Au 1er janvier 2020, la population de la Moldavie était estimée à 2,64 millions d’habitants, en baisse de plus de 45 mille personnes par rapport à l’année précédente. Il s’agit de la population permanente, soit qui a vécu dans le pays pendant au moins neuf mois au cours de la dernière année. Selon le Bureau National des Statistiques, la migration a été la cause principale de cette tendance à la diminution, au côté du taux négatif de l’accroissement naturel.
Des travailleurs saisonniers et des résidents permanents à l’étranger
Lorsqu’aux années 2014-2015 environ 2/3 de la population de migrants, estimée à un million de personnes, optaient pour un emploi en Russie, ces dernières années, les citoyens moldaves préfèrent s’installer dans d’autres pays. Il est difficile d’estimer le nombre exact de travailleurs migrants, car il s’agit d’un chiffre fluctuant, ou d’estimer le nombre de travailleurs saisonniers et des familles moldaves qui ont une résidence permanente à l’étranger et qui reviennent rarement au pays.
Le Bureau National des Statistiques (BNS) est en train d’effectuer une étude sur la migration. Les investigations ont révélé que l’an dernier la population a diminué de 45 700 personnes, le nombre de migrants étant estimé à 41 mille. Les données du BNS indiquent également que, depuis 2014 quand le dernier recensement a eu lieu, la Moldavie a perdu environ 228 000 personnes. 71% des migrants ont moins de 40 ans. On constate aussi un dépeuplement des villages suite à la migration interne vers les villes.

Les données du BNS corroborées par les données de la Banque Nationale sur les envois de fonds suggèrent que la plupart des migrants moldaves se trouvent en Israël, où il y a une grande communauté de russophones, un facteur qui a déterminé beaucoup de migrants moldaves travaillant en Russie à venir en Israël. On constate également l’accroissement du montant des envois de fonds provenant du Royaume-Uni, d’Irlande et d’Allemagne.
Habituellement, le profil du Moldave qui va à l’étranger à la recherche d’un emploi était le suivant : un jeune homme avec un niveau secondaire d’éducation, originaire du milieu rural. Ces derniers temps, on constate un léger accroissement de l’âge des migrants - 45-50 ans - et on voit partir plus de personnes détenant un diplôme d’études universitaires.
La Russie n’est plus une destination populaire
A partir de l’an 2015, il y a eu des changements dans la structure de la migration. Premièrement, le nombre d’émigrants vers la Russie a fort diminué suite à l’aggravation de la situation économique dans ce pays. Les fluctuations des envois de fonds le confirment – lorsque deux tiers des envois de fonds provenaient de Russie en 2013, les envois à provenance de ce pays constituent moins de 30% du montant total des envois de fonds depuis l’étranger.
Lors du premier trimestre de l’année en cours, seulement 15,9% des envois en faveur des particuliers provenaient de Russie, selon les données de la Banque Nationale, alors que 20% des envois provenaient d’Israël et 44% - de l’UE.
Selon une étude sur le profil migratoire, conformément aux déclarations faites par les citoyens moldaves aux postes frontaliers, environ 300 000 Moldaves vivent à l’étranger depuis plus de 12 mois et 450 000 personnes se sont trouvés à l’étranger pendant une période de moins d’un an. Au total, 750 000 migrants sur une population estimée à 3,5 millions de personnes. Selon cette même étude, 42% des migrants se trouvaient en Russie, plus de 23% - en Italie, 7% - aux États-Unis, 3% - en Ukraine, 3%- au Canada, 3% - en Allemagne, 3% - en Espagne et 3% - en Israël fin 2018.
D’après un article de Valentina Basiul publié sur https://moldova.europalibera.org/a/profilul-migrantului-din-republica-moldova/30710248.html?fbclid=IwAR3a1xKqXhWBsOL0ACW_lWqbAJKtKXo1n3ItGZHLm8McZh3isP-GEPNwQLQ
Le 11 juillet 2020