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Numéro spécial de la revue « Le siècle 21 »

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Mercredi, le 24 janvier, à Chisinau, il y a eu la présentation du numéro spécial de la revue « Le 21-ème siècle », dédié à la littérature des jeunes de Bessarabie (le nom donné par les Roumains à la Moldavie).

La revue roumaine « Le 21-ème siècle » est la plus appréciée par les intellectuels de Bessarabie qui ont vécu avant la période des années 90.

C’est une belle histoire d’amour qui a commencé bien avant les changements apportés par l’effondrement de l’URSS et forgée dans une période terrible pour les intellectuels de Bessarabie. La revue connue sous le nom « Le 21-ème siècle » offrait récemment un numéro spécial à la littérature des jeunes Moldaves.

« Il y a là quelque chose de douloureux, car les gens, malgré leur culture roumaine, ne prêtent pas attention aux réalités d’ici. Les écrivains et les hommes d’art se sentent en quelque sorte oubliés », dit Adina Ledeanu, la directrice de la revue.

« Il existe en Roumanie l’attente d’une connaissance approfondie et réelle de ce qui ce passe à Chisinau. On a pensé qu’il était nécessaire de venir à la rencontre des autres et de faire un geste de vrai rapprochement culturel, qui s’étendrait inévitablement à la sphère socio-politique de cet espace », affirme Mme Ledeanu.

L’écrivain Emilian Galaicu-Paun nous parle de ce qu’un lecteur de Bessarabie peut découvrir dans une revue qui lui est dédiée.

« Le lecteur bessarabien a la chance de voir une autre littérature, qui se développe à côté de lui et avec lui, mais avec laquelle il ne peut prendre de recul ni d’écart. Or, cet écart est nécessaire pour une certaine entente, une certaine perspective d’ensemble », pense l’écrivain.

« Le lecteur peut également rencontrer une littérature parfaitement synchronisée avec la littérature roumaine contemporaine, il a la chance de découvrir des noms qui sont entrés dans le circuit des valeurs roumaines depuis longtemps. Il peut y voir des textes avec des thèmes actuels. Les textes choisis sont parfois très percutants ».

L’écrivain Cosmin Manolache est le directeur en chef de l’édition spéciale « Chisinau -dimensions culturelles » de la revue « Le 21-ème siècle ».

Si ce 21-ème siècle dédié au phénomène littéraire d’ici était apparu au début des années 90, il aurait été plutôt « un pont de fleurs » avec beaucoup de noms célèbres, qui ne résistent pas du point de vue esthétique, mais qui auraient pu figurer sur les premières pages », dit Emilian Galaicu-Paun.

« Heureusement, il tombe au bon moment, dans le sens où nombre d’auteurs d’ici se sont affirmés dans leur pays, ils apparaissent dans des anthologies roumaines et étrangères comme des auteurs roumains et sont traduits à l’étranger comme des auteurs roumains. C’est une sorte de bilan qui va être suivi par bien d’autres. Tout vient seulement de commencer », dit-il.

Je lui pose la question : « Que signifie être actuellement un Bessarabien dans la littérature ? ».

« Cela signifie probablement : avoir un drame de plus, à côté du drame de l’écriture. Etre écrivain bessarabien, c’est d’avoir le trac devant un rideau qui est descendu entre nous, qu’on veuille ou pas ».

« Déchirer ce rideau, être sur le marché des idées et des livres à côté de Cartarescu, d’Angela Marinescu, d’Irina Mavrodin en tant que traductrice, cela signifie : établir une normalité. Or, cette normalité nous manque beaucoup ici et ce genre de promotion de livres constitue un rapport de normalité au mètre carré. Pour l’instant, nous avons une superficie de 33 000 km, avec une zone de normalité de 10 mètres carrés, mais cette zone compte beaucoup pour l’économie de cet espace géo-politique », nous dit Emilian Galaicu-Paun.

Interview de Marin Turea publié sur http://www.bbc.co.uk/romanian/news/story/2007/01/070125_time_out.shtml, traduit par Olga Afanasie et corrigé par Michèle Chartier.

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