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« On parle peu de la Moldavie, mais beaucoup de choses se passent ici » : un Américain raconte son expérience moldave

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L’américain Conner Mathis vit en Moldavie depuis plusieurs mois. Il s’y est installé pour découvrir la vie dans un pays post-soviétique et a déjà fait beaucoup de découvertes dont la plus importante est son épouse moldave. Conner est journaliste et il est surtout intéressé à la vie des Moldaves qui ont quitté le pays.

Pourquoi la Moldavie ?

Conner Mathis est Américain de souche, originaire de Colorado. Il a fait ses études à la faculté de journalisme de l’Université d’Arizona et a travaillé pour plusieurs postes TV locaux aux Etats-Unis.

Etant fort intéressé par l’Europe de l’Est, il est venu en 2019 en Moldavie et il y a passé quelques semaines.

« Je ne cherche pas d’emploi, je cherche des expériences »

Conner explique qu’à cette étape de sa vie il veut faire quelque chose de vraiment spécial : « Je ne cherche pas d’emploi, je cherche des expériences, c’est pourquoi j’ai quitté les Etats-Unis. Quand je suis arrivé ici, en 2019, j’étais à la recherche de sujets spéciaux. J’ai parlé à des journalistes américains que j’ai rencontrés en Roumanie et en Hongrie et j’ai compris que ce sujet spécial était la Transnistrie. C’est lors de ce voyage-là que j’ai connu ma future épouse. Puis, la pandémie est venue et je n’ai pas pu me rendre en Transnistrie. Me voilà donc à Chișinău ».

« On parle peu de la Moldavie, mais beaucoup de choses se passent ici »

Pour gagner sa vie, Conner enseigne l’anglais dans une école de Chisinau. De plus, il a loué sa maison dans le Colorado et a vendu sa voiture.

En tant que journaliste, il est surtout intéressé aux histoires des Moldaves qui ont quitté ou sont sur le point de quitter le pays. Il aimerait expliquer ce phénomène au public américain et a lancé un site internet à cette fin. Il veut comprendre la vie dans un État post-soviétique. « On parle peu de la Moldavie, mais beaucoup de choses se passent ici , explique Conner. Ce qui me fascine le plus en Moldavie, c’est que ce territoire a fait partie de la Roumanie et, d’autre part, le pays a un territoire (pro-russe) comme la Transnistrie  ».

Tatiana, son épouse, l’a beaucoup aidé. Or, sans un traducteur Conner ne se serait pas débrouillé en Moldavie. « Sans parler roumain, pour faire ici quoi que ce soit, j’aurais dû embaucher un interprète presque chaque semaine, car quelque chose peut toujours mal tourner ou il faut payer pour le gaz, l’électricité ou l’Internet … N’en parlons pas du permis de séjour. Je n’aurais eu aucune chance sans ma femme qui m’a aidé avec la traduction », raconte Conner.

L’atmosphère à Chișinău est fantastique

Etant donnée son architecture variée, Chisinau est, selon Conner, une ville prise entre 1970 et 2021 – on y voit de jolis bâtiments du XIXe siècle, mais aussi des immeubles soviétiques qui n’ont pas l’air très beaux. « C’est une ville qui a vraiment une ambiance fantastique, mais qui se perd ».

« Il y a des immeubles monumentaux datant du XIXe siècle, mais qui risquent de s’effondre, parce qu’il n’y a personne pour les rénover et, en plus, ils sont couverts de graffitis. Ce sont des bâtiments qui doivent être sauvés, mais personne ne s’en préoccupe et c’est dommage », considère Conner. A son avis, les changements devraient commencer pas les infrastructures, à Chisinau comme dans tout le pays : de meilleurs trottoirs, de meilleures routes, des rampes d’accès pour les personnes handicapées, etc.

« Rien d’extraordinaire ne m’est arrivé ! »

Depuis qu’il est en Moldavie, Conner n’a eu aucune expérience négative : « Je dois être honnête : rien d’extraordinaire ne m’est arrivé ».

Cependant, il a été témoin de situations où des personnes sont entrées en conflit pour des raisons linguistiques. « Je constate parfois certaines divergences russo-roumaines, surtout dans les supermarchés. Le client parle roumain, le caissier lui répond en russe et tout se termine par un petit conflit ».

Le premier choc culturel – le linge qui sèche à la fenêtre

Il y a eu cependant une chose qui l’a frappé – le linge qu’on fait sécher à l’extérieur, près de la fenêtre ou sur le balcon. Il n’a jamais vu cela aux États-Unis ou en Europe occidentale. D’ailleurs, le premier achat en Moldavie ce fut un lave-linge séchant.

Le trafic routier en Moldavie – un cauchemar pour l’Américain

Un autre choc culturel, probablement le plus important, a été l’expérience dans le trafic. Aux États-Unis, il n’utilisait pas les transports en commun, donc le manque de voiture est un gros problème pour lui.

«  Le transport public parfois fonctionne, parfois non en Moldavie. Vous attendez 20 minutes, dans le froid, et vous ne savez jamais si le bus va arriver. Cela perturbe toute la routine ».

«  J’aime conduire. Un jour, j’ai loué une voiture pour voyager à travers la Moldavie. C’était drôle et assez dangereux. J’ai conduit partout dans le sud et le centre des États-Unis, en Europe aussi - j’ai traversé la France, y compris Paris. Chaque fois que je conduis, surtout dans un pays étranger, je respecte la limite de vitesse et je roule au milieu de ma bande. Mais en Moldavie on peut voir parfois des choses choquantes – certains chauffeurs se permettent de te dépasser dans une courbe ou sur une route couverte de glace, tout en franchissant la ligne double. Aux États-Unis, on ne voit pas ça ! Tous respectent les règles de circulation. Personne ne vous dépassera dans le brouillard, mais ici c’est quelque chose de normal  ».

La Moldavie – un pays pour une vieillesse paisible

Conner ne sait pas combien de temps il restera en Moldavie, mais il reconnaît qu’il aimerait rentrer aux États-Unis. Il envisage d’écrire une série d’articles sérieux qui lui permettraient d’obtenir un bon emploi aux États-Unis, dans une grande organisation de presse.

D’autre part, il peut imaginer sa vieillesse en Moldavie. « Je peux imaginer ma vie ici, à 65 ans, retraité. J’achèterais une maison, un terrain et je mènerais une vie simple et paisible  ».

D’après un article de Iurie Rotaru publié sur https://esp.md/ru/node/36488

Le 23 avril 2021

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