Olga Busuioc est une soprano d’origine moldave qui vit en Allemagne depuis deux ans. Après avoir été applaudie dans plusieurs capitales européennes, la chanteuse semble avoir été surtout conquise par le public allemand. Ou, peut-être, son choix a-t-il été déterminé par l’homme qu’elle aime et qui est à son côté et la fait rayonner, tout comme ses rôles.

La belle et talentueuse Olga Busuioc est née à Chisinau dans une famille de chanteurs d’opéra, ce qui veut dire qu’elle a grandi dans les coulisses. Or, c’est assez évident qu’elle ait choisi de chanter, elle-aussi. Quand elle n’était pas dans les coulisses avec ses parents, on l’amenait dans le village de ses grands-parents, où elle « s’imprégnait de l’air de campagne, de la nature, d’honnêteté et de gentillesse. J’ai été élevée avec beaucoup d’amour et avec beaucoup de choses simples autour de moi qui m’ont beaucoup aidée », affirme Olga avec nostalgie.

« J’ai beaucoup de chance, car j’ai réussi à accéder aux plus importantes scènes en si peu de temps. Mais j’ai bien sûr beaucoup à apprendre encore et à travailler. Je prie Dieu de me donner de la santé et assez d’ambition pour continuer. Cette période est très chargée, comme ont d’ailleurs été ces 10 derniers ans. Je regardais la carte l’autre jour et j’ai été surprise de voir dans combien de nouveaux endroits j’avais donné des spectacles et à des concerts ! Tant de cultures … mais que va-t-il suivre ? »
Olga ne sait pas combien de temps elle restera en Allemagne. « J’ai commencé à me construire une famille ici, je me sens protégée et en sécurité, mais une partie de ma famille reste évidemment en Moldavie, où je reviens, malheureusement, de plus en plus rarement. C’est parce que mon métier me fait beaucoup voyager et travailler dans divers pays. Mais je reviens toujours avec un grand plaisir en Moldavie, mon cher pays, et j’insiste que j’y aie un concert chez fois quand je rentre ».
Olga a beaucoup de nouvelles sur le plan professionnel. Elle a eu une année très productive – elle a fait ses débuts dans Conte Hoffmann, avec deux rôles principaux ; elle a eu deux rôles dans Méphistophélès. Elle a aussi eu de premières qui demandent beaucoup de travail.

Elle commencera l’année prochaine avec un rôle dont elle a toujours rêvé – celui d’Elisabeth dans Don Carlos de Giuseppe Verdi. En fait, par ce rôle elle fera ses débuts dans l’œuvre de Verdi, considéré comme le sommet de l’artistisme du point de vue de la technique, du style. Olga Busuioc considère qu’il faut être très bien préparé pour se permettre un tel répertoire. « J’ai voulu être sûre que je suis prête et que j’y ferai face », a dit Olga.
Elle a des liens particuliers avec la diaspora moldave. Des Moldaves installés dans divers pays assistent à ces concerts, ce qui la rend très heureuse. Quant au public allemand, pour lequel Olga chante le plus ces derniers temps, il est comme tout autre public, considère la chanteuse : « Si cela leur plaît, c’est bien, sinon rien à faire. Ils sont assez réservés si quelque chose ne leur plaît pas, mais ils restent très polis. Ici, ils peuvent choisir de ne pas applaudir, à la différence des Américains, par exemple, ou des Espagnols, qui sont beaucoup plus ouverts et crient beaucoup. Les Allemands, ils sont comme le temps qui est à l’extérieur. Mais je les aime comme ça. C’est une sorte de balance et, avec le temps qui passe, je réalise que c’est ce que j’apprécie le plus dans mon travail ».
https://youtu.be/pCAhcap8h2I?t=28
La soprano Olga Busuioc n’a pas de pays, de scène ou de public favori. « Chaque expérience est unique et ce qui compte pour moi, ce n’est pas l’endroit où je chante, mais le fait même d’y être invitée à chanter, l’intérêt du public, son appréciation, son amour et la satisfaction que j’ai après chaque spectacle au-delà duquel il y a sans doute un énorme travail. Donc, chaque scène est importante et je suis extrêmement heureuse et reconnaissante pour tout ce qu’on m’offre ».
D’après une interview par Corina Cojocaru
Le 17 novembre 2019