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Irina Corobca : « L’homme vient au monde pour créer »

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Malgré les apparences, j’ai fait la connaissance d’une fille indépendante, active et sociable. Irina est une passionnée de l’artisanat, des broderies en particulier, et elle pourrait parler de ses œuvres pendant des heures.

Elle fait des études, brode, participe à des expositions et diverses conférences, et, depuis peu, a décidé de lancer sa propre affaire. Il s’agit d’Irina Corobca, une jeune malvoyante du village de Saseni, dans le district de Calarasi, qui, malgré son handicap, a réussi, avant ses 24 ans, à transformer sa maison en véritable musée. Son projet le plus récent est d’ouvrir, d’ici quelques mois, dans le cadre du Dispensaire médical du village, un salon de massage.

Lorsque je lui ai rendu visite, je l’ai trouvée à son passe-temps favori : la broderie. La jeune fille, étudiante en Master à l’Université d’Etat de Tiraspol, travaillait activement à son dernier ouvrage – une broderie représentant la Vierge Marie. Elle m’a avoué qu’elle avait hérité cette passion de sa mère. « A chaque fois que je voyais maman broder quelque chose, j’essayais de faire pareil, mais elle me l’interdisait, de peur que je perde ma vue davantage », raconte Irina. Malgré cela, elle ne s’est pas laissée vaincue ; au contraire, elle a transformé cette activité en une passion sans laquelle elle ne voit pas son avenir. Elle espère pouvoir la transformer un jour en affaire profitable.

La broderie est sa passion qui fait vivre

Beaucoup de gens ont manifesté de l’intérêt pour les travaux d’Irina. Pour l’instant, elle n’en a pas vendu que quelques-uns, car elle y est très attachée. « Les amis viennent chez moi comme au musée, pour voir les nouveautés que j’ai réussi à créer. Certains m’ont demandé de leur vendre quelques travaux, mais j’ai du mal à m’en séparer. J’ai vendu dix broderies en Allemagne. J’ai gardé contact avec l’Allemande qui a acheté un coussin avec deux chatons brodés. Elle m’a assurée qu’elle prend un grand soin des chatons », me dit heureuse la jeune aux mains habiles.

Malgré le travail minutieux qui nécessite un effort double de sa part par rapport aux autres, l’artisane, armée de lunettes et loupe, dédie tout son temps libre à ce passe-temps favori. Sa collection compte actuellement plus de 100 pièces de diverses formes et dimensions. Sur les murs de sa maison, il n’y a pratiquement plus de place pour ses travaux, incluant même des gobelins qui atteignent des dimensions impressionnantes : plus de deux mètres en longueur. « Je collectionne mes travaux de plus de trois ans. J’aime broder des tableaux, mais j’ai aussi beaucoup de nappes et taies d’oreiller. Jusqu’à présent, j’ai réalisé aussi dix chemises aux motifs nationaux », nous dit la jeune, en nous apportant la dixième chemise.

A part ses projets d’affaires, Irina souhaite obtenir le titre d’artisan populaire, but à la réalisation duquel elle dédie chaque instant libre. Elle ajoute qu’en fonction des dimensions de l’œuvre, elle peut y travailler entre deux et cinq semaines. La créatrice puise son inspiration dans des livres, sur internet ainsi que dans les œuvres anciennes vues chez les personnes âgées du village.

Avec la subvention obtenue elle va ouvrir un salon de massage

Concernant son affaire qu’elle compte lancer ce printemps, Irina a déjà fait le business-plan et a même déposé son dossier pour un projet de stimulation de l’activité entrepreneuriale des jeunes issus de zones rurales, lancé par l’Organisation pour le Développement des PME, en partenariat avec l’OIM. Et plus que ça, elle vient d’apprendre que son affaire a obtenu une subvention de deux mille euros par le biais de ce programme.

« J’ai appris par hasard que l’ODPME organise une formation pour les jeunes entrepreneur

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