Le monastère de Zăbriceni, situé dans le nord de la Moldavie, détient un certificat écologique pour les légumes, herbes, baies et thés de plantes produits par les 20 moines qui y mènent leur vie monacale. C’est en fait la première affaire agricole de Moldavie qui a reçu le label d’agriculture biologique de l’Union Européenne.
Le monastère est situé à 220 kilomètres de la capitale moldave, dans une belle forêt. Entouré d’arbres d’acacia, de tilleuls, de pins et de chênes, la sainte demeure attire des gens assoiffés de musique ecclésiastique, tout comme de calme, de nature et de nourriture saine.
Le retour à la spiritualité et à la nature
Quand on est à Zăbriceni, on a l’impression de se retrouver dans une autre dimension – le très joli jardin, l’air frais de bois, la propreté qui y règne en font un oasis du calme. Le monastère dispose d’environ 80 places pour loger des fidèles souhaitant se retirer pour quelques jours ou même semaines au sein de la nature et de la spiritualité.
Aucune somme n’est perçue pour l’hébergement et la nourriture, mais on peut aider les moines dans leurs travaux quotidiens. Les hommes peuvent y passer une période illimitée, mais les femmes - trois jours au maximum.
Une affaire bio montée par le monastère
Pour les moines, la liturgie commence à quatre heures du matin, pour les autres chrétiens - à huit heures, tout comme sur le Mont Athos de Grèce. Mais le programme quotidien comprend, à part les prières individuelles - dans les cellules, et celles communes - dans les églises, des activités physiques d’entretien du monastère et des travaux agricoles. C’est-à-dire, les moines combinent leurs activités religieuses et celles de ménage. Le mode de vie sain et le désir de « contaminer » les autres du désir de manger correctement les a déterminés à cultiver des légumes, des fruits et des herbes bio, et, plus tard, de produire des thés d’herbes ou de la flore spontanée.
En 1999, quand le monastère a été ouvert, la mairie de Zăbriceni lui a donné 5 hectares de terre arable. Plus tard, le monastère a acquis d’autres terrains, possédant maintenant 30 hectares : 15 hectares sont exploités pour l’agriculture bio, et les autres 15 – pour la culture des céréales conventionnelles.
L’idée de lancer une affaire leur a été inspirée par des experts tchèques qui ont encouragé les moines à profiter des conditions géographiques favorables pour la culture des produits biologiques. En plus, le gouvernement tchèque a financièrement soutenu le monastère dans la mise en place de ce projet.
« Chaque année, nous récoltons 200-300 kilos d’ail et 20 tonnes de pommes de terre dont à peu près la moitié sont consommées par les moines et le personnel du monastère. Le thé et les fruits sont surtout produits pour la vente. Les céréales sont destinées à notre ferme : nous élevons des cochons, des vaches, des lapins, des canes, des oies et des poules et nous en vendons la viande, car elle ne fait pas partie du menu des moines. Par contre, nous mangeons du poisson, des produits laitiers, des œufs et des produits végétaux. Nous avons créé un magasin en ligne - www.biocamara.md – par le biais duquel nous livrons des produits à domicile », fait savoir le prêtre Dorimedont, administrateur de la ferme.
Le réfectoire, l’endroit où les humains jouissent de la nourriture offerte par Dieu
Ce sont les moines qui préparent les repas qu’on sert au réfectoire. Ils savent faire les meilleures galettes au chou et aux pommes de terre, ainsi que le meilleur vin rouge ! Les produits végétaux étant 100% biologiques, ceux d’origine animale sont conventionnels, ceci à cause des restrictions imposées par la législation dans ce domaine. « Nous avons un rucher, mais n’avons pas de certificats bio pour le miel et les produits d’origine animale et il nous serait difficile d’en recevoir un, car l’agriculture biologique ne jouit pas de soutien de la part de notre gouvernement », dit le prêtre Dorimedont.
Lors de la période 2012-2014, une société productrice de thé de Tchéquie a instruit les moines de Zăbriceni comment cultiver, récolter, sécher, stocker et emballer le thé de flore spontanée. Ensuite, compte tenu des bénéfices des plantes, on a créé diverses combinaisons de thé. A présent, le monastère dispose de labels écologiques pour la production de menthe, lavande, mélisse, calendula, framboise, cassis, mûre et goji.
D’après un article de Natalia Munteanu publié sur http://moldnova.eu/ro/manastirea-zabriceni-locul-de-inspiratie-gastronomica-si-culturala-2327.html/
Photos : Natalia Munteanu