Des moldaves au bord de l’Océan Atlantique
La Roche-sur-Yon est une ville située au bord de l’Océan Atlantique, construite il y a 200 ans par Napoléon comme base militaire. Toujours curieux de découvrir et connaître de plus, les jeunes de l’association « JUNACT » de Cahul ont parcouru des milliers de kilomètres jusqu’à l’autre côté de l’Europe pour participer au Festival des Festivals du théâtre pour les jeunes francophones du réseau Artdrala, festival organisé par l’association « Vents et Marées » de La Roche-sur-Yon.
C’est injuste de penser qu’on a eu seulement de la chance en participant à ce festival, car on a eu aussi du succès. L’article de la gazette du festival prouve ça par la phrase « Les Moldaves nous ont offert un spectacle de qualité ». Les journalistes ont raison. Les enfants moldaves s’y sont bien présentés.
Dans les discussions avec les jeunes acteurs de notre association, il y avait quelques-uns qui ont témoigné qu’ils se sont mieux sentis en scène qu’ailleurs.
A ce festival, ont participé plus de 16 pays du réseau Artdrala. La meilleure présentation a été celle de l’Italie, les acteurs ont une incroyable souplesse corporelle, puis viennent les Roumains, les Marocains qui sont les plus vifs en scène. Les jeunes acteurs de Lettonie se sont aussi très bien produits. A travers le Festival, les enfants moldaves ont eu la possibilité de discuter avec d‘autres enfants de Belgique, de Russie, du Maroc.
En ce moment, nous savons exactement ce que nous voulons - atteindre le niveau des Italiens et des Roumains dans les présentations des spectacles.
Le matin du 3 mai, les enfants ont été divises dans des ateliers. Les activités ont été assez variées : les enfants ont pratiqué des exercices d’escrime, des activités ludiques, mimiques, de voix, des exercices sur des textes, des chansons, de actions d’orientation dans l’espace. Un enfant de chaque pays était désigné au sein d’un groupe pour travailler dans le cadre d’un atelier. Chacun avait son niveau de français.
La timidité des Moldaves … en fait on ne sait pas précisément : timidité ou modestie ?….Il parait, tous les deux…mais elle était si visible que Dominique, l’animateur de l’atelier, m’a appelée et m’a demandé si les deux enfants moldaves comprenaient le français ? Alors, un peu étonnée, je lui ai répondu que c’est mieux de leur poser cette question, pas à moi. Je me suis tournée vers mes élèves et je me suis adressée en roumain avec la même question que Dominique. A leur tour, les enfants, étonnés aussi, ont répondu qu’ils comprennent tout ce que l’animateur leur explique. Il ne me restait que de proposer à Dominique de les faire pousser plus souvent dans des discussions. Chose dite, chose faite.
Apres le travail dans des ateliers, impatiente, je me suis approchée de Dominique pour lui demander :
- Comment se sont présentés mes élèves ?
Dominique a évité une réponse directe et, avec un sentiment de culpabilité, il m’a dit :
- Je ne sais rien sur la Moldavie.
Pour moi, ça a été un grand plaisir de lui parler des événements historiques, politiques, des us et des coutumes de notre pays. Dominique écoutait avec un très grand intérêt.
Apres, notre équipe devait présenter un spectacle en langue maternelle. Nous avons décide de chanter deux chansons populaires moldaves, interprétées par Silvia Maftei, élève en VIII-ième au Lycée Théorique « Ioan Voda » de Cahul et une vielle « doina » interprétée par Rodica Ciobanu, actrice au Théâtre « B.P.Hajdeu » de Cahul. Là ou il y a la chanson populaire moldave, vite commence et la ronde moldave. De telle façon, des jeunes Roumains d’Arad, des jeunes Français de La Roche-sur-Yon, des jeunes Serbes ont rejoint notre ronde. Nos chansons ont beaucoup plu aux spectateurs.
Le 4 mai, après une journée chargée des spectacles, à 16 heures, nous avons fait nos bagages et nous avons pris le bus pour Ancenis, une ville située sur la Loire, avec une architecture extraordinaire et avec une riche histoire. Les 14 jeunes moldaves étaient attendus par 15 familles françaises, volontaires de nous accueillir chez eux. Nous avons été très bien accueillis, ayant ainsi la possibilité de nous faire des amis à Ancenis.
C’est dommage qu’on n’ait pas eu plus de temps d’apprendre plus de choses. Mais pendant ce bref délai lors duquel ils se sont trouvés parmi des Français, nos enfants ont bien surmonté la barrière de la langue.