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La migration à travers les générations : les causes pour lesquelles les Moldaves quittent leur pays (2)

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Chaque jour, 106 Moldaves quittent la Moldavie à jamais, selon les données d’une étude effectuée par Magenta Consulting. D’autre part, selon le sondage Le Baromètre de l’Opinion Publique, 57% de Moldaves seraient partis s’ils avaient l’opportunité.

Les données officielles du Ministère des affaires étrangères dénotent que plus de 800.000 Moldaves habitent à présent à l’étranger. La pauvreté est la cause principale de la migration. Les statistiques sont confirmées par les histoires des protagonistes de cet article - Zina Drăguțan et Irina Fedco - qui ont des âges différents, proviennent des localités différentes, sont parties à des périodes différentes et ont choisi comme destination des pays différents.

Lire Partie I

PARTIE II. Cordialement, de Londres

A une distance de quelques centaines de kilomètres d’Italie, où Zina Dragutan s’est établie, une autre Moldave - Irina Fedco - habite et travaille. Originaire de la ville moldave de Soroca, la jeune fille de 26 ans s’est installée à Londres il y a un an et demi. Irina a pris la décision de partir quand elle a été témoin des fraudes commises au concours d’emploi à la Caisse Nationale d’Assurance Sociale, où elle avait déposé son dossier.

« Je me sentais comme à l’école, quand j’ai vu des collègues tricher pendant les tests et tout cela dans une institution d’Etat qui donne des salaires misérables. Cela m’a fait m’interroger pourquoi je resterais dans un pays qui n’a pas besoin de moi ? », raconte Irina.

Bien qu’elle ait émigré dans des conditions et à une époque différentes, Irina a mentionné la même cause de l’émigration que Zina Drăguţan - la pauvreté et le très bas salaire. Ayant un diplôme de licence en comptabilité et une brève expérience de travail au Musée National d’Histoire de la Moldavie, la jeune femme a été déçue par le système budgétaire et la rémunération pour le travail dans le secteur public.

« Après avoir travaillé pendant une certaine période, je me suis aperçue que mon salaire ne me permettait pas de m’entretenir. J’avais de la chance d’avoir un endroit pour vivre et de ne pas avoir à payer le loyer, toutefois, mon salaire ne suffisait pas pour couvrir mes besoins mensuels », se souvient Irina.

Il y a un an et demi, la jeune a suivi le conseil de ses amis établis à Londres et s’est installée elle-aussi dans la capitale britannique. Peu de temps après, elle a été embauchée comme fleuriste, un travail qui la définit, dit-elle. Pendant les deux jours libres par semaine, Irina réussit à voyager dans divers pays – pas un seul mois n’est passé sans qu’elle visite une nouvelle destination. Ses escapades sont d’habitude spontanées, car elle opte pour des billets à bas prix.

Irina dit qu’elle n’éprouve pas trop souvent des sentiments de nostalgie pour la Moldavie et elle avoue que quand le mal du pays la domine, c’est en fait à ses proches qu’elle pense. « Mon frère, mes grands-parents, d’autres parents proches, ainsi que des amis restés en Moldavie. Quand on est chez soi, on éprouve des sentiments spéciaux, on peut, par exemple, aller dans le jardin cueillir des cerises ou des concombres. C’est différent », affirme Irina.

La jeune fille s’inscrit dans la catégorie des jeunes migrants faisant partie, selon les auteurs d’une étude publiée par le Bureau aux relations avec la diaspora, de la deuxième génération de migrants. Or, pareil à ses parents installés en Grèce depuis plusieurs années, Irina a pris la voie de la migration. Son expérience est en concordance avec les données d’une étude IASCI sur « L’innovation dans la migration circulaire - migration et développement en Moldavie », effectuée par NEXUS Moldavie. Conformément à cette étude, le nombre de jeunes de 18-29 ans qui ont émigré au cours des quatre dernières années a augmenté jusqu’au niveau de 66%.

« C’est douloureux pour moi de voir ce qui se passe en Moldavie. Je ne pense pas qu’un changement soit très proche », dit la jeune Moldave.

Partie III : Le mot de l’expert

La migration massive des citoyens moldaves a commencé au début des années 2000, étant déterminée par une combinaison de crises économiques internes et externes, et a gardé son intensité jusqu’en 2012.

« Le manque d’opportunités d’emploi en Moldavie et de possibilités d’augmenter rapidement le niveau de vie est la raison principale pour laquelle les Moldaves émigrent. Par exemple, tandis que le revenu annuel moyen en Moldavie est de 3 400 dollars américains (Bureau National des Statistiques, 2017 « Evolution du salaire mensuel moyen »), le revenu annuel moyen d’un Moldave établi à l’étranger est d’environ 16 000 dollars (« L’innovation dans la migration circulaire - migration et développement en Moldavie : une étude de marché » / Nicolaas de Zwager, Ruslan Sintov, NEXUS Moldavie, 2014)  », a fait savoir Dorin Toma, expert dans le domaine de la migration et du développement.

Selon l’expert, 1 sur 4 Moldaves établis à l’étranger était un chômeur à long terme avant de migrer, alors que le taux d’emploi dans les pays d’accueil dépasse 97%. La plupart de ceux qui partent pour une longue durée ont 30-44 ans, constituant près de 40% du nombre total des migrants. A peu près 30% sont des jeunes âgés de 18 à 29 ans. 72% des Moldaves ont été contraints à migrer pour des raisons économiques, le manque d’argent étant une des raisons principales aujourd’hui, comme il y a 20 ans.

Le retour des migrants et leur participation active au développement de la Moldavie dépendent en grande partie de la réalisation des objectifs personnels et de la présence d’opportunités claires d’emploi ou de mise en place d’une affaire. « L’intention des migrants de rentrer en Moldavie reste importante, malgré la tendance à la baisse (de 71% en 2009 à 59% en 2012) », a fait savoir Dorin Toma. A son avis, il est besoin de mettre en place un environnement propice et motivant, fondé sur des initiatives novatrices, bien-réfléchies et une vision à moyen et long terme, susceptible de déterminer les personnes ayant des compétences et des connaissances précieuses à rentrer dans leur patrie, ce qui augmentera le potentiel national de développement.

Source : https://impulstv.com/video/migratie-prin-generatii-cum-s-au-schimbat-timp-motivele-pentru-care-moldovenii-isi-parasesc-tara/

Le 31 octobre 2017

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