Publicité Invitation en Moldavie

Les Bulgares de Moldavie

1 vote

La République de Moldavie est un état pluriethnique. Selon les données les plus récentes sur sa composition ethnique, en Moldavie cohabitent des Moldaves (des gens parlant le Moldave – le Roumain - la langue officielle) – à peu près 75% de la population, des Ukrainiens – 8%, des Russes – 6%, des Gagaouzes – 4%, des Bulgares – 2%, des Romi – 0,4%, et d’autres ethnies (Juifs, Polonais, Azéris, Arméniens, Allemands) – environ 5% au total.

La minorité bulgare de Moldavie est concentrée dans le sud du pays, surtout dans le district de Taraclia. Selon les donnes du recensement d’octobre 2004, en Moldavie (sans compter la Transnistrie) vivaient 65.072 Bulgares. A part cela, un recensement réalisé en novembre de la même année dans la région séparatiste de Transnistrie a révélé qu’environ 14 000 Bulgares vivaient dans la région administrée par les autorités séparatistes.

29.447 Bulgares vivent dans des villes (constituant 2.26% de la population urbaine) et 36.215 Bulgares – dans le milieu rural (1.74% du total de la population rurale). 90.60% des Bulgares sont nés sur le territoire actuel de la République de Moldavie, 9.09% - dans d’autres ex-républiques soviétiques et 0.30% - ailleurs.

Regard historique

La population bulgare moderne de Moldavie s’est établie dans la partie Sud du pays vers la fin du XVIII-ième – début du XIX-ième siècles. Les arrivants provenaient surtout del’Est de l’actuelle Bulgarie. L’oppression économique, les révoltes féodales, les rébellions religieuses les avaient contraints à abandonner leur patrie. Des vagues importantes d’émigrants y sont venus après les guerres russo-ottomanes de 1806-1812 et 1828-1829.

Au début, les émigrés bulgqres se sont installés dans les villes et dans des localités tatares. Puis, ils ont occupé des terres publiques où ils ont fondé de nouvelles localités.

Pendant les guerres russo-ottomanes, quand les armées russes ont traversé le Danube, certains représentants de l’ethnie bulgare les ont soutenues. Ce comportement les a compromis dans les yeux des Ottomans, raison pour laquelle ils se sont vus contraints à se réfugier dans l’Empire Russe. La propagande russe a déployé une activité intense censée persuader les Bulgares à s’installer dans des territoires d’où les Tatares avaient été chassés. De cette façon, les nouveaux habitants se sont établis, à part la Bessarabie, dans la région de Kherson aussi.

Une autre vague de déplacement massive des Bulgares a été enregistrée après la Guerre russo-turque de 1828-1829. Conformément à la Paix de Adrianople (1829), les croyants pravoslaves du sud du Danube avaient le droit de s’installer en Moldavie, Valachie et dans l’Empire Russe, surtout en Bessarabie. Plus de 25 000 immigrants arrivèrent en Bessarabie à cette époque-là et fondèrent les localités de Tvarditsa, Kiriutnea, Veisal, Glavan, Tchiumlekioy, Dulmen, Kamtchik, Valea Perjei, Bachkalia et d’autres.

Encourageant le déplacement massif des immigrants sud-danubiens de croyance pravoslave, la Russie visait à accélérer l’exploitation de nouvelles terres, car, après la déportation des Tatares (1807), la zone sud-est de la Bessarabie était pratiquement restée sans population, tandis que la terre n’était pas cultivée.

Les réfugiés bulgares de Bessarabie sont pour la première fois mentionnés dans un document daté de 1769. Le recensement de l’an 1817 a identifié 12 villages situés dans les vallées des rivières Ialpug et Lunga : dans ces 12 villages, habitaient 482 familles bulgares et 38 familles roumaines.

En 1856, après la signature du Traité de Paris, deux départements du sud de la Bessarabie, Cahul et Ismail, ont été rétrocédés à la Principauté Roumaine (depuis l’an 1861- la Roumanie). Ces départements comprenaient les villes de Bolgrad, Ismail et Chilia. Le 28 juin 1858, à Bolgrad fut fondée une école bulgare, fait qui eut des effets positifs sur le développement de l’éducation et de la culture bulgare.

En 1861, 20 000 Bulgares de la partie Sud de la Bessarabie (qui faisait à l’époque partie de la Roumanie) ont émigré en Russie, où ils ont reçu des lopins de terre dans la goubernia de Tauride où avaient vécu des Tatares qui avaient abandonné le khanat de Crimée. Ces immigrants ont ainsi fondé une nouvelle communauté bulgare – les Bulgares de Tauride.

Après le nouveau rattachement de la Bessarabie à l’Empire Russe en 1878, le processus de russification a pris de l’ampleur et beaucoup d’intellectuels bulgares sont rentrés dans la Principauté Bulgare nouvellement créée, afin de participer à la création de l’Etat Bulgare, car les Russes ont privé la minorité bulgare des droits octroyés par l’administration roumaine.

Les Bulgares avaient des liens étroits et de bonnes relations avec les Moldaves, les Russes et les Ukrainiens de la région. Les Bulgares s’impliquaient activement dans les événements socio-politiques. Après la révolution russe de 1905, ils ont refusé de payer les taxes excessives. Des détachements de gendarmes envoyés dans leurs villages n’ont pas réussi à les soumettre et des révoltes ont éclaté dans plusieurs villages.

Pendant les périodes les plus compliquées pour le pays (les années 1917, 1918, 1924), les Bulgares ont été solidaires avec les Moldaves. Ils ont participé à la révolte de Tatarbunar de 1924, aux côtés des Moldaves, Ukrainiens, Russes, Gagaouzes.

Toute la province de Bessarabie s’est réunifiée avec la Roumanie en avril 1918, après la Révolution Russe et le collapse de l’Empire tsariste. A la différence de l’administration roumaine antérieure, la nouvelle administration n’a pas rétabli beaucoup de droits culturels et éducationnels de la minorité bulgare. Toutefois, pendant la Révolte de Tatarbunar de 1924, quand des propagandistes soviétiques ont fait une tentative échouée de renverser l’administration roumaine dans le sud de la Bessarabie, beaucoup de Bulgares (aux côtés des Moldaves (Roumains) et des Allemands de Bessarabie) ont pris la partie de la Roumanie.

En 1940, la Bessarabie fut rattachée à l’Union Soviétique et, quoiqu’ils soient officiellement reconnus comme minorité ethnique par les autorités soviétiques, les Bulgares de Moldavie ont perdu certaines caractéristiques de leur identité culturelle pendant cette période-là.

Aux années ’80 du XX-ième siècle, les Bulgares de Moldavie ont commencé un mouvement de renaissance nationale. C’est l’époque quand sont parus les premiers journaux en langue bulgare publiés en Moldavie, quand ont été fondées des associations culturelles des Bulgares, tandis que la langue bulgare a commencé à être enseignée dans les écoles des localités à population bulgare, au début comme matière optionnelle, ensuite – comme matière obligatoire.

Une Association des Bulgares de Moldavie a été fondée et, en 2004, a été fondée l’Université d’Etat de Taraclia, co-financée par l’Etat bulgare, où l’enseignement est dispensé en langues bulgare et roumaine.

Des Bulgares célèbres nés en Moldavie :

• Dimitar Agura (1849-1911) – historien

• Guéorgy Agura (1853-1915) – général

• Nicolai Tchervenkov (n. 1948) – professeur universitaire, docteur en histoire, recteur de l’Université d’Etat de Taraclia (depuis 2004) et Président de l’Association des Bulgares de Moldavie (depuis 1994)

• Kyrill Kovalgi (n. 1930) – poète et traducteur

• Petar Draganov – homme de lettres

• Guéorgy Guintchev (1866-1908) – journaliste et pédagogue

• Dimitar Grekov (1847-1901) – politicien, premier ministre de la Bulgarie (1899)

• Mikhail Grekov (1847-1922) – révolutionnaire et journaliste bulgare

• Anton Kisse – écrivain, député, président de l’Association des Bulgares d’Ukraine

• Ivan Kolev (1861-1917) - général bulgare, héros de la Première Guerre Mondiale

• Ruslan Mainov (né en 1976) – acteur et chanteur bulgare

• Alexandr Malinov (1867-1938) - politicien bulgare, premier-ministre de la Bulgarie (1908-1911, 1918, 1931)

• Ivan Minkovski – chanteur bulgare de musique populaire

• Petru Nedov (1926-2009) – professeur universitaire, docteur ès sciences, membre honorifique de l’Académie des Sciences de Moldavie

• Danail Nikolaev (1852-1942) - général bulgare, ministre de la défense de la Bulgarie (1886-1887, 1907-1911)

• Olimpi Panov (1852-1887) – ministre de la défense de Bulgarie (1886)

• Nikolai Paslar (né en 1980) - champion mondial aux luttes libres

• Profirie Stamatov (1840-1925) - juriste bulgare, Président de la Cour Suprême de Justice (1880-1886), ministre de la justice (1881)

• Vasile Tarlev (n. 1963) – économiste et politicien, premier ministre de la Moldavie (2001-2008)

• Alexandr Teodorov-Balan (1859-1959) – linguiste bulgare, premier recteur de l’Université de Sofia

• Arkadi Topa - champion bulgare aux luttes libres

Revenir en haut
Soutenir par un don