Article de Lillia Vizdoaga
Les voyages forment la jeunesse, comme on dit ! Les voyages à l’étranger pour faire des études se sont multipliés ces dernières années, permettant à des centaines de milliers de jeunes de tous horizons de découvrir un pays, une culture, et d’apprendre une langue.
Je me suis dit souvent : « un séjour en terre inconnue ne peut qu’être bénéfique sur les plans universitaire, personnel et, plus tard, professionnel. »
Mon histoire commence en 2006 quand je me suis inscrite à l’Université Pédagogique d’Etat, Faculté de Philologie, spécialité Roumain/Français. Pourquoi le français ? Parce que c’est la langue de Molière, la langue de la politesse, et de toute façon, savoir parler une langue étrangère est aujourd’hui une condition "sine qua non" pour tout nouvel arrivant sur le marché du travail.
En 2011 j’ai posé ma candidature au master 2 en Droit Européen à l’Université de Szeged. En octobrem a commencé la grande aventure. Je tiens à vous dire que je connais l’anglais juste un peu et le hongrois pas du tout. Risque… mais « Qui ne risque rien n’a rien », « Seuls ceux qui prennent le risque d’échouer spectaculairement réussiront brillamment », parce que le risque c’est la vie même, et après tout la Hongrie n’est pas la fin du monde, c’est aussi en Europe de l’Est … une ex-République socialiste … ça me rendait confiante. Sans doute, ce ne fut pas facile en arrivant en Hongrie ; pendant un moment je me suis senti perdue … Un cri perdu dans la nuit.
En plus, combien d’étudiants connaissent des choses culturelles concernant la Hongrie ; tout le monde choisit d’aller en France, en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis ! Moi, je reste collée à l’Europe de l’Est.
Ayant dans la tête l’idée que la Hongrie a fait partie de l’ancien bloc socialiste, j’imaginais que les personnes de 3-ième âge savaient parler le russe et les jeunes - l’anglais. C’était la stratégie que j’avais faite quand je suis descendue de l’avion … mais ça n’a pas marché, pas du tout ! Je viens de vous dire que même si je connais le roumain, le français, ce qui me permet de comprendre les autres langues de la famille des langues romanes, ainsi que le russe qui m’aidée à comprendre des langues du même groupe, cette fois-ci je dois reconnaître que le hongrois ne ressemble à rien. Exercice de compréhension : regarder un panneau et deviner de quoi on parle … pfff !!!… on ne voit aucun lien direct entre l’image et le produit en promotion. Si j’essaye de lire … ma langue ne m’aide pas, car on rencontre des mots qui contiennent 3, 4 ou plus de consonnes accolées … Tenez - essayez de prononcer « felhasznalasara » !
Dès le début j’ai compris que « je devais me débrouiller ». Il me fallait acquérir une nouvelle langue sans doute… qui allait m’introduire dans un autre univers culturel. Voilà comment nous élargissons notre horizon, nous ouvrons de nouvelles portes, nos têtes, nos âmes … C’est la clé de l’interaction entre les gens, de leur rapprochement. Pays différent du sien, autre famille, nouveaux amis …
Vient ensuite l’apprentissage d’une autre culture. Si aujourd’hui la mondialisation a fait que la plupart de cultures se ressemblent, surtout en Europe, chacune garde malgré tout ses spécificités. C’est intéressant de voir d’autres modes de vie. C’est aussi l’occasion de goûter le silure au paprika, en découvrant que le paprika est la plante typique de Szeged. Ce piment doux à gros fruits rouges, contient plus de vitamine C que le citron et aide les personnes dans le monde entier à se soigner.
Pourquoi Szeged ?
Beaucoup de mes amis me demandent pourquoi Szeged ? La réponse est que Szeged c’est une des villes les plus tranquilles de Hongrie ce qui me donne la confiance d’être en sûreté ; c’est aussi l’une des villes hongroises où les heures ensoleillées sont les plus nombreuses : 2100 heures par an. Après l’inondation, le plan de la ville a été réformé ; les boulevards et les avenues ressemblent aux rayons du soleil. J’ai réussi à louer un appartement sur un des « rayons de soleil ». Si on fait une analyse terminologique, Szeged, sa signifie peut être : sziget (île), szeg (coin) = le coin de Tisza et de Maros ou szög = blond, comme l’eau de Tisza d’après les informations que j’ai pu recueillir.
De plus, Szeged est la ville universitaire qui peut être considérée comme le centre scientifique et culturel de la région et des milliers des spécialistes prennent leur envol à partir d’ici. Les centres les plus connus sont : la Faculté de Droit et celle de Médecine. Je dois préciser que le Centre d’études européennes de l’Université de Szeged a développé un Master de droit européen, en partenariat et avec le soutien de l’Université Jean Moulin - Lyon 3, qui est habilitée à délivrer ce diplôme.
De plus, du fait de la situation géographique, à la frontière des Balkans et à proximité de la Russie, le master a comme spécialisation „Europe Centrale et Orientale”. Ici, j’ai eu l’opportunité d’avoir des professeurs de divers pays comme : France, Hongrie, Roumanie, Belgique, etc. qui m’ont marquée par leur professionnalisme. Je profite de cet article pour les remercier et je remercie aussi l’AUF de m’avoir offert cette opportunité exceptionnelle du point de vue académique, professionnel et personnel d’élargir mon champ d’expérience. En effet, les études internationales m’ont apporté beaucoup des points positifs :
plonger dans un univers radicalement différent, me baigner dans un autre environnement linguistique, voyager à l’intérieur de moi-même, etc. Sur le plan professionnel, je sais que ce sera toujours un « Joker » qui me fera systématiquement aller en haut du classement, parce que cela donne « une dimension internationale » à mon CV.