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Poèmes en français par les jeunes étudiants moldaves

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Le monde pris tout entier comme un kaléidoscope,
Qu’est-ce qu’on voit ? Un rien, une petitesse,
Une partie - c’est l’amour ;
L’autre - c’est l’envie ;
Au dehors sommes nous
Ce monde est d’autrui.
Le désir flamboyant de le conquérir,
De faire escale dans son âme,
De pénétrer dans son milieu,
Là - bas …. Il n’y a rien,
Personne ….Pas de hôtes,
Pas de masque, pas de faute.<br/

« Masque » - Adela Rotaru, Universite d’Etat de Moldova

BALLADE DE LA MORT

Hôte pressé aux yeux flamboyants,
La mort, vierge affolée par les nuances d’outre-ciel,
Fait souvent escale sur les cimes de nos rêves
Ayant soif des accents inouïs de la vie
Qu’on abrite sagement dans les caves de nos cœurs
Sous le masque répugnant d’un bonheur partagé
Kaléidoscope angoissé d’étranges idées
Qui prennent leur source
Dans le drame d’un Picasso
Crucifié par le rose trahi,
Elle tresse ses cheveux
D’une lenteur automnale
Engouffrée dans le rythme sec du dernier boston-
Badinage inoffensif
D’une lugubre phtisique
Qui désire se venger
Sur ce monde insensible…

Mais pourra-t-elle comprendre
Que ses forces s’épuisent
Que la seule insensée
Est elle-même à jamais ?

Sergiu Palii
Universite d’Etat de Moldova

L’élégie de l’ange déchu

Au moment où tous les réverbères s’allument,
Quand le beau jour tombe doucement vers le soir,
Lorsque par terre s’étend une couche de brume
Un doux ange est descendu dans la gare.
Ebloui par la foule, la lumière, le bruit
Il courait pétillant à travers le quai -
Léger telle une plume, agile telle une toupie,
Se glissant parmi les passagers pressés.
Et sautait sur les rails fort joyeux, dare-dare
Mais un train est venu, brisant ses ailes fortes,
Depuis le bel ange galère dans les gares,
Pleurant, mendiant et maudissant le sort .
Ciobanu Ion
Universite Paris 8, Saint- Denis

Crépuscule d’automne

La pluie continue,
comme le poison,
coule jusq’aux os.

Des nuages gris,
comme une armée antière…
contre le soleil,
jettent la draperie nébuleuse
sur le monde.

Un rayon léger
apparaît…,
il tombe facilement
sur une feuille
et elle vole,
ses ailes meurent
sur le sol noir et
humide, en le rechauffant.

Je cache mon âme mieux
dans la poitrine,
qu’aucun rayon
ne le trouve pas,
d’ailleurs, elle sera morte.

C’est l’automne…

Victoria Prunici
Université d’Etat de Moldova

Des pensées sur…

Le monde pris tout entier comme un kaléidoscope,
Qu’est-ce qu’on voit ? Un rien, une petitesse,
Une partie - c’est l’amour ;
L’autre - c’est l’envie ;
Au dehors sommes nous
Ce monde est d’autrui.

Le désir flamboyant de le conquérir,
De faire escale dans son âme,
De pénétrer dans son milieu,
Là - bas …. Il n’y a rien,
Personne ….Pas de hôtes,
Pas de masque, pas de faute.

Mais pourquoi ? Pourquoi le monde est si vide …
Pourquoi on essaie de tresser son vêtement…
Pourquoi cette soif inassouvie,
De le déshabiller complètement
Quel badinage ?
Combien d’accents on met ici,
Combien de questions…

Je pense, je suis triste…
Regardant de l’outre - ciel,
Et cette faiblesse de ne pas pouvoir les empêcher
Reste dans l’univers plein de péchés.

Josan Elena
Universite d’Etat de Moldova

Au début furent des mots,
Des petits bonjours que l’on colle un peu partout.
Moi, j’étais un peu effrayé, le cœur serré d’émotion-
Elle, elle était belle, élégante malgré son âge-
Une beauté qui dépassait toutes les limites,
Un charme qui germe dans tout mot.
C’était notre première rencontre :
J’étais tout jeune,
Un adolescent
Qui éprouvait l’impérieux désir de la découvrir,
De l’apprivoiser tout d’un coup.
Mais la Belle Dame sans merci n’épargne personne.
Moi, je n’étais point une exception,
C’est pourquoi je faisais de mon mieux pour lui plaire…
Alors la Belle Dame m’obligea de prononcer
Des « u » et des « e » muets.
C’était un peu agaçant,
Mais je ne pouvais pas la haïr,
J’étais dissipé, j’étais maladroit,
Elle perdit son calme une fois de plus-
Les Belles Dames sont toujours impatientes,
Moi, j’y perdis ma tête à jamais…

Maintenant je suis son esclave,
Elle est ma reine,
Ma foi,
Mon idole :
Plus je recueille ses mots, plus j’en ai soif…

La Belle Langue Française-
Mon premier et unique amour académique !

Palii Sergiu
Universite d’Etat de Moldova

Ode à la langue française

Moto : « La langue française est, peut-être, mon seul véritable pays » (Le Clézio)
Langue des rois, langue des poètes,
Douce parole que l’on apprend,
Qu’inspire les sages et les prophètes,
Les philosophes et les tyrans.

Fille du latin et de la foie-
Vierge acharnée face à la guerre,
Les siècles sombrent devant toi
Et les octaves deviennent poussière.

Langue qui frémit, langue qui soupire,
Qui fait la noce, qui fait la paix
Comme une madonne qui respire
Par la musique des « e » muets.
Eau qui abreuve la lumière,
Dont on a soif de plus en plus,
Oiseau franchissant les frontières,
Que l’on admire un peu partout.

Mon cher Français, ami et frère,
Bel univers des blanches nuits,
Profond et pur comme les prières
Qui nous épargnent de l’ennui.

Miracle aux doctes indispensable,
Il faut le dire sans mentir-
Nul ne sera jamais capable
Te prononcer sans te sentir.
Langue des dieux, langue de l’amour,
Des belles cités, des cathédrales,
Tu vis et tu vivras toujours
Dans l’âme de ceux qui te parlent !

Palii Sergiu
Universite d’Etat de Moldova
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