, Bucarest a annoncé qu’il n’utiliserait par l’arme de l’expulsion pour répondre à la décision de la Moldavie et qu’il continuerait de « soutenir le rapprochement de la Moldavie avec l’Union européenne, malgré la politique antiroumaine des autorités communistes de Chisinau ».

« Fascistes ivres de colère »

Le président moldave a également menacé de prendre des « mesures appropriées » contre les manifestants qu’il avait qualifiés la veille de « fascistes ivres de colère ». « Hier, j’étais à la limite (de recourir à la force). Si ça se répète, des mesures appropriées pourront être prises », a déclaré le chef de l’Etat. Selon le ministère de l’Intérieur, 193 personnes ont été interpellées au cours des violences dont la journaliste Natalia Morar, déjà interdite d’entrée en Russie. Mardi, des manifestants qui dénoncent les fraudes qui ont, selon eux, entaché la large victoire du Parti communiste, avaient mis à sac le parlement, jetant meubles et ordinateurs par les fenêtres. Ils ont également occupé la présidence avant que les forces de l’ordre ne reprennent le contrôle de la capitale dans la nuit.

Difficultés sociales

Mercredi, un millier de personnes, très jeunes, ont cependant manifesté à Chisinau dans une ambiance bon enfant. « A bas les communistes ! », « Non à la violence ! », ont-ils scandé, mangeant des glaces et buvant du Coca-Cola face à des policiers assis par terre sur leurs boucliers pour fumer.

En fin d’après-midi, certains d’entre eux ont tenté en vain de forcer le cordon de police déployé autour du siège du gouvernement. La manifestation s’est dispersée sans incidents vers 19h30 GMT. Le principal catalyseur de ces émeutes semble être les difficultés sociales et le manque de perspectives claires pour la jeunesse. Pays européen le plus pauvre, un quart de la population moldave est partie travailler en Europe ou en Russie. « Ce n’est que le début. Ce sont les communistes qui sont coupables, on n’a pas de quoi vivre ici, comment on peut vivre avec un salaire (mensuel) de 1.500 lei (100 euros) ? », affirme Sergueï Mountian, un ouvrier de 22 ans.

Depuis l’arrivée de Voronine au pouvoir, en 2001, la Moldavie connait stabilité et croissance, mais le président n’est pas venu à bout du conflit avec la population russophone de Transnistrie, où Moscou maintient une présence militaire.

Victoire des communistes

Les communistes ont recueilli 49,48% des voix soit 60 des 101 sièges de l’Assemblée, selon les résultats définitifs annoncés mercredi par la Commission électorale centrale, alors qu’une majorité des trois cinquièmes (61 sièges) est nécessaire pour élire le président du pays. Les résultats préliminaires leur donnaient 49,9% des voix, soit 61 sièges. Ce résultat avait été dénoncé comme un « outrage » par les opposants qui auraient désormais théoriquement la possibilité de bloquer l’élection au Parlement du chef de l’Etat.

La Russie, toujours inquiète des débordements post-électoraux dans l’ancien bloc soviétique, a de son côté estimé que toute remise en cause des résultats serait « sans fondement ».

L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a également jugé le scrutin « conforme à de nombreuses normes et obligations internationales ».

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/europe/20090409.OBS2696/emeutes__chisinau_accuse_bucarest_enquete_pour_tentativ.html

*** *** ***

Les manifestations moldaves initiées par la Roumanie ?

Une enquête a été ouverte pour déterminer le rôle de Bucarest dans le soulèvement de l’opposition moldave. Opposition qui rejette la victoire électorale des communistes lors des législatives de dimanche. Mercredi encore des milliers de personnes ont battu le pavé dans un calme relatif cette fois. La veille, de violents affrontements avaient opposé les manifestants aux forces de l’ordre.

Violences dont le Premier ministre roumain refuse d‘être tenu responsable. “La Roumanie estime que les accusations moldaves sont des provocations visant l’Etat Roumain. Et le gouvernement roumain juge cela inacceptable”, s’insurge Emil Boc.

La Moldavie fut une ancienne région roumaine avant d‘être annexée par l’ex-URSS puis d’accéder à l’indépendance. Aujourd’hui certains rêvent de se rapprocher de l’Union européenne. Rapprochement également souhaité par le président Voronine, pourtant issu du parti communiste. Ce dernier a menacé les manifestants de recourir à la force en cas de débordements similaires à ceux de mardi. 180 personnes avaient alors été interpellées.

Cette nuit, dans la capitale, les choses semblaient un peu plus calmes en raison de l’omniprésence des forces de l’ordre qui n’ont dû gérer que quelques débordements.

http://fr.euronews.net/2009/04/09/les-manifestations-moldaves-initiees-par-la-roumanie/

Revenir en haut
Soutenir par un don