Adriana Grozav est diplômée d’une faculté de droit de Moldavie, mais, n’ayant pas trouvé un emploi acceptable, elle a décidé de renoncer à son métier. Une tournure de sa destinée l’a amenée à Paris où elle détient maintenant un salon de beauté, situé non loin de la Tour Eiffel.
L’arrivée en France
Après avoir fini ses études au collège de droit, Adriana s’est vue contrainte à renoncer à la profession choisie, malgré son grand intérêt pour ce métier. « J’avais compris que je n’arriverais pas à trouver du travail et j’ai eu l’idée de partir à l’étranger, à l’instar de mes collègues. Une amie de ma mère m’a proposé de venir en France, me promettant son aide pour m’y établir. Les parents ne m’ont pas permis de partir toute seule, alors mon père m’a accompagnée. Une fois arrivés en France, il a commencé à travailler et moi, j’ai commencé à étudier », raconte Adriana.
L’adaptation à la vie en France
« Quand on souhaite fort faire quelque chose, on s’adapte très vite. En fait, on n’a pas de choix, si l’on veut réussir. Mes professeurs de l’école où je me suis inscrite m’ont beaucoup aidée et encouragée. Tout au début, je ne maitrisais pas assez bien la langue française : je comprenais, mais je n’osais pas parler. L’école se trouvait dans le cadre d’un salon de beauté et donc j’avais à travailler directement avec des clients. Mes professeurs me suggéraient quoi dire aux clients et je n’avais qu’à répéter les phrases. De cette façon, grâce à leur aide, j’ai surmonté la barrière de la langue ».
La formation a duré une année, mais les professeurs lui ont proposé de continuer ses études afin de pouvoir ensuite ouvrir son propre salon de beauté. Et Adriana a accepté le défi d’apprendre et, à la fois, de travailler dans un salon de Paris.
Après plus de trois ans de travail, elle connaissait déjà tous les détails de la gestion grâce à la propriétaire du salon.
« Elle m’a formée et m’a donné beaucoup de conseils, ce qui m’a motivée à prendre la décision d’ouvrir mon propre salon de beauté. Après avoir trouvé de l’espace, j’ai demandé un emprunt à la banque et, ensemble avec ma famille, nous avons rénové les salles. Nous avons surtout misé sur la simplicité et le confort. Et voilà que le 15 mars 2017 le salon « Studio 27 coiffure » a été ouvert.
Est-il facile ou difficile d’avoir une affaire en France, surtout quand on vient d’un autre pays ?
« C’est difficile, considère Adriana. Il faut être préparé à la fois moralement et physiquement. Il faut comprendre dès le début que ce n’est pas facile. Il faut être concentré, gérer les dépenses correctement. Mais c’est faisable ! L’important est de résister et de savoir bien gérer toutes sortes de situations ».

L’actuelle équipe du salon d’Adriana n’est pas nombreuse. A côté d’elle travaillent une autre coiffeuse, une collègue portugaise qu’elle a connue à l’école de coiffure, et une Moldave qui est manucure.
Les clients sont très divers et Adriana fait de son mieux pour les « conquérir » et s’adapter à tous les goûts.
Pour les Moldaves de Paris, les services d’un salon situé centre-ville sont assez chers, mais Adriana a décidé d’établir des prix spéciaux pour ses compatriotes.
Le retour définitif en Moldavie est une idée vague
« Je ne crois pas aux changements de Moldavie. Je ne pense pas que quelque chose puisse me faire revenir. A Paris, je me suis réalisée en tant que personnalité. La vie d’ici a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je ne me vois plus vivre en Moldavie. Je pense autrement. Je vois les choses différemment. Je préfère que la Moldavie « vienne » chez moi, c’est-à-dire que mes parents et mes proches viennent me visiter. Quant au goût de la maison, je l’apaise grâce au colis que ma mère m’envoie tous les mois ».
D’après une interview d’Ecaterina Ţurcan Hacina publiée sur https://www.zdg.md/editia-print/social/diaspora/salonul-de-frumusete-de-langa-tour-eiffel
Le 9 février 2019