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Liliana Roşca : „Je souhaite continuer à travailler dans le milieu événimentiel en France"

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Liliana Roşca

Au début des années 2000, elle était une des plus connues présentatrices de la Radio-Moldova, la rédaction Emissions pour enfants, adolescents et jeunes. Je crois que beaucoup de jeunes d’aujourd’hui se souviennent encore de Liliana Roşca, animatrice de l’émission „Semnal Junior”. Après des années, nous l’avons retrouvée à Paris où elle est actuellement présidente d’une association qui met en œuvre divers programmes et projets interculturels. Nous avons parlé des changements intervenus dans sa vie et de ses activités courantes.

Depuis que tu étais étudiante, tu t’intéressais à la radio et, parallèlement avec tes études, tu as déployé une riche activité en qualité de rédactrice-présentatrice à Radio-Moldova où nous avons été collègues. Comment t’es-tu décidée à abandonner cette passion ?

Je ne sais pas si je l’ai jamais totalement abandonnée, car je continue à collaborer avec Radio Moldova et surtout avec la rédactrice Zinaida Izbaş, mon ancienne et actuelle tutrice. Radio-Moldova a été pour moi quelque chose d’extrêmement important, car j’ai pour la première fois franchi le seuil de la Maison de la Radio à l’âge de 15 ans (en tant que lauréate d’un concours national des jeunes journalistes). C’est ainsi qu’avait commencé mon activité à Radio Moldova, après quoi j’ai aussi collaboré avec la Télévision nationale. Pour moi, c’est très important de pouvoir pratiquer ce métier, sans égard à la position et au pays où je me trouve. J’aime vraiment ce métier grâce auquel j’ai pu connaître beaucoup de personnes intéressantes (comme toi, par exemple), ce qui est très important, à mon avis.

Qu’est-ce qui t’a fait te décider à explorer de nouveaux horizons ?

J’ai toujours souhaité savoir plus que je ne savais, connaître non seulement la théorie de la vie, mais aussi être confrontée à la réalité avec toutes ses couleurs possibles. Un autre motif a été ma soif de connaître, de vivre de nouvelles expériences. Autrement dit, j’avais l’impression de vivre au sein d’un tableau miraculeux, mais que la vie était beaucoup plus complexe.

Pourquoi as-tu choisi la France où tu as dû tout recommencer, y compris les études afin de pouvoir t’affirmer ?

Mon idée initiale n’était pas de partir exactement pour la France, mais le temps s’avère trop court parfois (c’est comme ça que je réfléchissais à cet âge-là). J’ai rejeté plusieurs propositions et opportunités, préférant faire des études, bien qu’au début ce fut très difficile pour moi, car je ne parlais pas la langue française. J’ai dû parcourir plusieurs étapes avant d’arriver là où je suis et faire ce que je veux vraiment faire.

A propos, comment as-tu réussi à t’adapter à la vie parisienne et de quoi t’occupes-tu à présent ?

C’est une longue histoire. Bref… pour être franche, je me suis assez difficilement adaptée, car il a fallu que je recommence tout dès le début. J’ai commencé par apprendre le français, puis je me suis inscrite à l’université où j’ai obtenu le titre de master 2 en gestion de la culture.

On dit : « A Paris, il faut aller pour la première fois en compagnie de la personne qu’on aime et près de laquelle on souhaite vieillir ». Ce fut comment pour toi ?

Ah, l’amour !… Je n’ai pas beaucoup de temps pour ma vie personnelle, cependant … l’amour a pour moi un sens extrêmement profond. L’amour implique deux âmes qui se sentent, sans égard à la distance qui les sépare ou à la position, ni à l’âge, et qui se comprennent des regards. Je ne crois pas aux superstitions et je n’aime pas généraliser, or bien que Paris et d’autres villes aussi soient perçues comme des villes des amoureux, pour moi ce ne sont que des stéréotypes. Je crois que chacun a sa propre destinée, sa destination et sa vocation dans cette vie et qu’il faut être très attentif à tous les signaux que la destinée nous transmet. Mais tout cela demande du temps, de la patience et des sacrifices. Je crois que vers la fin de ma vie je pourrai dire si « à Paris il faut aller pour la première fois en compagnie de la personne qu’on aime et près de laquelle on souhaite vieillir », mais maintenant c’est trop tôt de tirer une telle conclusion.

Paris est la vie des clichés : on dit que c’est la ville la plus romantique, la « ville de l’amour », on dit que les pâtisseries de Paris sont les plus délicieuses, tandis que les Parisiennes sont les plus séduisantes du monde … etc. Comment perçois-tu Paris ? Comment est cette ville pour toi, est-ce qu’elle correspond à sa réputation, dans ta vision ?

Tu as parfaitement raison… oui, Paris abonde en clichés : y compris ceux liés aux femmes qui sont belles et séduisantes, mais, il faut le dire, elles jouissent de beaucoup d’opportunités offertes par la société avancée, multiculturelle et diverse… mais je crois que les femmes de notre pays sont elles-aussi charmantes grâce à leur beauté, bonté, tolérance, etc., en fait, comme toutes les femmes … Il y a d’autres clichés aussi : Notre Dame de Paris, Louvre, Tour Eiffel, Charles de Gaulle, Napoléon… le patrimoine culturel, les événements historiques, etc. … une société multiculturelle, pluriculturelle… « la langue de Molière ». Je pourrais parler sans trêve de Paris, de la France, des Français, car ce fut le thème de ma thèse dans le domaine de la gestion interculturelle. Mais pour être brève, je vais citer Tidjane Thiam qui a dit que : « La France est une idée, être Français c’est une émotion. Être Français, c’est d’abord se sentir et vivre comme tel ». Moi, je partage cette opinion– la France c’est une idée, mais être Français c’est une émotion.

Nous savons que tu es très active au sein de notre diaspora de Paris, ce qui fait apaiser la nostalgie du pays et te connecte à l’actualité d’ici. Ressens-tu le besoin d’une telle connection ?

Oui et c’est bien évident ; cette connexion je la ressens et j’essaye de la transmettre aux autres à travers mes actions, et je crois que cela dit tout … D’un côté, c’est une décision bénévole de transmettre ce « savoir-faire », d’autre côté, de promouvoir notre pays.

Comment peut-on atteindre un tel objectif ?

Ce n’est pas simple, car nous provenons de deux systèmes complètement différents : premièrement, les Français sont un grand peuple, deuxièmement, ils sont très administratifs (bureaucratiques), ils apprécient la bonne image et les choses claires et stables. En même temps, je ne sais pas combien de Français savent des choses sur notre pays, or, notre pays reste un morceau de terre méconnue par les Français… malheureusement.

Si tu pouvais changer quelque chose, que choisirais-tu : revenir sept ans en arrière ou avancer de sept ans ?

Le passé est tel qu’il est, pour moi il a été riche et dense. Le présent, je le vis compte tenu des leçons du passé qui m’ont permis de gagner de l’expérience. Je n’ai pas pu choisir le pays où je suis née, je ne suis pas parfaite pour juger certaines situations ou certains gens, je suis une personne ordinaire et toutes les étapes de ma vie m’ont donné des leçons de plaisir, découvertes, souffrances, douleur, etc., ayant toutes le but de me faire apprendre.

D’autre part, il existe quelque chose qui me dépasse : c’est l’amour pour mes proches qui sont en Moldavie, loin de moi, et je crois qu’eux, ils sont l’unique raison pour laquelle j’aurais souhaité que le temps recule de sept ans. Or, j’ai toujours joui d’un amour légèrement exagéré de la part de mes proches, ayant une relation très affective avec eux ; j’ai en vue la communication avec eux, tout comme les belles traditions moldaves que nous savourions ensemble. Pour ce qui est de l’avenir… je ne voudrais pas accélérer le cours du temps, le faire avancer plus vite, mais ce qui est sûr c’est que j’ai de grands et beaux projets d’avenir.

Je sais que ton programme et très chargé et j’apprécie beaucoup le fait de nous avoir offert un peu de ton temps libre. Je te remercie et te souhaite beaucoup de succès !

Merci à vous-aussi !

Interview de Liliana Popusoi, publiée sur http://www.flux.md/articole/14598/

Traduite pour www.moldavie.fr

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