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Les tapis traditionnels moldaves – des pièces du patrimoine de l’humanité

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UNESCO a inscrit les techniques traditionnelles de fabrication des tapis écorce utilisées en Moldavie et Roumanie dans la Liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette mesure permettra de promouvoir plus largement les tapis traditionnels, de sauvegarder et perpétuer les techniques de leur fabrication.

Les tapis traditionnels moldaves se distinguent par leur originalité et authenticité. L’art de leur fabrication est très ancien et repose sur des ornements, des compositions et un coloris tout à fait particuliers. Des documents datant de l’époque médiévale décrivent des métiers à tisser et des installations de traitement de la laine, fait qui nous suggère que le tapis était déjà fabriqué à cette époque-là.

Les traits artistiques spécifiques au tapis moldave et les procédés techniques de leur fabrication se sont surtout développés à partir de la fin du XVIII-ième - début du XIX-ième siècles, période lors de laquelle l’art populaire a connu un véritable essor.

En 1867, des tapis moldaves ont été exposés à Paris, dans le cadre d’une exposition internationale, puis à Cracovie, à Vienne, à Genève. A la fin du XIX-ième siècle, les artisans moldaves ont présenté leurs tapis à plusieurs expositions tenues en Russie.

Les tapis traditionnels étaient tissus manuellement, la laine utilisée pour leur fabrication étant teinte à l’aide des colorants naturels préparés sur la base des plantes, suivant des méthodes transmises de génération en génération.

Les tapis traditionnels étaient (et le sont encore) utilisés lors de diverses cérémonies traditionnelles – nuptiales, funéraires, etc. La dot de la jeune marie comprenait obligatoirement quelques tapis confectionnés par sa mère censés apporter de la chaleur et de l’abondance dans sa nouvelle maison.

Selon l’ethnographe moldave Varvara Buzilă, nos contemporains commettent une grave erreur lorsqu’ils mettent des tapis sur le plancher et marchent sur eux, car les tapis ont été conçus pour décorer les murs et « être lus comme un livre ».

En langue roumaine, il y a divers noms pour désigner les tapis - ungherar, căldărar, lădar, păretar, ces noms laissant sous-entendre leur destination : décorer les murs, être mis sur un coffre, etc.

Voici quelques tapis qui sont des pièces du Musée National d’Ethnographie et d’Histoire Naturelle :

Le tapis ci-dessus date de la fin du XVIII-ième siècle. La couleur bleue qui symbolisait à l’époque la couleur de la noblesse y prédomine.

Ce tapis d’une beauté rare a été fabriqué dans le village de Mingir, situé dans le sud de Moldavie. Le losange aux cornes (qui constitue un vieux motif agraire) représente la terre fertile prête à donner de la récolte. Ce motif date de plus de neuf mille ans et on le retrouve aussi sur des objets en céramique.

Ce tapis a une très riche histoire. Il a été créé en 1880 et a été utilisé par quelques générations, ayant été même arrivé en Sibérie en 1949, pendant la période des déportations soviétiques, et puis revenu en Moldavie, en 1958. C’est grâce à ce tapis que Maria Ionașcu (née en 1946) et sa mère, Profira Harghel, ont surmonté le froid cruel sibérien.

A part les propriétés esthétiques, les tapis traditionnels en laine tissu manuellement comportent aussi des propriétés fonctionnelles importantes – ils sont non-toxiques et non-allergiques, purifient l’air, réduisent le bruit et sont de bons isolants thermiques. On dit aussi qu’ils sont imprégnés de l’énergie biologique de celui ou celle qui les a fabriqués et conservent une partie de leur âme.

Sources : http://diez.md/2014/07/02/foto-covoare-traditionale-moldovenesti-originea-si-semnificatia-acestora/, http://www.moldova.org/nou-tehnica-tesutului-covoarelor-romania-si-republica-moldova-patrimoniul-unesco-video/

Le 7 décembre 2016

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