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Nouveau gouvernement en Moldavie dans les conditions d’une situation politique tendue

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Deux partis politiques moldaves, le bloc ACUM et le Parti des Socialistes, ont formé une coalition le 9 juin 2019, au bout de plusieurs mois de négociations sur la constitution d’une majorité parlementaire après les élections législatives du 24 février 2019.

La nouvelle majorité parlementaire a élu Zinaida Greceanâi en tant que Présidente du Parlement. Maia Sandu, ancienne ministre de l’Education et conseillère à la Banque Mondiale, a été désignée Premier ministre de la Moldavie. Cette alliance inédite (entre pro-russes et pro-européens) a pour objectif majeur de mettre fin au pouvoir des oligarques dans le pays. Le Parlement a en outre adopté une Déclaration qui reconnaît le caractère captif de l’état moldave. « Tous les citoyens de ce pays sont asphyxiés par la corruption endémique, les vols et la privatisation illicite de biens publics, le contrôle total sur le système judiciaire exercé par l’oligarchie et les nombreuses attaques contre les droits et les libertés des citoyens. Nous, députés du Parlement de la République de Moldavie, avons l’obligation de mettre fin au déraillement du pays, à la dictature, d’édifier l’état de droit et de restaurer la démocratie en Moldavie, conformément à la Constitution ».

D’autre part, la Cour Constitutionnelle avait estimé vendredi que le Parlement devait être dissous et de nouvelles élections organisées, vu l’échec de former un gouvernement dans les trois mois suivant l’élection. Le Président moldave, Igor Dodon, a refusé de signer le décret de dissolution du Parlement, invoquant que le terme au bout duquel il a l’obligation de dissoudre l’organe législatif n’avait pas expiré.

Le Parti Démocrate au pouvoir ne reconnaît pas le nouveau gouvernement, ce qui a engendré une dualité du pouvoir.

Le chef de l’Etat et le Parlement qualifient cette position de tentative de "coup d’Etat" tramé par l’oligarque Vlad Plahotniuc, leader du Parti Démocrate. Les démocrates ont mobilisé des milliers de ses supporters qui ont manifesté dans le centre de la capitale moldave et n’ont pas l’intention de céder le pouvoir. En plus, la Cour Constitutionnelle a provisoirement suspendu les pouvoirs du Président Igor Dodon et a habilité l’ancien premier ministre, Pavel Filip, à émettre un décret sur l’organisation des élections législatives et présidentielles anticipées.

L’Union Européenne a annoncé le 9 juin qu’elle reconnaissait le nouveau gouvernement moldave : « L’Union Européenne est prête à collaborer avec le gouvernement légitime du point de vue démocratique sur la base d’un engagement mutuel à l’égard des réformes et des principes fondamentaux inscrits dans notre accord d’association », est-il dit dans un communiqué sur la situation politique en Moldavie, conjointement signé par Federica Mogherini, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Johannes Hahn, commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage.

Le 10 juin 2019

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