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Pourquoi certains languissent toujours de l’Union Soviétique ?

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30 ans depuis la chute de l’Union Soviétique : connue pour son régime politique dictatorial et la collectivisation agricole forcée, l’époque soviétique éveille, d’autre part, des bons souvenirs et la nostalgie de ceux qui ont vécu leur jeunesse dans cette période-là.

Deuxième partie

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Comment s’explique cette nostalgie et, surtout, l’envie des jeunes qui n’ont pas connu ces temps-là de vivre comme en URSS ?

Selon l’expert en sociologie, Vasile Cantarji, les déclarations nostalgiques des personnes qui languissent de l’URSS peuvent être expliquées par plusieurs facteurs - économiques, sociaux et psychologiques.

Vasile Cantarji : « Je me souviens d’une émission TV lors de laquelle on avait discuté avec des anciens déportés du régime soviétique. Après avoir décrit le calvaire vécu à cause des représailles politiques, les anciens déportés ont été interrogés : « Quand la vie était-elle meilleure – à l’époque soviétique ou maintenant ? » La réponse a été : « A l’époque soviétique ». L’explication standard était : « Nous étions jeunes et en bonne santé ».

Malgré toutes les difficultés qu’ils ont dû surmonter à l’époque, la vie leur paraissait meilleure, car ils étaient jeunes et ils pouvaient travailler. Certains de ces nostalgiques, qui étaient des adultes à l’époque soviétique, aimeraient revivre ces temps-là, parce qu’après l’effondrement de l’Union Soviétique, ils se sont retrouvés dans une nouvelle réalité, devant faire face aux conditions du libre marché et de la concurrence.

Souvenons-nous, qui avait une voiture et un téléviseur en couleur dans le village à l’époque soviétique ? Le président du kolkhoze, l’ingénieur en chef et l’agronome. Les autres vivaient dans des conditions assez précaires, mais ils se sentaient bien. Après la libéralisation du marché, chacun a dû se débrouiller. Après la chute de l’URSS, une période difficile a commencé pour la simple raison que chacun devait faire des efforts pour gagner sa vie. On ne pouvait plus miser sur l’État et la peur du lendemain est apparue.

Quant aux déclarations des jeunes qui aimerait vivre comme à l’époque soviétique, Vasile Cantarji les considère un fruit de la propagande russe : « Les médias russes font tout pour présenter l’ex-Union Soviétique comme une puissance mondiale, comme un pays où tout était super, mais voilà que les libéraux sont venus au pouvoir et ils ont tout détruit. C’est un concept induit par la propagande.

D’autre part, la nature humaine a une caractéristique très utile – oublier ce qui était mauvais. En Union Soviétique, il y avait un déficit d’objets de première nécessité. Nous avons hérité de nos parents l’habitude de faire des réserves – de sucre, sel, allumettes… Nous gardons des choses qui ne nous sont plus utiles, mais qui sont fonctionnelles. Ces habitudes ont leurs racines dans l’ex-URSS.

Un autre héritage de l’Union soviétique c’est la peur. J’ai un ami policier qui m’a dit qu’assez souvent il voit des conducteurs innocents, arrêtés par la police routière pour un contrôle de routine, trembler devant les policiers. C’est une peur infiltrée dans la conscience - la peur des hommes de loi.

Un autre ami, policier lui-aussi, m’a raconté que son père lui a dit d’enlever son uniforme avant de venir lui rendre visite, car il n’était pas à l’aise dans la présence d’un policier, même si c’était son fils.

Ce sont des peurs profondes, infiltrées dans la conscience de ceux qui ont vécu à l’époque soviétique. Si on demandait aux personnes âgées quel régime politique elles préfèrent, beaucoup répondraient, paradoxalement, qu’elles préfèrent le régime politique qui existait dans l’Union soviétique, considérant la démocratie comme une irrégularité qui engendre de l’injustice et trop de liberté.

D’après un article de Marina GORBATOVSCHI publié sur https://www.zdg.md/stiri/video-amintiri-dupa-30-de-ani-de-la-destramarea-urss-colhozul-hranea-poporul/

Le 27 décembre 2021

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