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Pourquoi les Occidentaux souhaitent-ils visiter la Transnistrie ?

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On lit plus souvent dans la presse occidentale des histoires sur le trafic des êtres humains, la contrebande et les affaires d’armes en Transnistrie que des articles sur la République de Moldova dans son intégralité. Si de tels sujets sont publiés aussi souvent, la Transnistrie, en raison de cette publicité, consolidera son statut de « trou noir de l’Europe ».

Cette région a capté l’attention des gens, il y a quatre ans, après que le reporteur de BBC Simon Reeve, a visité la Transnistrie afin de réaliser une série de documentaires titrés « Des lieux qui n’existent pas ». Comme si dépourvu de patrie, pas du tout hospitalier envers le monde extérieur, surveillé avec beaucoup d’attention par son leadeur, Igor Smirnov, qui gère son petit empire depuis un haut immeuble de mauvais gout, Tiraspol semble avoir très peu de touristes occidentaux. Bien qu’ils soient peu, l’intérêt des étrangers pour ce « pays » est grand. Quelles sont les raisons qui éveillent leur curiosité pour cette région ?

Depuis un microbus bondé ayant comme destination la soi-disant capitale de la république moldave nistrienne, Tiraspol, je suivais un nuage gris et menaçant qui pesait sur la Transnistrie. Peut-être était-ce tout simplement un jour plus sombre que d’autres. Un jour qui allait bien avec la couleur marron claire des symboles soviétiques abondants dans cette ville. Je me suis alors demandé : pourquoi ai-je tout de même pris la décision d’y venir.

En lisant d’autres histoires parues après ma visite sur la rive droite du fleuve Nistru, des contes sur la milice officielle de Transnistrie, qui surveille dans les rues, ainsi que sur les hauts fonctionnaires toujours prêts à toucher des pots-de-vin des étrangers qui franchissent l’ainsi dite frontière, je me suis demandé par quoi cet endroit attire-t-il ? C’est peut-être impressionnant pour beaucoup d’entre eux de voir Lénine devant le soi-disant exécutif de Tiraspol. Il est possible que les fameux faucilles et marteaux, imprimés sur plusieurs panneaux ainsi que les nombreuses images des monuments soviétiques, bâtis en style réaliste et érigés comme le communisme lui-même suscitent, également la curiosité des étrangers. Il se peut que tout ceci représente une vraie valeur pour ceux qui veulent entreprendre une excursion de l’autre côté du fleuve Nistru. Le voyage peut incontestablement leur permettre de découvrir une pièce unique du passé. Quelle chance de voir ce qu’ils croient être une relique de l’URSS !

Ce n’est qu’en descendant du microbus, une fois arrivé à Tiraspol, que j’ai vraiment réalisé me trouver dans l’ère soviétique qui se distinguait à l’époque par sa dureté, c’est-à-dire dans une Russie staliniste. Sans trop de circulation automobile, la rue 25 octobre de Tiraspol semblait impeccable de ce point de vue. En cherchant tout au long du boulevard quelques personnes marchant fièrement, on aperçoit bien entendu le regard généreux de Smirnov qui surveille le monde depuis un des panneaux. Moi, j’étais aussi surveillé par l’œil vigilent de Smirnov ce jour-là.

Malgré sa mauvaise réputation à l’Ouest, la Transnistrie reflète tout de même l’image d’un endroit « excitant », un endroit qui mérite d’être visité. Mais après la première visite, plusieurs Occidentaux, comme moi sans doute, ne se précipitent pas d’y revenir.

Article par Mark Gilbey publié sur http://garda.com.md/editoriale/de-ce-occidentalii-doresc-sa-viziteze-transnistria/print

Traduit du roumain en français par Marina Frutuoso.

Le 19 mars 2010

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