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« Ce fut plus difficile qu’en ’92, quand j’ai lutté sur le Dniestr » : l’expérience du maire d’un village en quarantaine

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Une quarantaine de 14 jours a été établie dans le village moldave de Sofia, district de Hâncești, après que quatre vilageois aient été infectés au nouveau coronavirus.

Le maire de Sofia, Ion Mîrza, qualifie de « cauchemar » cette période de 14 jours, tout en reconnaissant que la quarantaine a été nécessaire, car, autrement, « 99% des habitants auraient été infectés ».

Ion Mîrza, qui exerce le deuxième mandat de maire, affirme avoir traversé une période très difficile dont il a tiré des leçons pour toute sa vie.

« Tout le village était confiné. Mais on a des besoins : quelqu’un a besoin de produits, un autre – de médicaments, le troisième - de couches, etc. Il fallait tout coordonner, distribuer des produits à domicile pour que les gens restent chez eux. C’était très dur – des appels interminables, en mouvement toute la journée, debout 24h/24…

Une journée de travail en quarantaine c’est comme une semaine en mode normal. A 6 heures du matin, j’étais déjà au travail, mais je pouvais être appelé à 2 ou 3 heures du matin. Il fallait aller vérifier, persuader des gens, car il y avait certains qui consommaient de l’alcool et ne comprenaient pas certaines choses. Dans ces cas-là, bras dessus, bras dessous, je les ramenais chez eux, car c’est le maire qui doit résoudre tous les problèmes possibles du village. Quand je ne pouvais plus gérer, j’appelais la police.

Cela a été plus difficile pour moi qu’en 1992, lorsque j’étais sur le Dniestr pour défendre l’intégrité territoriale de la République de Moldavie. Perte de santé, fatigue… Je n’avais pas du tout de temps pour moi, mais, quand on habite à la campagne, on a toujours des choses à faire dans la cour.

Cela a bouleversé mon système nerveux, je prends des pilules maintenant, j’ai de la tension. J’ai de la peine à me remettre », raconte Ion Mîrza.

Selon le maire, pour faire face à des circonstances de cette nature, il faut être « en bonne forme physique et avoir un mental fort pour convaincre les gens, leur dire 10 fois, s’il le faut, de respecter le régime de quarantaine, autrement, on ne sortira jamais de cette crise ». Ion Mîrza considère que c’est grâce à la quarantaine qu’on a pu arrêter la propagation du virus. «  Sans la quarantaine, 99% des habitants de mon village auraient été infectés », affirme-t-il.

Le maire constate que le poids financier de la quarantaine n’a pas été trop lourd, car c’est seulement du carburant qu’il a dû acheter. En fait, lors de la quarantaine, ils ont consommé une quantité équivalente à celle consommée normalement pendant deux ou trois mois. Du reste, beaucoup d’entreprises se sont solidarisées avec les villageois, leur fournissant des produits alimentaires.

Cependant, une fois la quarantaine finie, les restrictions imposées au niveau national par l’état d’urgence restent valables à Sofia, y compris.

«  Si l’on veut aller travailler dans les champs, pourquoi pas, car il nous faudra à manger en automne. Mais errer sans raison, rendre visite, aller chercher à boire - non ! La quarantaine finie, cela ne veut pas dire qu’on peut faire ce qu’on veut. On peut aller juste au magasin, à la pharmacie et dans les champs  », dit le maire.

D’après un article publié sur https://www.zdg.md/stiri/stiri-sociale/mi-a-fost-mai-greu-decat-in-92-cand-am-fost-pe-malul-nistrului-primar-dupa-expirarea-regimului-de-carantina/

Le 9 avril 2020

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