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Zoé Lamazou, journaliste, Marie Augustin, photographe. Septembre 2010.

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1) Vous venez de publier un article sur Corjeuti. Qu’est-ce qui vous a attiré dans l’idée de faire un reportage sur ce pays ?

Zoé Lamazou : L’idée est venue de Marie, qui est passionnée de Russie et qui avait entendu parler de la Transnistrie. Au départ c’est surtout ce petit bout de terre sulfureux qui nous intéressait.

Et puis il y a eu les manifestations d’avril 2009 à Chisinau, alors nous avons voulu rencontrer les jeunes qui ont mené la fronde après les élections législatives en Moldavie.

Le projet de reportage sur Corjeuti, ce village que l’on surnomme là-bas « le petit Paris », est venu se greffer sur le reste, un peu sur le ton de l’improvisation. Mais c’est finalement ce sujet qui a retenu le plus notre attention et dès notre retour nous avons cherché à Paris des Moldaves de Corjeuti.

Les questions d’immigration me passionnent et le cas de ce village est édifiant : la légende raconte qu’un tiers des 8000 habitants de Corjeuti est à Paris, un autre tiers sur la route entre la Moldavie et la capitale française.

2) Comment décririez-vous l’ambiance et la vie sur place ?

Zoé Lamazou : Nous avons débarqué à Chisinau au mois d’octobre. Le temps était gris, les moldaves plutôt maussades. L’éclat du centre ville vitrine avec ses panneaux publicitaires et enseignes de grandes marques occidentales était vite terni par l’ombre grise des grands ensembles de la banlieue proche où nous avions élu domicile.

Pourtant très vite nous avons réalisé à quel point il est facile de rencontrer des personnalités incroyables. Nous avons fait quantité de rencontres émouvantes en Moldavie. A Chisinau comme dans les villages, nous avons diné de repas gargantuesques à la table de parfaits inconnus, plus d’une fois nous avons dormi sous leur toit.

Nous avons fréquenté une génération de jeunes moldaves particulièrement énergique : portes drapeau de leur cause politique, ouvriers migrant loin de chez eux, ou simple étudiants. Nous avons cherché cette jeunesse opiniatre de la Moldavie « en transition », et nous l’avons bien trouvée.

3) Vous aviez réalisé une exposition sur ce thème. Pouvez-vous nous dire quel accueil on lui a réservé ?

Marie Augustin : La Maison de l’Europe et de l’Orient m’a proposé d’exposer une vingtaine d’images en couleur dans le cadre du Printemps de Paris, un festival de création indépendante. J’avais invité les Moldaves que nous avions contactés à Paris, mais malheureusement très peu d’entre eux sont venus au vernissage. L’exposition a duré un mois et a reçu un très bon accueil, il me semble.

Malgré tout, j’a reçu quelques critiques, notamment sur certaines images qui pouvaient présenter une réalité peu pittoresque et gêner. Mais le but était surtout de ne pas tomber dans le misérabilisme - et je crois que l’ensemble des images le montre bien - car sans vouloir porter de jugement sur la vie des habitants de ce village, nous avons avant tout tenu à raconter des parcours de vie saisissants et émouvants.

L’ensemble des images est visible sur le site www.marieaugustin.com. Voir également www.zoelamazou.com

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