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Le monastère de Tipova en attente de la naissance du Sauveur.

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Article de Angelina Olaru paru dans le journal « Timpul » le 5 janvier 2007, choisi par Nadejda Demian, traduit par Ana Aconi (de l’Association JUNACT) et relu par Michèle Chartier.

Tandis que les grandes villes du monde risquent de perdre le véritable esprit des fêtes chrétiennes qui ont été remplacées par des manifestations bruyantes et culinaires, lévènement de la Naissance du Sauveur est présent dans toutes les localités moldaves. Les prières dans les églises et les monastères ramènent le miracle divin du Bethléem, qui s'est passé il y a 2000 ans. {{A Noël, léglise de la noce de Stefan cel Mare va recommencer son activité.

l’église de Tipova

A la veille de la fête, on a visité une monastère, parmi plusieurs en renom : le monastère de Tipova. Là, quatorze disciples de Jésus- Christ, en jeûne, en prières et avec des faits dignes déloge, attendent le moment de la Naissance du Sauveur. On a surpris dans un petit chantier du monastère rupestre les prêtres avec une équipe de travailleurs conduits par larchitecte Eugen Bazgu qui travaillent sur la rénovation du saint logis rupestre avec le sanctuaire “Stefan cel Mare si Sfint”.

A 8 janvier, le lendemain du Noël, à léglise rupestre qui est partiellement reconstruite, un synode de prêtres va tenir les services divins de fête. ”{La réouverture de ce lieu est très importante pour tous les Roumains .Toutes les pierres du monastère sont saintes, car ici, isolés du monde, les moines depuis plusieurs centaines dannées ont prié pour les générations passées et pour celles du futur. Le monastère de Tipova est plein dhistoire et de civilisation ancienne. Dans l'église célèbre qui est rouverte, daprès la légende, s`est déroulée la noce de Stefan cel Mare avec Marusca, l’ épouse moins connue du roi” nous a fait apprendre le vieux prêtre Policarp.

Dans les cellules en ruines des ermites

Un petit nombre de croyants qui viennent prier là et qui vont vers les cellules des moines trouvent une atmosphère de prière et de silence divin. Parmi les pièces des ermites, les pèlerins découvrent une cellule où se trouvent une serviette et plusieurs icônes qui sont mises sur une table de pierre et devant lesquelles les pèlerins s’agenouillent pour prier. Les moines disent qu’une femme qui avait une maladie aux pieds est descendue dans les cellules des ermites, aidée par ses deux fils. Elle a prié là toute la journée et le soir elle est montée seule dans le monastère situé plus haut. Pour remercier de ce miracle, elle a acheté quelques icônes qui sont restées dans le monastère de pierre où les chrétiens viennent pour prier.

Là, il y a beaucoup de miracles qui sont cachés à nos yeux. Une chose regrettable, c’est que les grottes du monastère sont toujours pleines de différentes inscriptions laissées par les touristes indifférents qui viennent ici chercher de nouvelles sensations, et non pour les minutes de silence. Les uns entrent même par la fenêtre. Le prêtre secrétaire Eustafie dit : “La foule des touristes trouble nos activités. La société est affectée d’une maladie, que même les prêtres ne peuvent expliquer. Les élèves de Chisinau et des autres villes viennent souvent ici comme dans un parc de distractions. En ce cas, on demande l’appui des agences de tourisme et aux directions des institutions pré-universitaires qui organisent des excursions au monastère de Tipova. On souhaite que les visiteurs soient instruits avant la visite des saints lieux. Le monument est gardé, mais si les visites « barbares » continuent, le monastère rupestre va tomber en ruines…”

Cinq disciples du Jésus-Christ en lutte face à l’indifférence du monde

Dans ce désert humain, les efforts des frères de Tipova pour montrer au monde un monument divin sont comme ceux du héros qui luttait contre les moulins à vent. Le prêtre Eustafie nous parle des saintes choses du monastère qui ont disparu du saint logis après 1940 et que personne ne s’évertue à remplacer par d’autres.

“Il y a une centaine d’années, ici se passaient des miracles grâce à la célèbre icône qui faisait des merveilles ; cette icône a été gardée dans le sanctuaire jusqu’à la fermeture du monastère. Personne ne sait ce qui s’est passé avec elle : a-t-elle été brûlée ou jetée dans le Nistru ?” A XIX siècle, l’icône a guéri la grave maladie de l’épouse d’un militaire de Kiev. Après cela, la femme a donné au monastère une serviette tissée avec des fils d’or, qui n’existe plus depuis longtemps. La destruction de la bibliothèque a été aussi une grande perte irrémédiable. Récemment, les prêtres ont appris que deux précieux volumes des vieilles archives datant du XIII siècle - Ontoihul et Arfiloghionul - sont gardés dans le musée de l’Académie des Sciences de Saint-Petersbourg. Maintenant, les moines demandent au moins les copies de ces volumes.

La plus grande perte, d’après les prêtres, est la disparition du monachisme en Moldavie. Jusqu’à la fermeture, il y a eu ici environ 300 ermites. Malgré toutes les difficultés, les moines restent optimistes, car ils voient les chanteurs de Noël qui apportent la nouvelle de la naissance du Nouveau-Né. Les enfants avec les prêtres de Tipova attendent la soirée merveilleuse où ils vont pouvoir L’embrasser. "Comme disent les Saintes Ecritures, un fils va naître et il s’appellera Emmanuel. Cela signifie que Dieu est avec nous. La monastère de Tipova, c’est le deuxième Jérusalem, le deuxième Mont Aphone pour les Roumains du monde entier. On sait que la République de Moldavie passe par une crise économique, mais on prie les autorités de réparer la route jusqu’au monastère, pour que les autocars avec des chrétiens puissent atteindre Tipova, car on veut célébrer la naissance et la ressuscitation du Rédempteur avec tous les chrétiens qui le veulent” a dit le vieux prêtre Policarp.

Le monastère rupestre est en danger

Dans l’église rupestre ont été installés une planche, la balustrade pour le chœur et l’iconostase. Tous les travaux se réalisent d’après un plan de 1823. Les prêtres disent que les gens sont devenus indifférents envers le monastère de Tipova, ils n’y prient pas et ils ne les aident pas à entretenir le monument. Tout le monde cherche des richesses, les gens passent les frontières en oubliant de sauver leur âme.

le monastère en dégradation

Le premier projet d’investissement a permis la reconstruction d’une partie du monastère rupestre qui se trouvait dans un état dégradé ; il s’agit de 40 mille dollars accordés par le fonds de l’Ambassade américaine pour la conservation culturelle, à la demande de la Société d’Ethnologie de la Moldavie. Il y a bien d’années que l’architecte Eugen Bazgu, représentant de cette société, a remarqué les déplacements massifs du mur de l’église rupestre. Avant la consolidation de ce mur, ce lieu représentait un danger et pour les touristes et pour l’intégrité du monument. “Le projet d’investissement américain n’a pas été réalisé complètement car le prix des matériaux de construction a doublé. Les pronostics scientifiques disent que dans l’avenir, il se passera un tremblement de terre analogue à celui de 1940, de 7-8 degrés de magnitude. Si notre valeureux monument n’est pas sauvé de toute urgence, on risque de le perdre” a mentionné l’expert.

L’avertissement a été exprimé il y a environ trois décennies par les scientifiques. Mais le gouvernement n’a rien fait pour le sauvetage du monastère de Tipova, quoique, d’après certains spécialistes, au début des années 1990, il y aurait eu des capitaux suffisants. Les autorités du district de Rezina ne manifestent pas un grand intérêt pour la sauvegarde du monument.

Le vieux prêtre Policarp leur a demandé de l’aider à plusieurs reprises. Pourtant, les travaux de reconstruction de l’église rupestre vont finir approximativement en juin 2007. “Pour la conservation urgente du monastère de Tipova, il est nécessaire que l’agence d’examen et de restauration des monuments crée un fonds spécial par une équipe des spécialistes ; ce sera une solution logique, celle qui est en usage dans le monde entier. En particulier, ce sont les experts qui doivent décider de la destinée des monuments historiques, pas des ministres incompétents” considère Eugen Bazgu.

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