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L’élite perdue de la Moldavie

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Pourquoi les étudiants moldaves qui font leurs études à l’étranger ne souhaitent-ils pas revenir dans la patrie ?

La Belgique, la Suède ou le Royaume-Uni – ce ne sont que quelques-uns des pays où des jeunes moldaves ont décidé de faire leurs études, compte tenu des opportunités en termes d’éducation et de développement professionnel. Ces derniers temps, on évoque beaucoup le besoin d’encourager les jeunes formés à l’étranger à revenir en Moldavie pour aider au développement du pays, toutefois, les jeunes moldaves instruits à l’étranger soutiennent que leurs aspirations à la croissance professionnelle ne sont pas compatibles avec le milieu d’affaires de Moldavie.

Pourquoi les jeunes moldaves hésitent-ils à revenir dans la patrie ?

Victor Juncu est étudiant en obstétrique et gynécologie à Bruxelles. Il est titulaire d’une bourse de master et se trouve depuis 14 mois dans la capitale belge. Il a l’intention d’obtenir l’équivalence de son diplôme de licence de l’Université d’Etat de Médecine et de Pharmacie de Chisinau et puis explorer l’avenir prometteur à l’étranger, n’ayant pas l’intention de revenir en Moldavie. « Je vais rester à l’étranger. J’espère que ce sera à Bruxelles. Ceci, pas seulement pour des raisons économiques, mais surtout pour l’équipe, le travail, l’attitude entre les collègues, le support réciproque entre les médecins, etc. C’est un milieu dans lequel tu es soutenu, aidé, formé, tandis qu’en Moldavie le milieu professionnel est en déclin, je dirais », affirme le jeune médecin.

Victor Juncu dans la salle d’opérations

Constantin Copăceanu a quitté le foyer parental quand il n’avait que 13 ans pour aller faire des études à Iassy, puis à Bucarest, en Roumanie. Depuis cinq ans, il habite la ville suédoise de Lund, où il a fait ses études à la Faculté de Politiques économiques internationales et travaille maintenant dans un centre scientifique. Malgré le fait que les Suédois aient des règles non-écrites qu’il faut respecter et qu’ils soient assez introvertis, le jeune moldave a réussi à s’intégrer dans la société suédoise, dû surtout à sa participation à divers clubs des étudiants. Concernant la possibilité de revenir dans sa patrie, Constantin dit que « l’avenir est incertain : je ne sais pas si je vais ou non rentrer en Moldavie. Je rentrerais plutôt en Roumanie, parce que le milieu d’affaires est plus dynamique dans ce pays. Je plaisante parfois, en disant à des Suédois connaisseurs du domaine financier-bancaire que le système bancaire de Moldavie est très bon. D’habitude, cela les rend perplexes. Je continue alors par leur dire qu’en Moldavie il y a de bons services de blanchiment d’argent ! Cela amuse bien sûr, mais, malheureusement, cela veut dire qu’il y a beaucoup de corruption en Moldavie », raconte Constantin.

L’intégration d’un jeune moldave en Suède

L’opinion de Constantin est partagée par d’autres jeunes moldaves qui, au terme de leurs études à l’étranger, ont décidé de ne pas revenir en Moldavie. Augustin a quitté la Moldavie il y a cinq ans. Il a fait des études en Roumanie, puis un master en technologie de l’information en Suède. Actuellement, il travaille au sein d’une société informatique suédoise.

Constantin Copăceanu

« Je reste en Suède. Je ne sais pas si c’est pour toute ma vie. En Suède, il y de nombreuses entreprises qui créent des produits et des services informatiques qui valent des millions. D’autre part, en Moldavie, la plupart des sociétés informatiques pratiquent l’externalisation. Ici, les conditions sont vraiment favorables au développement des affaires », explique Augustin.

Les conditions météo c’est ce qui ne plaît vraiment pas à Augustin en Suède - il pleut tout le temps … D’autre part, il aime les Suédois qui, selon lui, sont polis, aimables et évitent les situations de conflit. Même s’il n’a pas été facile de s’intégrer en Suède, parce que les Suédois sont assez réservés à l’égard des étrangers, Augustin les comprend, car « il y a beaucoup d’étrangers dans leur pays. Mais ils sont gentils et c’est facile de communiquer avec eux. Les autorités garantissent un niveau de vie décent pour tous. Même si quelqu’un a un emploi « inférieur », de toute façon, il a un salaire qui lui assure une bonne vie », conclut Augustin.

« La peur est une illusion »

Ruxanda Cheibaş est une jeune moldave qui compose de la musique dès son enfance. Ses parents voulaient qu’elle fasse une carrière politique, mais Ruxanda a fait des études en philosophie à Cluj-Napoca, en Roumanie, puis - en musique commerciale, à Londres, au Royaume-Uni. Elle habite maintenant à Londres où elle apprend comment divers genres musicaux ont été créés au cours des 100 dernières années. «  J’apprends comment on compose, comment on crée de la musique, comment l’apprécier  », explique Ruxanda.

Ruxanda Cheibaș

Depuis qu’elle est à Londres, Ruxanda a réussi à surmonter la peur de la compétition. La peur de l’échec c’est quand quelqu’un pense qu’il n’est pas assez bon dans ce qu’il veut faire. « En fait, c’est l’ignorance qui nait de la peur. Mais quand on approfondit ses connaissances, on réalise que la peur n’est qu’une illusion », constate Ruxanda Cheibaş.

D’après un article de Natalia Munteanu publié sur http://moldnova.eu/ro/elita-pierduta-republicii-moldova-de-ce-studentii-moldoveni-nu-revin-din-strainatate-26423.html/

Le 29 janvier 2018

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