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« Chisinau 2012 » : 1er Forum France - Moldavie

7 juillet 2007

Le 1er Forum France Moldavie « La francophonie est le chemin européen de la Moldavie » s’est déroulé le 7 juillet 2007 à l’initiative du Président du Parlement Marian Lupu.Cette rencontre a été co-organisée par le Parlement de Moldavie et l’association d’amitié « Les Moldaviens ».

Le but de ce forum était de rapprocher les sociétés civiles de France et de Moldavie dans une perspective européenne.
L’association d’amitié « Les Moldaviens » présidée par Jean-Jacques Combarel ne pouvait donc que se féliciter de la tenue de ce forum.

Le 1er Forum France Moldavie « La francophonie est le chemin européen de la Moldavie » s’est déroulé le 7 juillet 2007 à l’initiative du Président du Parlement Marian Lupu. Cette rencontre a été co-organisée par le Parlement de Moldavie et l’association d’amitié « Les Moldaviens ».

Le but de ce forum était de rapprocher les sociétés civiles de France et de Moldavie dans une perspective européenne. Le dialogue régulier entre les autorités et les ONG n’a été institutionnalisé qu’il y a deux ans, et cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large de rapprochement entre la France et la Moldavie - comme en témoignent la consolidation des relations parlementaires bilatérales.

L’association d’amitié « Les Moldaviens » présidée par Jean-Jacques Combarel ne pouvait donc que se féliciter de la tenue de ce forum.

L’affluence lors des débats, les discussions passionnées qui s’ensuivirent, les projets naissant, la volonté de poursuivre ce Forum sur plusieurs années, tout indique que cette première sera suivie d’effets. Nous sommes conscients que cette contribution ne rend qu’imparfaitement compte des échanges, et n’est là que pour condenser quelques idées fortes…

Le premier thème, introduit par Florent Parmentier, vice-président des « Moldaviens », concernait les aspects politiques de la francophonie dans une perspective européenne. Le deuxième panel était animé par Igor Dodon, Ministre de l’économie, dans le but de présenter les évolutions du climat d’investissement en Moldavie. Le 3e thème, présidé par Maurice Braud, représentant la Fondation Jean Jaurès qui a soutenu l’organisation du Forum, a rappelé le rôle de la culture comme facteur de rapprochement entre les peuples européens, de paix et de démocratisation.

La francophonie est avant tout une réalité sociale, culturelle et historique procédant d’un choix pour la langue française qui s’incarne dans la promotion du français et des valeurs communes, et qui s’inscrit dans un contexte européen et mondialisé. Dans ce cadre, il est nécessaire de distinguer trois niveaux de la francophonie - les institutions, la société civile et les « sympathisants » -, afin de proposer de nouvelles pistes pour la francophonie moldave.



La perspective d’organiser le Sommet de la Francophonie à Chisinau en 2012 est réelle, à condition d’impulser de nouvelles dynamiques : valoriser le multiculturalisme moldave (russophone et turcophone), associer les trois niveaux de la francophonie (institutions - société civile - sympathisants), entretenir des liens avec les Moldaves de l’étranger, voilà trois chantiers pour penser « Chisinau 2012 ».

Les différents intervenants ont donné des cas concrets de coopération : Alexandra Veleva, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, a démontré a montré la voie de l’affirmation politique du mouvement francophone (Droits de l’Homme, dialogue politique, observation des élections) - ainsi que la création par l’OIF d’une Commission ad hoc sur la Transnistrie.

Emil Dragnev, chef de la Chaire de l’UNESCO d’études est-européennes et professeur à l’Université d’Etat, insiste sur le besoin de stimuler la connaissance en langue française, par le biais de sites spécialisés, ainsi que les rencontres de haut niveau.

Alain Daujon, de Pédiatre du Monde, a également fait part de son expérience, son association étant implantée localement depuis presque 15 ans. Savoir, partage de connaissance, formation et éducation sont les clés d’une coopération réussie en matière médicale. Plus que de l’humanitaire stricto sensu, la priorité est de créer des structures de soin durables.

Eugen Revenco, de l’Association pour la Politique Etrangère (asociata pentru politica externa), relève que les principaux processus auxquels doit faire face la Moldavie - la liberté des médias, les Droits de l’Homme, l’indépendance de la justice, l’Etat de droit et les milieux d’affaires - sont internes. Pour être utile, ce sont ces défis que le mouvement francophone doit affronter - et il peut le faire à travers des coopérations pragmatiques dans des domaines ciblés.

Cependant, n’ayons garde d’oublier la « francophonie de l’âme » : en la matière, les différents professeurs présents (Ludmila Zbant, Aurelia Rusu, Mihai Cernencu, Alexandru Gribincea, Svetlana Costas, Elena Prus, Ion Gutu…) nous ont montré leur expérience, leur savoir-faire et leur engagement.

D’une manière générale, on peut regretter que les Balkans restent une ressource sous-exploitée de la communauté francophone - en charge notamment à la Moldavie de le rappeler !

La dimension académique est nécessaire à la francophonie, les professeurs étant ceux qui transmettent leur amour de la langue. De ce point de vue, la question des visas se pose, avec plus d’acuité encore que parmi d’autres catégories de la population. Malgré cela, plusieurs coopérations ont été mises en place, avec la France (Orléans, Nice, Montpellier, Bordeaux), mais aussi avec la Belgique (Liège, Louvain-Laneuve) ou le Québec (Laval, Montréal).

Autre point intéressant pour le colloque, c’est par l’intermédiaire des liens avec les pays francophones que les universités moldaves sont passées au « système de Bologne » (dit « 3-5-8 », ou licence - mastère - doctorat), cadre commun pour les universités européennes.

De même, en 2007, l’ULIM (Université Libre Internationale de Moldavie) et l’Université d’Orléans décernent un diplôme commun. Les universités moldaves appartiennent depuis plus de 10 ans à l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), réseau mondial d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche francophones.

Les relations entre l’Europe et la Francophonie constituent le point d’ancrage de l’intervention de Maurice Braud, européen convaincu. La « culture de la paix » fonde les deux projets ; unir des hommes plutôt que coaliser des Etats, voilà en substance l’enseignement que l’on pouvait déduire du message de Jean Monnet. Le centre européen de la culture, créé par Denis de Rougemont, s’inscrivait directement dans cet esprit ; le discours de Robert Schuman du 9 mai 1950 également.

Pour la Moldavie, la francophonie peut être une voie - sans exclusivité - d’affirmation de la diversité culturelle, de relations privilégiées avec d’autres pays par le biais de la coopération décentralisée… On ne porte pas une culture, on la fait s’épanouir, particulièrement au contact des grandes aires culturelles ; ainsi, à l’époque soviétique, plusieurs professeurs de Moldavie avaient voyagé en Afrique, découvrant ainsi une autre dimension francophone… Tout comme le monde francophone peut voir en la Moldavie latine un espace exceptionnel de rencontres avec les mondes russophone et turcophone.

La partie économique du forum ne doit pas se concevoir comme une partie « à part », mais être pleinement intégrée avec les autres dimensions de la réflexion.

Le Ministre de l’économie, Igor Dodon (32 ans), a présenté les mesures prises dans le cadre de la libéralisation de l’économie, du développement d’un cadre favorable pour le climat d’investissement et des baisses d’impôts sur les revenus réinvestis.

Les entreprises françaises présentes sur place depuis plusieurs années, Lafarge et Orange (anciennement Voxtel) ont pu apporter le témoignage de leur réussite. Le taux de pénétration d’Orange atteint près de 45%, tandis que Lafarge, entreprise installée en Moldavie depuis 1999, détient près de 70% du marché moldave. Les grands groupes remarquent la qualité de la main d’œuvre moldave, avec parfois des difficultés de recrutement pour certains emplois qualifiés - ingénieurs, informaticiens…

Ces deux grands groupes ont participé à un certain nombre d’initiatives - soutien aux ONG, action de promotion, bourses universitaires… A ce sujet, plusieurs professeurs ont émis le souhait de créer spécialement une « bourse francophone » pour encourager leurs actions.

Très intéressante également, l’expérience d’Olivier Prado, directeur général de GPG : cette entreprise d’à peine deux ans à créer plus d’une centaine d’emplois. Ce centre d’appel est devenu le plus gros employeur utilisant le français comme langue de travail, puisque GPG travaille vers les francophones d’Europe. D’une manière générale, la traduction et les centres d’appel forment le cœur du « modèle irlandais » et du « modèle indien », selon lesquels l’attraction des investissements étrangers et la montée en gamme technologique sont au cœur d’une stratégie de développement viable. L’enseignement des langues semblent d’ailleurs un possible axe de développement pour la République de Moldavie.

Jean-Jacques Combarel, présent depuis 2003 à Chisinau, est également un employeur francophone dans le domaine de l’informatique (IS). Président du Centre d’Affaires France - Moldavie (CAFM), société de consultance et d’assistance envers le monde économique francophone, il rappelle également la nécessaire présence française sur place : « Les investisseurs le savent, il vaut mieux investir assez tôt dans un pays à forte croissance pour assurer les positions et les profits futurs… ».

En guise de conclusion, une esquisse de bilan a été dressée par le Président du Parlement Marian Lupu. Le Forum a intéressé le monde politique, économique et intellectuel, et a incontestablement bénéficié d’une bonne couverture presse. Ce premier Forum, a-t-il ajouté, n’est pas le dernier…

Il a débouché sur des résultats concrets, comme la relance du dialogue entre Grenoble et Chisinau, grâce à la délégation composée de l’élue Laure Masson et Françoise Rousset de l’équipe municipale de la ville. Elles ont été reçues par le nouveau maire, Dorin Chirtoaca (28 ans). D’autres initiatives ont germé lors de cette journée, au gré des rencontres et des projets.

Une impulsion a été donnée, qu’elle soit poursuivie !

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