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Construction des partis en Transnistrie : nouveaux ou anciens éléments ?

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L’an passé, la Transnistrie a été marquée par un « boom » des constructions, affirme Maxim Kuzovlev, de l’ADEPT. Mais les activités de construction se sont réalisées principalement… dans le domaine des partis politiques. Cette année-ci, les préoccupations pour l’édification des partis ont diminué considérablement. Peut-être, à cause de l’hiver ? Ou peut-être que le nombre de partis per habitant est suffisant ?

L’année passée se sont constitués :

  • Parti Populaire Démocratique « Proriv ! » (« progenitura » de l’organisation sociale « Proriv ! », bien connue et controversée, dont l’idéologue est Dmitri Sorin, lui aussi bien connu et controversé),
  • Parti Républicain « Obnovlenie » ( qui est apparu sur le squelette de l’organisation sociale « Obnovlenie », constituée en 2000),
  • « LDPR (ЛДПР - n.tr.) Transnistria » (en fait, la filiale du LDPR de Russie),
  • Parti Patriotique de Transnistrie (connu surtout pour le fait qu’à sa tête se trouve un des fils d’Igor Smirnov - Oleg Smirnov) et
  • « Vointa Populara a Transnistriei ».

Auprès des partis mentionnés, dans la région, il y a l’action des partis suivants :

  • Parti des Communistes de Transnistrie,
  • Parti Communiste de Transnistrie.

A présent, il n’existe que deux partis de cette orientation idéologique, alors qu’antérieurement le nombre des formations adeptes du marxisme-léninisme était de cinq. Ceux-ci n’ont eu jamais une influence sérieuse sur la vie politique de Transnistrie, consommmant, en général, leurs énergies dans des disputes réciproques, pour démontrer lequel d’entre eux s’approchait le plus fidèlement des principes communistes.

Fondamentalement, la constitution en 2006 de ce nombre significatif de partis en Transnistrie peut être mise sur le compte des évolutions sociales de la région.

Il existe une opinion, selon laquelle la constitution en 2006 de plusieurs formations politiques est le résultat de l’apparition et de la consolidation dans la région de plusieurs groupes financiers - économiques, qui, par l’intermédiaire des partis qui les représentent, essayent de satisfaire leurs propres intérêts (par exemple la formation « Obnovlenie », qui détient la majorité des places dans l’organe législatif de la région et qui est dirigée par son « speaker », Evgheni Sevciuk ; en effet c’est la projection de la politique de la firme « Sheriff »).

Certains observateurs apprécient ce processus comme une tentative de l’administration d’Igor Smirnov de démontrer à la communauté internationale (qui ne prête pas beaucoup d’attention à l’édification des institutions démocratiques en Transnistrie) que la majorité de la population de la région soutient l’actuel « président » de cette entité non-reconnue et que le cours actuel de la politique extérieure est orienté vers un rapprochement avec la Russie.

D’un autre côté, il existe une opinion qui pourrait se formuler ainsi : ces processus ne sont que les résultats de l’influence tant des facteurs internes qu’externes sur des institutions quasi-étatiques et communes de la région.

A la fin du mois dernier, il est apparu un nouveau parti - le Parti Républicain de Transnistrie (PRT). C’est une émanation de l’Union sociale - politique républicaine « Respublika » (« Republica » - n.tr.), qui, à son tour, est apparue en 2004, à la veille des élections parlementaires de la région. Le PRT est pratiquement une structure d’état avec des buts et des objectifs à la mesure. « Respublika » est conduite par l’actuel « vice-président », l’ex « ministre des affaires intérieures », le général - commandant Alexandr Korolev,et le PRT - par le directeur d’une entreprise au capital mixte, Vladimir Rileakov, qui, au début des années 90, s’est trouvé à la tête du Conseil municipal de Tiraspol, et plus tard, dans différentes fonctions de responsabilité ayant un rapport avec l’activité économique extérieure de Transnistrie.


Un détail intéressant : le PRT propose la modification de la législation électorale de la région et l’organisation d’élections sur des listes de partis. En conformité avec la législation actuelle, les élections s’organisent dans des circonscriptions uninominales. L’intention de ce parti rappelle des tendances existantes dans le processus électoral de Russie.

En Transnistrie, beaucoup de choses se font d’après l’exemple russe, y compris dans le domaine de la construction de partis. Aujourd’hui, peu de gens se souviennent du tumulte et des scandales liés à l’apparition et l’activité de « Edinstvo Pridnestrovia » (« Единство Приднестровья » - n.tr.), qui avait comme emblème un ours de couleur brune, frère jumeau de l’emblème de la formation russe « Edinstvo ». Où en est aujourd’hui « Edinstvo Pridnestrovia », qui détenait la majorité des places dans l’organe législatif de la région de la troisième législature (2000-2005) ? Cet organisme s’est perdu dans le temps et personne ne s’en souvient.

Dans les matériaux de promotion des nouvelles formations, on parle de la règle sur « l’amplification du rôle et la consolidation de la position des partis dans la vie de la société ». On rappelle l’histoire des mouvements sociaux, ainsi que les autres partis qui ont cessé leur activité : "Le Parti démocratique de Transnistrie" (1991), "Le Parti de la liberté économique" (1992) s.a.. Mais, on ne sait pourquoi, aucun commentaire sur "Edinstvo Pridnestrovia". C’est passé, oublié.

Actuellement, nous sommes « à une nouvelle étape de la construction de parti ».

Aucun parti n’a parmi ses objectifs la réintégration avec la Moldavie, ce qui ne surprend pas.

Conformément à la législation locale, des filiales de partis de l’étranger ne peuvent pas agir dans la région. Cet inconvénient peut être facilement surmonté, en enregistrant pratiquement une filiale d’un parti de l’étranger et en ajustant ses objectifs statutaires et ses programmes aux réalités locales. Un exemple pertinent dans ce sens est le « LDPR Transnistrie ».

Est-ce que les partis politiques jouissent de la confiance de la population ? C’est difficile à dire. Les soutiens fréquents et inconditionnels des partis, en faisant une abstraction de leur orientation idéologique, se rencontrent rarement. Si quelqu’un s’active, par exemple, pour "Obnovlenie", cela signifie qu’il est très bien rémunéré. Mais si on lui propose plus de bénéfices d’un travail assidu pour « allumer les cœurs des gens avec les mots », celui-ci pourra changer son point de vue. Au fond, c’est comme partout. Ce n’est que la version transnistrienne…

Article publié sur www.deca.md, auteur Maxim Kuzovlev, Asociation pour la Democratie Participative ADEPT, traduction - Dina Laptev, relecture - Michèle Chartier.

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