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Incursion dans l’histoire de Chisinau, la capitale moldave

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La capitale moldave dût endurer plusieurs orages de l’histoire avant de devenir ce qu’elle est aujourd’hui - une jolie ville dont un des traits distinctifs sont la mer de fleurs et l’abondance d’arbres.

Les fouilles archéologiques et les documents anciens révèlent que des gèto-daces peuplaient ces parages au 6-ième siècle avant Jésus-Christ déjà. Des vestiges de la culture matérielle datant des siècles ultérieurs confirment que le processus de romanisation de la population a affecté cette région aussi. On dispose également des données éloquentes datant du Moyen Age qui décrivent la vie sédentaire de nos ancêtres.

Chisinau est, probablement, l’unique ville du monde qui ait deux fois célébré son 500-ième anniversaire : en 1936 et en 1966. C’est parce qu’il y a plusieurs hypothèses quant à l’étymologie du toponyme Chisinau. D’un côté, on admet que le nom de la capitale moldave provient de Chesenau (ce qui veut dire source d’eau, fontaine), nom qu’on retrouve pour la première fois dans un document de 1436 qui établit les confins de quelques localités. Cependant, si on considère que le nom de la ville fut pour la première fois mentionné en 1466, dans une lettre envoyée par le prince régnant Etienne le Grand à son oncle Vlaicu.

D’autres documents anciens contenant le nom de la ville de Chisinau sont datés : 25 avril 1576 (où Chisinau est appelée petit village), 1640 (un document conformément auquel Chisinau, aux côtés des villages voisins, deviennent propriété des monastères de Iassy, en Roumanie), 2 mars 1966 (la localité est mentionnée comme bourg et ses habitants comme marchands). A la fin du XVII-ième siècle, à Chisinau il y avait déjà des échoppes, des guinguettes. Des foires y avaient lieu régulièrement. En 1677, dans l’ouvrage « Poème polonais » de Miron Costin, Chisinau est incluse dans la liste des villes de Moldavie.

A la fin du XVII-ième - début du XVIII-ième siècles, la Moldavie fut l’arène des guerres menées sur son territoire par des étrangers : Polonais, Turcs, Russes, Tatares. En 1683, la ville est occupée et dévastée par les cosaques. En 1690, la ville fut brûlée par les Turcs et les Tatares. En 1716, dans son ouvrage « La description de la Moldavie », Dimitrie Cantemir mentionnait la ville de Chisinau, sans cependant lui conférer la même importance qu’à Tighina et Lapusna, par exemple.

Dans ses notes de voyage datant de l’an 1758, un voyageur étranger parlait de la ville de Chisinau comme d’un bourg provincial, avec des ruelles étroites montant vers un versant d’ouest, avec de petites maisons, la plupart au toit de roseau, entourées d’enceintes de haie et avec quelques églises en bois qui s’entrevoyaient parmi les acacias.

Selon les données d’un recensement effectué en 1772, à Chisinau il y avait environ 800 habitants. Leurs occupations principales étaient le commerce, l’artisanat, de même que l’agriculture, l’élevage, la pêche et la chasse. Aux côtés de la population indigène, des commerçants arméniens, grecs, juifs s’y étaient installés. C’est vers la fin du XVIII-ième siècle que furent construites à Chisinau les premières églises en pierre : l’église Mazarachi (1732-1757) et celle des Saints Constantin et Hélène (1777). Ultérieurement, des écoles sont ouvertes sous l’égide de ces églises. Après l’annexion en 1812 de la province de Bessarabie à la Russie, Chisinau fut désigné chef-lieu de la province. Avant cette année-là, à Chisinau il n’y avait pas d’administration municipale, le policier étant le seul « pouvoir » pour la ville et ses habitants. En 1817, à Chisinau fut fondée une mairie constituée de cinq membres représentant les nationalités les plus nombreuses de Chisinau, et fut désigné le maire Anghel Nour.

En 1828, le gouvernement russe annula l’autonomie accordée antérieurement à la province de Bessarabie et Chisinau devint ville « régionale » avec une administration totalement russe. Après la désignation du général russe Feodorov comme gouverneur de la province, la ville changea considérablement d’aspect. La vie économique et culturelle de la ville connut des transformations essentielles. La ville établit des liens économiques avec des régions externes. De nouveaux établissements publics furent construits.

La période 1820-1850 est caractérisée par plusieurs événements remarquables. C’est lors de cette période que le grand poète russe Alexandre Pouchkine passa sont exil en Moldavie (1820-1823), ce qui eut une répercussion sur la vie littéraire de notre pays. En 1829, la construction du système d’approvisionnement en eau commença. En 1834, le gouvernement approuva le Plan Général de Développement de la ville de Chisinau. C’est à l’époque que furent construits la Cathédrale « La Naissance du Christ » et le clocher dans le centre de la ville (1830-1836), l’Arc du Triomphe (1840-1841), une Bibliothèque Publique (1832), le Lycée régional (1833), l’Ecole de Pomoculture de Bessarabie (1842). Suivant le Plan Général de Développement, les rues de la ville furent rénovées et rangées en lignes droites. Le nombre de la population connut une croissance vertigineuse (7000 habitants en 1812, 58000 habitants en 1850).

En 1856, Alexandru Bernardazzi est désigné architecte principal de la ville.

rue Alexandre le Bon (à présent-le boulevard Etienne le Grand)

Grâce à cet architecte talentueux, la ville changea considérablement, acquérant l’air d’un véritable centre urbain européen : les rues et les places furent pavées, des parcs et des squares furent aménagés, des édifices publics de grandes proportions furent construits, un réseau d’illuminations fut mis en place.

En 1871, fut construite la gare et démarra la circulation sur la ligne de voie ferrée Chisinau-Tighina-Tiraspol.

En 1889, à Chisinau fut ouverte la première ligne de tramway. En 1892, fut mis en fonctionnement le premier aqueduc municipal.

Un grand nombre de bâtiments inédits de l’architecte A.Bernardazzi, datant de la fin du XIX-ième siècle, forment à présent le centre historique de la capitale moldave et constituent des pièces du patrimoine architectural national.

actuel siège de la mairie de Chisinau (architecte A. Bernardazzi)
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