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Nostalgie : le bon goût et la bonne odeur des produits communistes

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Article repris sur http://balkans.courriers.info/article13973.html

Ils ont été beaucoup critiqués pour leur piètre qualité, mais les produits de l’époque communiste font un grand retour dans toute l’Europe de l’Est. Les machines à laver construites il y a plus de 20 ans sont increvables, les vieilles Dacia reviennent à la mode, et les bonbons ou les biscuits des quelques marques qui ont survécu à la « transition » réveillent le goût doux-amer de la nostalgie…

Des biscuits et des tablettes de chocolat que l’on croyait oubliés, dont certains ont conservé l’emballage originel, ont refait leur apparition sur les étagères des supermarchés capitalistes et n’ont rien à envier, en termes de ventes, aux marques capitalistes consacrées. Le sociologue Mircea Kivu, cité par Mediafax, explique : « Nous assistons depuis quelques années, à une tendance à la revitalisation des marques de l’époque communiste. Leur atout : la nostalgie et les souvenirs d’enfance qu’elles déclenchent ».

« Tous ces produits me transposent dans le passé, dans mon enfance. Même aujourd’hui, je préfère une tablette de chocolat Szerencsi à un Mars. En plus d’une qualité supérieure et d’un meilleur goût, cela me réveille des souvenirs heureux », confie Tamas Pickarczyk, 27 ans, concessionnaire hongrois de voitures.

Pour Ivan Petrov, étudiant bulgare, c’est l’emballage qui fait tout le charme : « j’adore les biscuits Detkta-Zakuska (Goûter pour enfants) non seulement pour leur goût, mais aussi pour leur emballage ringard communiste, voire même primitif ».

En Croatie, les épices Vegeta, célèbres dans toute l’ex-Yougoslavie, mais aussi à l’étranger, ont survécu à la chute du communisme et restent l’une des emblèmes de l’industrie alimentaire du pays. Les produits alimentaires ne sont pas les seuls à avoir survécu aux aléas de l’histoire. D’autres objets électroménagers ou des automobiles continuent à faire la fierté des Européens de l’est.

En Pologne, la machine à laver manuelle à tambour Frania, très recherchée dans les années 1950-1970, génère des ventes d’environ 40.000 unités par an, en dépit de l’apparition d’un concurrent puissant : les machines à laver automatiques. Les machines Frania semblent irremplaçables, plus particulièrement à la campagne. En effet, il est difficile des les remplacer, multifonctionnelles comme elles sont : pour une centaine d’euros, les Polonais achète non seulement une machine à laver le linge, mais aussi un appareil à éplucher les carottes, à fabriquer des biscuits, des jus et même des alcools maison.

Dacia fait la course avec Trabant

Pour les Roumains, la Dacia continue à être, 42 ans après son lancement, la marque la plus connue et une véritable enseigne nationale. Elle a su résister aussi bien au communiste, qu’aux nombreuses blagues qui circulaient à son égard. Lorsque l’usine de Mioveni (Pitesti) a été reprise par le constructeur français Renault, une étude a été menée afin de tester auprès des Roumains s’il fallait changer ou pas le nom Dacia, raconte le sociologue Kivu. Mais en dépit du prestige dont jouit la marque Renault, les Roumains sont restés fidèles au nom de Dacia pour les liens affectifs qui s’étaient établis le long des années.

Le retour des automobiles de l’époque communistes est très courant dans les pays de l’ancien bloc communiste. En Allemagne de l’Est, les amateurs de Trabant se sont rassemblés en associations, alors qu’en Pologne, les fiers propriétaires de la Polski, la version locale de la Fiat 125, se réunissent plusieurs fois par an pour participer à des courses de voitures.

Les nombreuses histoires et les « mythes » qui entourent ces minuscules voitures pimentent les soirées entre amis. Il en va de même pour les légendes sur les anciennes Dacia : il semble qu’elles étaient tellement facile à réparer, qu’il suffisait de remplacer la courroie de transmission abîmée par un simple bout de papier collant. Après avoir jetés ces produits à la poubelle ou les avoir détruit par haine pour le régime communiste, les Européens de l’est commencent à se rendre compte que les souvenirs de cette époque peuvent même leur apporter des bénéfices. Les capitalistes astucieux, qui savent faire revivre des objets anciens et qui se connaissent en brocantes, espèrent surfer sur l’intérêt croissant des Occidentaux, voire même de leurs compatriotes, pour les objets datant d’il y plus de 20 ans.

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