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Regard historique sur le site archéologique Orheiul Vechi

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Le site archéologique d’Orheiul Vechi (le Vieux Orhei) est l’une des plus fameuses attractions touristiques de Moldavie où l’on retrouve des vestiges de plusieurs civilisations qui existèrent dans nos parages. Le site se trouve dans un défilé rocheux de la rivière le Răut, à une soixantaine de kilomètres de la capitale moldave, la ville de Chişinău. Dans les grottes de Orheiul Vechi furent découverts des vestiges datant d’avant notre ère.

Aux Ve -IIIe siècles avant Jésus-Christ, sur la colline rocheuse de Butuceni, il y avait une solide fortification des gèto-daces. A cette époque-là, les Gètes possédaient leur propre calendrier. Dans les ruines de cette fortification antique, on retrouve aujourd’hui encore les traces de ce calendrier.

Au début du XIVe siècle, le sud et le centre de la Moldavie furent envahis par la Horde d’Or des Tatares-Mongols. Ayant conquis la ville de Orhei, les envahisseurs en firent la capitale des Tatares- Mongols qui s’installèrent dans ces parages. Le nom de la ville fut changé en Sahr al-Djedid (ville neuve). Les supérieurs de la ville y amenèrent des constructeurs et d’autres artisans chargés de reconstruire la ville suivant les traditions des localités médiévales orientales.

Beaucoup d’édifices à vocation publique furent érigés à cette époque : deux caravansérails, une mosquée, trois bains publics, plusieurs ateliers, des habitations de diverses formes et dimensions, etc. A la place de la forteresse semi-circulaire fut bâtie une nouvelle forteresse en pierre. A l’intérieur de la forteresse fut érigé un imposant palais en briques. Au centre du palais, il y avait une mosquée en briques, elle aussi, et un caveau en blocs de pierre.

Carte de la Horde d’Or

Beaucoup d’artisans - tailleurs en pierre et en bois, charpentiers, potiers, etc. travaillaient dans la Ville Neuve. Ce fut dans cette ville que commença la transformation de la fonte et que fut émise une monnaie locale en cuivre, utilisée dans le commerce intérieur. Sur la monnaie était gravé le nouveau nom de la ville.

Dans la Ville Neuve, il y avait deux cimetières : un pour les Chrétiens et l’autre pour les musulmans. Les dignitaires d’Etat musulmans étaient enterrés dans des cryptes spéciales appelées « mazare ». Les archéologues ont découvert les vestiges de trois « mazare ». Le dignitaire du plus haut niveau fut enterré dans la mosquée.

C’est toujours à l’époque médiévale que fut construite l’église rupestre « L’assomption de la Vierge » qui s’est conservée dans un état fonctionnel (certaines sources affirment même que cette église existe depuis le XIIe siècle).

La ville resta sous occupation tatare-mongole jusqu’au milieu du XIVe siècle. Après la défaite de l’armée de la Horde d’Or en 1362 par les armées lituaniennes de Oligherd, les envahisseurs furent chassés, mais avant de se retirer, ils dévastèrent et ravagèrent la ville, la transformant en ruines.

Quelque temps après la libération, le prince régnant de la Moldavie installa dans la ville de Orhei un de ses administrateurs. Ce fait marqua un tournant dans l’histoire de la ville : la forteresse en pierre et le palais furent reconstruits, plusieurs églises furent bâties, la ville commença à se développer énergiquement. Mais en 1499, la ville de Orhei fut pillée par les Tatares de Crimée qui neuf ans plus tard la mirent en feu, et elle brûla totalement.

Dans les années 1530, la ville fut assiégée par les Ottomans qui attaquèrent acharnement la citadelle, mais ses défenseurs firent preuve d’audace hors du commun. Selon la légende, la citadelle tomba à cause d’une trahison.

Au milieu du XVIIe siecle, pour des raisons géo-stratégiques, conformément à l’ordre du prince moldave Vasile Lupu, la ville de Orhei est transférée à 18 kilomètres au nord. Ce fait s’est avéré favorable à la conservation des vestiges des civilisations anciennes qui constituent un véritable musée en plein air.

Vasile Lupu

La forteresse Orheiul Vechi fut pendant une certaine période la capitale du Pays Moldave. Dans l’énorme vallée traversée par la rivière le Răut, il y avait un château aux murs crénelés, ainsi que des ateliers des artisans qui fabriquaient des briques, des tuiles, des objets en céramique et en bronze.

Les fouilles archéologiques ont révélé à Orheiul Vechi des vestiges des cultures répertoriées à toutes les époques historiques connues sur le territoire entre les fleuves Nistru et Prut.

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