Par Fred Panier

Depuis le 24 février dernier, la petite ville moldave de Costesti (11.000 habitants) située à proximité de la capitale Chisinau est en ébullition. Un flot continu de réfugiés ukrainiens arrivent dans les centres d’accueil parfois improvisés, comme nous avons pu le constater de visu avec Andrian Gurdis, président de Voyages Moldavie. Ce Moldave qui a vécu en France m’accompagne afin de mieux appréhender la situation des réfugiés.

L’Association française Vent d’Est, présente en Moldavie sur le terrain depuis de nombreuses années, m’a alerté sur les besoins en lits auxquels ces centres d’aide font face et je voulais absolument les visiter. J’ai déjà pu -dans l’urgence- obtenir de l’aide de partenaires européens sous forme d’une centaine de lits superposés que j’ai immédiatement attribués aux trois centres d’accueil de Costesti.

Vitalie Popov, directeur de l’ONG HomoDiversus, est un spécialiste moldave des droits de l’homme. Il connaît bien la situation sur le terrain et m’encourage dans cette action. Il m’explique que ces centres ont d’ores et déjà mis en place une logistique pour les repas, l’hygiène et que les lieux sont chauffés. Ces lits superposés, financés par une entreprise suisse, auront donc un impact direct et rapide sur la capacité d’accueil de ces centres.

Costesti est un exemple de solidarité, où les institutions publiques, privées et religieuses se sont toutes mobilisées pour accueillir les réfugiés ukrainiens, qui, après le choc du départ vers l’inconnu, peuvent trouver un lieu de réconfort pour réfléchir à leur avenir, car souvent le stress de l’évacuation ne leur a pas permis de le faire plus tôt.

Malgré les nombreux logements disponibles en France et en Europe de l’Ouest, un immense travail d’explication et de recommandation aux réfugiés commence pour Vent d’Est, car c’est d’abord la peur de l’inconnu qui anime ces réfugiés et « la destination finale n’est pas une évidence, comme se l’imagine nos compatriotes français », me rappelle Thierry Ernst, le président de Vent d’Est.

Partout en Moldavie, comme à Costesti, on se mobilise pour les réfugiés, dont déjà plus de 130.000 sont restés dans ce pays de 3 millions d’habitants qui arrive au bout de ses capacités d’accueil. Une dizaine de centres identifiés par les équipes de Thierry peuvent augmenter leur capacité d’accueil, comme à Costesti, par la simple mise en place de lits supplémentaires.

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Le 13 mars 2022