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Les Moldaves du Portugal – accablés par le mal du pays, moins par la crise

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Beaucoup de Moldaves établis depuis des années dans la patrie de Vasco da Gama ne souhaitent plus rentrer dans leur pays, même si le pays d’accueil est actuellement confronté aux problèmes économiques. « C’est déjà mieux la crise d’ici que l’instabilité de Moldavie », considèrent nos compatriotes, vraiment émus quand il s’agit de la patrie.

Corroios est une banlieue de la capitale portugaise, Lisbonne. Ici habite le peintre Valeriu Ticu avec sa femme et leurs deux fils. Depuis quelques années, le Moldave est l’aide principal du directeur adjoint d’une grande société productrice d’huile. Quand il y est venu pour la première fois, il y a 11 ans, il n’osait même rêver à une telle position…

Dispersés à tous les vents

En 2000, après avoir vu sa maison brûler, Valeriu Ticu qui travaillait scénographe à un centre de culture et d’arts de Chisinau, a pris du courage et a quitté son pays. Il est arrivé au Portugal et son premeir logement fut un banc qui se trouvait en face d’une église de Monte de Caparica. « Je n’avais pas où aller parce que je n’avais un sou et je ne savais un mot en portugais. Je suis revenu sur ce banc-là trois nuits de suite, le considérant ma place », se rappelle Valeriu Ticu.

Mais il a eu la chance d’être « adopté » par une famille de Portugais qui lui a offert un toit, un emploi et quelque chose à manger. « Je travaillais dans les constructions. Que pouvais-je avoir de mieux à ce moment-là ? Au bout d’un mois, j’ai appris les premières phrases en portugais. Vous n’imaginez pas à quel point j’étais heureux ! », dit Valeriu.

Les Ticu

Après quelque temps, il a pu réunir sa famille autour de soi. « J’ai compris une chose : ta maison se trouve là où tu te sens le mieux. Je suis heureux que nous avons un logement à nous. Mes fils, Gheorghe et Mihai, font leurs études à de bonnes institutions. Je suis heureux d’avoir pu me lever depuis ce banc-là », sourit Valeriu Ticu qui est actuellement citoyen portugais, comme, d’ailleurs, tous les membres de sa famille.

Peintre au Portugal aussi

Aujourd’hui, il revient à Monte de Caparica comme dans son village. Les gens de là-bas le saluent comme s’il était des leurs, lui demandent de ses nouvelles, s’intéressent à ce qu’il peint. Or, Valeriu Ticu n’a pas abandonné les pinceaux et les couleurs. Il a présenté ses peintures dans le cadre de plusieurs expositions. « Après une journée de travail, je mets sur papier ce qui m’a impressionné le plus. Je me fais, moi-même, une fête », dit-il en montrant les peintures qui ont rempli son appartement.

Son fils cadet, Mihai, qui est en terminale, a hérité son talent. Il veut continuer ses études à la faculté d’architecture de Lisbonne. « Je ne sais pas ce qui pourrait me faire rentrer en Moldavie. Là-bas, l’état n’assure pas la fonctionnalité de la loi. Comment peut-on alors développer une affaire ? », se demande Mihai qui parle avec un accent portugais.

« Nous suivons tout ce qui se passe en Moldavie. C’est effrayant ce que nous voyons aux chaînes TV moldaves. C’est vrai que le Portugal est maintenant confronté à la crise, mais nous ne savons pas comment nous ferions face à la crise en Moldavie », dit la femme du peintre, Elena Ticu.

Heureux parmi les étrangers

Dans la ville de Torres Vedras, la famille de Pavel et Efimia Harbuz de Hancesti se rejouit de trois enfants et des petites-filles. Ils habitent ici depuis dix ans déjà et les problèmes économiques qui ont touché le pays d’accueil ne les effrayent pas. « Nous avons du travail et si la crise nous affecte, nous ferons des économies comme les autres », dit d’optimisme Pavel Harbuz, chauffeur à la plus vieille maison de retraite du Portugal.

Il est accueilli les bras ouverts par les grands-pères et grands-mères qui habitent là-bas, car il devenu pour eux un vrai ami. Il leur parle beaucoup de la Moldavie et de nos traditions. Quant à son épouse, Efimia Harbuz, elle prend soin des enfants aux déficiences mentales de leur commune.

Les Harbuz

« J’aime beaucoup ces enfants, comme s’ils étaient les miens », reconnaît la femme, préoccupée aussi par l’éducation de ses deux petites-filles, Luisa et Carolina. Les filles de Pavel et Efimia ont elles-aussi trouvé un emploi. Viorica travaille, avec son mari, dans un centre commercial. Olesea est comptable dans une société. Le benjamin, Vadim, joue dans l’équipe de basket-ball de la ville et rêve de faire part de l’équipe nationale de Moldavie. « Comment pouvons-nous nous plaindre contre la vie, si elle a été tellement généreuse avec nous ? », se demande Pavel Harbuz.

« Le retour en Moldavie est plutôt un rêve »

Des centaines de jeunes moldaves font leurs études aux universités et écoles du Portugal. La plupart d’entre eux considèrent ce pays comme leur patrie, mais il y en a certains qui pensent revenir un jour en Moldavie.

Victoria Ionel est étudiante en quatrième année à la Faculté de

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