A ses 20 ans, Irina a remporté la première médaille d’or de l’histoire de la lutte libre féminine sénior de Moldavie. La disciple de l’entraîneur Andrei Chiperi s’est produite dans la catégorie 65 kg, remportant quatre matches, les deux derniers étant particulièrement tendus.

Lors de son premier match, Irina a facilement battu la lutteuse allemande Eyleen Sewina, grâce à sa supériorité technique. Puis, en quart de finale, elle a battu la Suédoise Malin Johanna Mattsson, bien plus expérimentée, double médaillée de bronze mondiale et double championne d’Europe. En demi-finale, notre lutteuse a affronté, dans un match à couper le souffle, la Bulgare Mimi Nikolova Hristova, de 28 ans, championne d’Europe en titre.
Dans la grande finale, notre athlète s’est battu avec la japonaise Miwa Morikawa de 22 ans, qui est accédée dans la phase finale sans grande difficulté de la part de ses concurrentes. Mais cette fois-là, la confiance de la lutteuse du pays du Soleil-levant a été ébranlée dès le début du match, Irina ayant habilement fait face à tous les procédés appliqués par la Japonaise.
A noter que c’est le quatrième titre suprême obtenu cette année-ci par Irina Rângaci aux compétitions de très haut niveau - championnats du monde et d’Europe sénior, jeunes et junior.
Ce même jour du 6 octobre, une autre sportive moldave avait excellé aux Championnats du monde d’Oslo - Iulia Leorda (53 kg) qui a remporté la médaille d’argent, devenant ainsi vice-championne du monde.
Trois jours après, Victor Ciobanu (60 kg) a décroché lui-aussi une médaille d’or, devenant champion mondial. Sa prestation imposante a été des plus originales - la Fédération internationale des luttes associées l’a qualifié comme « un des lutteurs contemporains les plus rapides et les plus dynamiques », appréciant sa performance en finale comme « irréprochable ».

Ce sont sans doute des succès remarquables qui rendent fiers les compatriotes de Irina, Iulia et Victor et, surtout, leurs entraîneurs, mais au-delà de ces résultats on entrevoit des choses assez honteuses pour un pays. C’est troublant de constater que ces résultats ont été possibles après de longs et exténuants entraînements faits dans des conditions misérables, avec des équipements rouillés, hérités de l’époque soviétique… Or, l’État ignore totalement ses obligations à l’égard des sportifs qui font sa renommée mondiale - manque d’infrastructure, attitude anémique, voire honteuse, manque de support financier. Malgré tout, nos sportifs se sont « obstinément » efforcés d’obtenir des résultats tout à fait fantastiques.
D’après des articles d’Iulian Bogatu publiés sur https://gazetadechisinau.md
Le 14 octobre 2021