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Interview avec Ana Gutu, première vice-présidente du Parti de l’Union Nationale

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Le succès de www.moldavie.fr tient à sa volonté de fournir les informations les plus exactes et les plus larges possibles sur la vie dans la République de Moldavie. C’est dans cet esprit que nous publions l’entretien que nous a accordé Madame Ana Gutu, Professeure des Universités, première vice-présidente du Parti de l’Union Nationale.

Nous nous attacherons à publier d’autres points de vue dans les mois à venir, sachant que les élections parlementaires doivent se tenir l’année prochaine.

La rédaction.

Remise de l’Etoile de la Roumanie (Grade de Grand Croix) en 2014 à Ana Gutu par le Président Traian Basescu

1. Le Parti de l’Unité Nationale (l’ancien parti unioniste Dreapta que vous avez fondé en 2015) milite pour retrouver l’union de la Moldavie avec la Roumanie (sachant que le territoire de la Moldavie actuelle recouvre environ les 1/3) ?

Oui, la réunification de la République de Moldavie avec la Roumanie est l’objectif majeur de notre parti politique et nous plaidons pour cette réunification dans les frontières légales de la République de Moldavie, telles reconnues internationalement, sachant qu’une porte s’ouvre vers des négociations avec la Russie, l’Ukraine, avec la participation des Etats-Unis et de l’UE quant au problème du différend de Transnistrie.

2. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le Parti de l’Unité Nationale ?

Le Parti de l’Unité Nationale (PUN) est l’héritier du parti unioniste La Droite, qui au mois de juin 2017 a modifié ses statuts (le nom du parti a été modifié et la fonction de président honoraire du parti a été introduite dans l’organigramme du parti). Ces changements ont été enregistrés au Ministère de la Justice et, deux semaines après ces modifications, un congrès extraordinaire a eu lieu, lors duquel l’ex-président de la Roumanie, M. Traian Basescu, a été élu en tant que président honoraire du PUN. La fonction de président du parti est vacante jusqu’à la résolution du conflit relatif à la citoyenneté moldave du président Traian Basescu.

L’entrée de l’ex-président roumain sur la scène politique moldave, avec le désir et l’engagement précis et total de promouvoir la réunification de la République de Moldavie avec la Roumanie, est un événement politique majeur et je me réjouis d’avoir été à la source de cette initiative afin de pousser à la réunification des deux pays roumains. Actuellement, je suis la première vice-présidente du parti, M. Anatol Salaru (ancien ministre de la défense) est le président exécutif du parti.

3. Pensez-vous qu’il y ait une opinion suffisamment favorable en Moldavie, d’une part, et en Roumanie, d’autre part, à la réunification des deux Etats ?

Pour le moment, selon les instituts de sondages, il y aurait entre 25-30% de votants en faveur de la Réunification. L’idée de M. Traian Basescu consiste à fédérer les votes unionistes au profit d’un seul parti, afin de promouvoir de manière homogène la Réunification et ne pas admettre l’éparpillement des votes unionistes vers d’autres partis politiques. L’objectif est d’augmenter le nombre de votants unionistes (démocratiquement), afin de pouvoir appliquer l’article 1 de l’Acte Final d’ Helsinki qui prévoit la possibilité de modifier les frontières des états par la voie démocratique.

4. L’ancien président de la Roumanie, Traian Basescu, est très impliqué dans la promotion de cette idée de réunification. Pouvez-vous nous décrire son action sur ce thème, aussi bien en Roumanie qu’en Moldavie. Peut-on mesurer déjà son impact sur l’opinion ?

Comme je le disais, l’implication de M. Traian Basescu sur la scène politique de la République de Moldavie va complètement modifier le rapport des forces politiques. D’abord, il faut mentionner que M. Traian Basescu est très populaire parmi les citoyens moldaves. Il a été le seul leader politique roumain qui a ouvertement plaidé pour la Réunification, facilité le processus d’obtention de la citoyenneté roumaine, largement contribué à l’association de la Moldavie à l’UE, facilité l’octroi des fonds pour le développement en Moldavie. Traian Basescu est le politicien qu’on attendait depuis longtemps – un ancien commandant du plus grand navire roumain, cinq fois ministre des transports en Roumanie dans des gouvernement différents, deux fois maire de Bucarest et deux mandats de président en Roumanie – un politicien qui n’a pas connu des failles dans ces combats politiques, et, on l’espère bien, le leader qui mènera à bien son projet de réunification des deux pays roumains. Il existe déjà des réactions à cet égard : la majorité des citoyens moldaves qui s’identifient Roumains ou Moldaves saluent l’implication de Traian Basescu dans la politique moldave et les opposants le critiquent farouchement (y compris les politiciens qui s’affirment pro-européens). C’est un bon signe – donc, Basescu et son parti PUN sont sur la bonne voie. Pour le moment, Traian Basescu organise des rencontres avec les citoyens dans les différents districts moldaves et, je dois l’avouer, ces rencontres sont vraiment triomphales pour lui, et, bien sûr, nous réjouissent, car sa popularité trouvera sa traduction dans les voix aux élections parlementaires de 2018.

5. Il avait obtenu la nationalité moldave pour affirmer son positionnement unioniste ; le Président Dodon la lui a retirée, si je ne me trompe ; que vous inspire cette attitude ?

La question sera tranchée par les instances judiciaires de la République de Moldavie. Le président Traian Basescu a déjà dit, d’ailleurs, qu’avec ou sans la citoyenneté moldave, il est le président de facto du PUN. On espère bien que la justice moldave rétablira les droits du président Basescu, car Dodon lui a retiré la citoyenneté pour des raisons politiques.

6. En 2018, interviennent de nouvelles élections législatives : comment Monsieur Basescu peut-il peser sur leur déroulement ? Quelles sont les priorités qu’il préconise pour la Moldavie ?

A la suite des rencontres que le président Basescu a eues avec la presse de langue roumaine et de langue russe, avec les étudiants, avec les citoyens, il a expliqué très clairement que la perspective d’adhésion de la Moldavie à l’UE est très éloignée, sinon quasi-inexistante. Ces affirmations s’appuient sur son expérience en tant que membre durant 10 ans du Conseil européen, dans le cadre duquel personne d’autre que lui ne défendait la perspective d’adhésion de la Moldavie à l’UE. Hélas, aucun pays parmi les 28 ne l’avait soutenu. L’UE a ses problèmes à l’heure actuelle, la question de l’élargissement ne se pose pas. D’autant plus la Réunification des deux pays roumains semble être la voie la plus raisonnable, mais aussi la plus rapide en vue de l’adhésion à l’UE. Cette réunification apportera des bénéfices à tous les citoyens de la Moldavie, même à ceux qui la contestent aujourd’hui. Traian Basescu est très décidé de sillonner la Moldavie afin de convaincre les citoyens de la justesse de son option politique. Le parlement de 2018 devra contenir un groupe parlementaire fort d’unionistes qui pourront infléchir le développement du pays en direction de la réunification avec la Roumanie … même si le président se rend compte des obstacles à surmonter : la propagande russe, la fuite des cerveaux, la précarité sociale et économique.

7. Comment entend-il résoudre la question de la Transnistrie ?

Comme je l’ai déjà mentionné, et comme nous l’avons proposé déjà dans le cadre du parti La Droite, la Réunification doit s’effectuer dans les frontières légales de la République de Moldavie déclarées en 1991, mais pour l’instant, jusqu’aux frontières administratives contrôlées – c’est-à-dire, sur le fleuve le Dniestr. On sait qu’une porte de négociations s’ouvre afin de traiter le sort de la zone sécessionniste de Transnistrie. Ces négociations seront menées par la Roumanie avec la Russie, l’Ukraine, avec la participation de l’UE et des Etats Unis.

8. Ne serait-il pas confronté à l’hostilité agressive de la Russie qui verrait d’un mauvais œil un élargissement de l’OTAN à proximité de sa propre zone d’influence ?

Il ne faut pas oublier que la Moldavie n’a pas de frontière directe avec la Russie. Il y a l’Ukraine entre nos pays. L’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN et ne le sera pas, je crois. Il y a une guerre - la Russie et l’Ukraine doivent trouver une solution à ce conflit militaire qui semble se pérenniser. Entre temps, les peuples souverains de la Roumanie et de la République de Moldavie sont libres de décider de leur réunification. On ne peut pas continuer à vivre selon un pacte criminel conclu par deux dictateurs – Staline et Hitler. La nation roumaine reste la seule à porter ce fardeau de la séparation suite à la Seconde Guerre Mondiale. Le temps est à la Réunification – cela sera un bon exemple pour certains pays de l’UE qui sont tracassés par le séparatisme. La Réunification de la République de Moldavie avec la Roumanie est inévitable et nous sommes là pour l’approcher et la réaliser.

Le 6 novembre 2017

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