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Entretien avec Monsieur Oleg Serebrian, Ambassadeur de la Moldavie en France (2)

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En seconde partie de l’entretien que Monsieur l’Ambassadeur Oleg Serebrian a bien voulu m’accorder le 21 décembre 2010 au nom du site www. moldavie.fr, il s’est employé à établir un premier bilan de son activité en France depuis le mois de juillet. Qu’il en soit chaleureusement remercié.

Gilles Ribardière

Oleg Serebrian

Quel bilan tirez-vous de vos 5 mois de fonctions ?

Tout d’abord, vous savez, c’était une situation un peu spéciale parce que je suis arrivé en France le 23 juillet, mais en France les procédures du protocole sont telles qu’il y a 2 ou 3 accréditations. J’ai présenté mes lettres de créance le 3 décembre. Donc officiellement je suis en fonction depuis le 3 décembre. Je peux constater avec une certaine satisfaction que j’ai réussi à participer à quelques débats publics sur la Moldavie d’un réel intérêt, soit organisés par l’ambassade, soit organisés par des institutions comme « les Moldaviens » : c’était le premier débat organisé au Sénat avant les élections et je m’en réjouis.

Le fait que madame Durrieu ait pu participer à ce débat, que certains élus aient manifesté un intérêt sur ce sujet, qu’il y avait beaucoup, beaucoup de monde est très encourageant. Ensuite l’association des relations internationales a organisé un autre débat sur ce sujet, de même que la Fondation Robert Schuman avec une bonne présence des médias, comme le Figaro, ou l’Université de Paris II juste après les élections…

Beaucoup de collègues ont noté que c’était la première fois qu’il y a des débats sur la Moldavie et que l’ambassadeur intervient dans ces débats, ou que l’ambassade génère de telles discussions qui sont importantes pour nous, un pays qui est très peu connu même en France, malgré la présence d’une mission diplomatique à Paris, et que la France ait une mission diplomatique à Chisinau.

Comme je vous l’avais mentionné déjà au mois d’août, si vous vous en souvenez, j’espère promouvoir l’image de la Moldavie, que les Français connaissent plus la Moldavie. Il faut utiliser toutes les possibilités.

Oleg Serebrian, Josette Durrieu et Gilles Ribardière. Conférence sur la Moldavie au Palais du Luxembourg de Paris.

J’ai eu aussi la possibilité de rencontrer les représentants de la diaspora moldave. C’était une première aussi, les Moldaves l’ont remarqué ; les contacts entre la communauté et l’ambassade n’étaient pas du tout suffisants. Et j’ai organisé quelques visites dans les régions, parce que c’est là que sont les Moldaves. Ainsi j’ai eu une rencontre à Toulouse et j’ai été très surpris par la qualité de cette rencontre. C’est plutôt une communauté estudiantine, très intéressée. Il ne faut pas oublier ces gens. Nous devons faire tout ce qui est possible pour qu’ils sentent la présence de la Moldavie ; nous devons porter attention à leur avenir, les rassurer sur le fait qu’ils peuvent revenir dans leur pays d’origine. Même chose à Lyon, au mois de novembre. J’ai eu une très bonne discussion qui s’est prolongée plusieurs heures avec la communauté moldave de Lyon, en majorité étudiante. A Marseille, les gens m’ont dit que c’était la première fois que l’ambassadeur moldave vient et essaye de communiquer.

La mission de l’ambassadeur, ce n’est pas seulement maintenir un bon contact avec la France ; nous ne devons pas oublier qu’il y a probablement des dizaines de milliers de citoyens moldaves : l’ambassade est responsable de leur état.

Il y a autre chose : j’ai réussi à établir un excellent contact avec le Ministère des Affaires Etrangères, avec la direction chargée de l’Europe Continentale ; j’ai eu quelques rencontres avec des sénateurs et des députés, parce que nous devons ranimer les groupes d’amitiés parlementaires Moldavie/ France et France/ Moldavie.

J’ai visité deux fois Bordeaux. J’ai eu de très bonnes discussions avec des viticulteurs du bordelais, avec la chambre de commerce de Bordeaux. A Toulouse aussi : nous avons un Consul Honoraire qui est quelqu’un qui a de très bons contacts au niveau local.

A Limoges, début décembre, j’ai rencontré les conseillers régionaux, la Chambre de Commerce et d’Industrie, et l’idée est d’organiser en 2011 les journées de la Moldavie, à Toulouse et à Limoges, en invitant des hommes d’affaire moldaves et la Chambre de Commerce et d’Industrie. Dans ces deux régions seraient organisées des expositions pour entamer des coopérations directes entre hommes d’affaire moldaves et les deux régions, Midi- Pyrénées et Limousin.

Ensuite on va organiser au mois de mai à Paris une exposition des vins moldaves. Ce sera un peu l’occasion de promouvoir la viticulture moldave.

Mais est-ce que tout ça ne suppose pas une libéralisation du système des visas ?

La réussite du dialogue entre Chisinau et Bruxelles était que l’Europe a accepté de discuter autour de ce sujet, en espérant que 2012/2013 marquera la fin des discussions concernant cette libéralisation des visas.

Je vous avoue que j’ai eu beaucoup, beaucoup de discussions avec des collègues français au Ministère des Affaires Etrangères, au ministère de l’immigration, le conseiller diplomatique auprès du Président de la République concernant ce sujet sensible. Et je me réjouis du fait que nous avons répondu à toutes les questions et que finalement la France a été de notre côté.

Il y a des problèmes d’ordre technique. Mais la Moldavie est membre de la CEI ; elle est un peu liée à l’Ukraine, à la Russie …Il y a sans doute des questions de nature pas seulement technique, mais géopolitique !

De toute façon, nous sommes très heureux de voir que Paris, d’autres capitales aussi, ont réagi de manière très positive en fait, en traitant le cas moldave séparément. C’est une très bonne nouvelle pour nous avant Noël.

Le 3 février 2011

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