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Le trafic des nouveaux-nés ne peut pas être exercé en Moldavie

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Article publié sur le site www.bbc.ro, choisi par Nadejda Demian, traduit par Olga Afanasie et relu par Michèle Chartier.

Une représentante du Parlement du Conseil de l’Europe, venue en Moldavie pour faire des recherches concernant les accusations de vente des nouveaux-nés par les mères seules, n’a découvert aucun cas. Ruth-Gaby Vermot-Mangold, porte-parole suisse au Conseil de l’Europe chargée des problèmes de trafic d’enfants, a déclaré qu’elle ne voulait pas provoquer un scandale.

Selon un communiqué de presse du Conseil de l’Europe, l’experte se trouve actuellement en Moldavie afin de vérifier les informations selon lesquelles les trafiquants passent des annonces, dans lesquelles ils proposent aux mères 4000$ pour chaque enfant vendu pour l’adoption. Ce communiqué de presse ne précise pas de quel genre de publications il s’agit. A la veille de son arrivée en Moldavie, Mme Vermot-Mangold a déclaré qu’elle ne voulait pas faire tout un scandale.

« Mon but est d’aider ce pays et d’autres pays européens à lutter contre le trafic d’enfants, dans la mesure où cette activité illégale s’avèrera réelle ». La députée suisse, membre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, a rencontré les représentants des autorités et des organisations non gouvernementales qui œuvrent dans le domaine social et pour le combat contre le trafic des êtres humains.

Les autorités locales et les ONG nient l’existence de ce trafic

Ils soutiennent tous qu’en Moldavie des cas de trafic de nouveaux-nés pour une adoption illégale n’ont pas été enregistrés, mais qu’il existe quand même des problèmes à ce niveau. « Les organes de la procurature ont constaté qu’un grand nombre de nouveaux-nés ne sont pas enregistrés convenablement. Les causes du non enregistrement des enfants sont dues au manque d’argent des parents, à la naissance de leur enfant, des parents qui n’ont pas mis en règle leur pièce d’identité. Par conséquent, les papiers d’enregistrement des enfants ne sont pas officialisés, puisque les parents n’ont pas eux-mêmes leurs papiers », a déclaré Viorel Ciobanu, chef intérimaire du département de prévention et de combat contre le trafic des êtres humains, dans le cadre de la Procurature Générale.

D’après Viorel Ciobanu, chaque année, 10 à 20 cas d’enfants n’ayant pas leurs actes de naissance sont recensés dans chaque région du pays. « Malgré tout, un enfant peut difficilement être sorti du pays » affirme Viorel Ciobanu. « Les enfants sont bien protégés contre un éventuel trafic, car il est impossible de les faire sortir hors du pays sans l’accord de leurs parents. Il existe un système bien mis au point qui permet de limiter la probabilité qu’un enfant puisse sortir de façon illégale du pays. On pourrait admettre une autre possibilité de trafic d’enfants dans le but d’une éventuelle adoption : la naissance de l’enfant à l’étranger. Il y aurait un trafic de parents par le biais de l’abandon de leur enfant à l’étranger. Ce genre de trafic est également possible », a déclaré Viorel Ciobanu pour BBC. Il est très difficile par contre de dépister ces cas, car la naissance de l’enfant a lieu à l’étranger, annonce Viorel Ciobanu. En plus, les possibilités de la police moldave de faire des recherches sont très limitées. »

Les femmes - les plus vulnérables

Selon l’opinion de Tatiana Catana, juriste au Centre de Prévention du trafic des femmes, les femmes qui se trouvent hors la loi à l’étranger sont les plus vulnérables. Tatiana Catana donne l’exemple de la Russie, où des cas d’abandon d’enfants moldaves ont été enregistrés.

« Une mère qui est à l’étranger en tant qu’émigrant illégal (c’est-à-dire qu’elle est partie de façon légale, mais une fois le délai de séjour en Russie terminé, elle se trouve à ce moment hors la loi) travaille sans permis de travail, elle n’a pas de logement fixe et habite dans une maison délabrée, ce qui arrive le plus souvent.

Quand les mères dans cette situation mettent au monde un enfant, on leur suggère d’abandonner leur enfant, compte tenu de la situation difficile où elles se trouvent. On connaît bien de cas pareils. Et du moment qu’elles ne peuvent pas informer leurs proches, même leur mari de la naissance de l’enfant, il est sûr qu’elles vont choisir la voie de l’abandon », annonce Tatiana Catana.

Par contre, la députée Valentina Golban soutient que la législation concernant les adoptions est imparfaite. Elle n’exclut pas le fait que cette situation peut générer une autre forme de trafic des nouveaux-nés dans un but d’adoption illégale.

Entre temps, la parte parole du Conseil de l’Europe chargée des problèmes de trafic d’enfant a renoncé à annoncer publiquement ses premières conclusions concernant sa visite en Moldavie. Elle doit présenter cette année un rapport auprès de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.

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