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Alain Daujon, responsable « handicap » de Pédiatres du Monde. Août 2007.

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En quoi consistent les actions de Pédiatres du Monde en Moldavie ?

Pédiatres du Monde est une association de professionnels de la santé orientée sur l’enfance, en dehors des actions liées aux situations d’urgence ou de catastrophe. Tous ses membres sont bénévoles. Outre des pédiatres, des médecins d’autres orientations, des paramédicaux et des non médicaux peuvent y adhérer et y mener des activités. Les missions organisées par PDM sont de deux types :

• Formation et enseignement

• Développement

Elles ont pour but de développer des actions sur le long terme en partenariat étroit avec les professionnels de la santé de l’enfant des pays concernés. Crée par l’AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire) et parrainée par la SFP (Société Française de Pédiatrie), PDM se présente comme l’expression de la communauté pédiatrique dans l’action humanitaire. Elle a pris la suite d’un groupe de l’AFPA (AFPA Humanitaire) qui œuvre depuis 15 ans dans le domaine de l’assistance à l’enfance dans le monde.

On peut résumer et construire un organigramme de cette façon :

SFP => AFPA => AFPA humanitaire => PDM

PDM recherche dans ses actions des financements et des partenariats qui proviennent, en plus de ses fonds propres, de dons particuliers, d’autres ONG ou de bailleurs de fonds institutionnels tels que l’Unicef, la Fondation de France, la Communauté Européenne, le Ministère des Affaires Etrangères, etc. …

PDM travaille systématiquement en partenariat avec les professionnels et associations locaux et organise volontairement ses programmes sur des missions courtes (2 à 3 semaines) afin de permettre aux professionnels en activité de trouver le temps nécessaire sans sacrifier totalement leur vie professionnelle et personnelle. Grâce à leur motivation et leur volonté, cela a été fait et ça marche !

Les programmes actuels de PDM concernent la République de Moldavie, le Népal, et le Cambodge. D’autres contacts sont en cours avec le Maroc, le Niger … Mais il existe d’autres branches humanitaires que PDM issues aussi de l’AFPA humanitaire.

Historique :

L’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), aujourd’hui PDM, s’est crée le 5 juillet 1990 (1500 pédiatres sur les 3600 pédiatres français). L’AFPA Humanitaire s’est créée lors d’un congrès de l’AFPA à Nice en 1995.

  • 1995 Dr Christiane W. de Nancy, avec les ORL et orthophonistes moldaves fait appareiller 500 enfants (Aide de Siemens)
  • 1996 - 1997 formations des pédiatres en Néonatalogie clôturé par un séminaire en septembre 1998 à Chisinau.
  • 1998 - 1999 encadrent la formation au lit du malade et par des cours.
  • Septembre 1999 à Avril 2002 Mission Echo Européenne en collaboration avec pharmacien sans frontière : 6000 enfants renutris dont 300 en institution. Exposés et séminaires. Apport de 70% des besoins en médicament des enfants
  • En février 2000 démarrage d’une formation annexée sur le handicap et l’enfant en institution avec intervention de kinésithérapeutes et de spécialistes. Plus de trente pédiatres participent à ces missions.
  • Depuis 2000, se succèdent tour à tour les missions de PDM assurant formation, apport de médicaments et de nutriments.
  • Il faut également noté que nous avons créer à Orhei, un CAT, centre d’aide par le travail, à vocation agricole pour aider de jeunes adolescents menacés d’hôpital psychiatrique à rester dans l’institution tout en étant utile à la société et en essayant de se réintégrer.

J’ai l’honneur aujourd’hui d’être responsable de la partie « Handicap » depuis 2000, et j’ai assuré quelques 30 missions en Moldavie pour au moins 1000 heures de formation.

Il existe trois autres programmes en Moldavie sur

  • La néonatalogie
  • Les enfants sourds
  • La mucoviscidose

PDM travail en collaboration pour la Moldavie avec une association moldave AJUTOR COPILOR gérée par le docteur Ala Jivalkovski, notre « déléguée » locale.

Comment êtes-vous arrivé en Moldavie ?

En 2000 je travaillais avec un médecin de PDM à l’origine de l’investissement de PDM dans ce pays et qui avait participé aux grandes missions de re nutrition auprès des enfants handicapés de Moldavie.

Kinésithérapeute dans une institution spécialisée dans le handicap sévère, ce médecin me propose de poursuive le travail entrepris en Moldavie pour maintenant prendre en charge la réhabilitation des enfants handicapés.

J’ai accepté une première mission en novembre 2000, mission d’observation et d’information avec déjà des présentations officielles sur des programmes de réhabilitation de ces enfants.

Pour les praticiens moldaves, c’est une découverte, voir une révolution des pratiques médicales et paramédicales. Tout est à construire y compris et surtout le concept moral de la place de ces enfants dans une société évoluée.

Pendant un an les missions se sont interrompues faute de moyens financiers, ce qui m’a permis de réfléchir et de construire un grand programme de formation en rééducation et en kinésithérapie en général sur l’enfant. Ce métier tel qu’il est pratiqué chez nous et en Occident, n’existe pas en Moldavie. Le travail est énorme et doit prendre en compte des problèmes de connaissance et de culture médicale et médico sociale en les intégrants aux problèmes structurels, économiques et politiques.

Mes propositions ont été acceptées par PDM et le président me nommait responsable de ce programme. Beaucoup de pédiatres y ont participé et nous avons fait venir des professionnels du handicap pour élargir le champ de prise en charge de ces pathologies.

L’UNICEF a été notre bailleur de fonds jusqu’en 2005, et le Ministère des Affaires Etrangères nous soutient toujours grâce aux interventions de l’Alliance française et de l’Ambassade de France en Moldavie.

D’où vient votre passion pour la Moldavie ?

Autant demander à tout homme pourquoi il tombe amoureux dès le premier regard.

Ces enfants m’ont attiré comme des aimants et ont rempli mon cœur de leurs détresses et de leurs attentes. La Moldavie est un pays ou on se sent bien, difficile, mais plein de vie et de charme, simple et naturel, mais rude. Le contact humain y prend dès lors toute sa dimension.

L’enfant est UNIVERSEL et sa souffrance n’est pas tolérable. J’ai découvert au contact de ces enfants que la communication avec eux était aussi universelle et passait par un regard, un contact, des jeux de mains, quelque soit le langage verbal que nous puissions un jour établir.

D’autre part le choc des cultures a été également signifiant dans mon investissement pour ce pays. L’on peut y voir aussi l’envie de comprendre cette autre forme de comportement et de culture d’un pays socialiste, si près de nous et quelque part « francophile ».

Je me surprends à me sentir « ambassadeur » de notre culture française médicale entre autre.

L’histoire de ces régions nous concernent directement et de l’humanitaire à la géopolitique, il n’y a qu’un pas que je fais très volontiers.

Ces enfants sont nos enfants d’où qu’ils viennent.

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