La ville moldave de Soroca est surtout célèbre grâce à sa forteresse, au monument „La Cierge de la reconnaissance” ainsi qu’à… la colline des Tsiganes. L’ainsi-dite Colline des Tsiganes est incluse dans plusieurs itinéraires touristiques proposés par les agences de voyage de Moldavie. C’est un quartier de palais fastueux et ostentatoires qui se distinguent moins par leur architecture, mais surtout par la couleur et, parfois, par le mauvais goût. Dans les cours - une abondance de statuettes contrefaites, du linge qui sèche, des voitures de luxe.
Selon la tsiganologie (une telle science existe !), les Roms se sont installés en Moldavie en 1417. Des familles de Roms existent dans la plupart de villages moldaves, mais dans nul autre village, ni ville, ils ne sont autant nombreux et concentrés qu’à Soroca. Pourquoi avaient-ils choisi justement cette ville ? Difficile de le dire aujourd’hui. Peut-être, grâce à la beauté de la ville et des paysages qui l’entourent. Or, la vue pittoresque qui s’ouvre du balcon des petits palais des tsiganes est digne du pinceau d’un peintre.
A Soroca, il y a environ trois mille Roms. A part cela, un grand nombre de représentants de ce peuple habitent aux environs de la ville. Selon une légende, leur histoire remonte à la période du règne de Etienne le Grand quand la Moldavie était menacée par l’Empire turc. Etienne le Grand avait fort besoin d’armes et il en demanda à Sigismund, roi de la Hongrie. Celui-là se dit prêt à l’aider, mais lui demanda de l’or, du bétail où bien des terrains. Etienne lui dit qu’il n’avait ni d’or, ni du bétail, quant à sa terre, il ne la vendait pas. De cette façon, il ne reçut pas les armes demandées. Alors, Etienne le Grand fit appel aux Tsiganes, considérés comme des artisans très habiles, et il en amena un grand nombre de Roumanie. Les Tsiganes s’installèrent à Soroca et commencèrent la fabrication des haches, des épées, des lances, des couteaux qui servirent à équiper les soldats.
L’ainsi-dite Colline des Tsiganes est incluse dans plusieurs itinéraires touristiques proposés par les agences de voyage de Moldavie. C’est un quartier de palais fastueux et ostentatoires qui se distinguent moins par leur architecture, mais surtout par la couleur et, parfois, par le mauvais goût. Dans les cours - une abondance de statuettes contrefaites, du linge qui sèche, des voitures de luxe.
Le plus imposant et grandiose est naturellement le palais du baron (« baro rrom » veut dire en langue tsigane « grand rrom »), le chef des tsiganes de Moldavie - Artur Cerari. Il comprend une trentaine de chambres. Dans la cour, sont rangées les voitures du baron, y compris une qui, dit-on, aurait appartenu à l’ex-Premier Secrétaire du Parti Communiste de l’URSS, Yuri Andropov, et une qui aurait appartenu pendant la période soviétique à la Sécurité Nationale de la Moldavie.
D’ailleurs, le baron Artur Cerari, est une personne très différente de l’image stéréotypée du chef des Roms, selon laquelle il devrait être sévère, porter une chemise rouge et un chapeau noir, avoir à sa ceinture un fouet et deux pistolets. Le seul élément de cette tenue qu’il garde fidèlement est un pistolet, mais qui ne fut jamais exposé, ni utilisé.
Artur Cerari est un homme beau, sympathique, qui séduit par son regard bienveillant. Sa barbe grise et bien soignée lui donne l’air d’un patriarche. Il est très intelligent. Il parle plusieurs langues, il joue à plusieurs instruments musicaux.
Artur devint baron après la mort de son père, Mircea Cerari, qui fut une personne très fameuse non seulement parmi ses compatriotes. Il allait être couronné en tant que roi tsigane, mais il ne le fut pas à cause de la mort subite. Ses funérailles furent très pompeuses et fastueuses. Des ministres, des ambassadeurs, des artistes vinrent prendre adieu de l’ancien baron.
Artur Cerari, l’actuel baron, rêve que la ville de Soroca devienne un centre universitaire avec, obligatoirement, une faculté de tsiganologie.
Fidèles aux traditions de leurs ancêtres, les Roms de Soroca se conforment de plus en plus aux conditions modernes. Ils furent les premiers à fonder à Soroca une petite entreprise qui est à présent une des plus prospères dans la ville. En même temps, leur coloris spécifique reste presque intact.