www.moldavie.fr présente quelques poésies écrites par la jeune poétesse francophone originaire de Moldavie - Maria Hîncu, membre de l’Union des Ecrivains de Moldavie.
Elle est née dans le district moldave de Orhei. Elle a étudié la littérature française et les sciences politiques.
Gagnante de plusieurs prix en littérature de Moldavie et de Roumanie, Maria Hîncu est l’auteur de quatre volumes de poèmes : A l’ombre du destin (1998), Cri de lumière (1999), La descente dans l’étoile (2003) et Crucifiée dans les mots (2003), Les larmes rouges (2009) et Le Vent bourgeonne en Moldavie ou Etranger chez soi, scénario de film (2009).
Le pouvoir du présent
Attendre
Des années ton amour
Et puis comprendre
Que tout s’arrête un jour.
Reprendre
En silence ton chemin.
Discret et tendre
Malgré le grand chagrin.
On dit
Que dans une vie
Les amours peuvent s’éteindre et renaître.
Quand tu penses connaître
Le vrai du paraître,
Au fond de ton être
Une voix te dit :
« Dans cette vie vagabonde,
Qu’on soit haut, qu’on soit bas,
Pourquoi chercher le monde,
Quand le monde est en toi ?
Ce qu’on vit de plus fort
Se dissipe en instants,
Au dessus de ton sort-
Le pouvoir du présent. »
Emporte
Les moments les plus beaux,
Car rien n’importe
Quand tu as dis « Adieu ».
Surprendre
L’autre avec ton sourire,
Vouloir attendre
Pour se reconstruire.
On dit
Que dans une vie
Les amours font mourir et revivre.
Quand tu veux suivre
Ton espoir de vivre
Et comme pour survivre,
Une voix te dit :
« Dans cette vie vagabonde,
Qu’on soit haut, qu’on soit bas,
Pourquoi chercher le monde,
Quand le monde est en toi ?
Ce qu’on vit de plus fort
Se dissipe en instants.
Au dessus de ton sort-
Le pouvoir du présent. »
Lorsque m’enlace, puissante, la Poésie
Plus libre que la mer en abandon
Lorsque m’enlace, puissante, la Poésie
Je suis bien plus sonore qu’une mélodie
Et plus démesurée que l’horizon.
Aussi troublante que la symphonie,
Si dans les mots je reconnais mon nom.
Et bien plus proche que l’harmonie d’un son,
Plus éloignée qu’un ancien oubli.
Et sous mes pas la terre blessée sursaute :
Quand je la touche, les mots en elle sautent
Et de leur souffle perce ma souffrance.
Mon écriture, comme le ciel vif est bleue,
Car dans sa toile je mouille ma plume de feu
Et vers le ciel m’élève le silence.
Le temps a ses raisons
La vie est un mirage perpétuel,
On pèse entre les vérités, les doutes.
Si en chacun de nous vit l’Eternel,
C’est parce que l’ Ephémère suit nos routes.
Chaque pas vers la lumière augmente l’ombre,
Nous recevons ce que nous avons donné.
Sous les flots de la vie l’on succombe,
Le temps a ses raisons de gouverner.
La vie est un mirage perpétuel.
On joue. Et lorsque l’on a quelque chose,
D’autres couleurs surgissent dans l’arc-en-ciel.
On part en quête de coloris plus roses.
On pèse entre les vérités, les doutes.
Si l’on se livre, on détruit le rêve,
Si l’on résiste : des regrets en déroute,
De n’avoir bu de notre rêve la sève.
Si en chacun de nous vit l’Eternel,
C’est que l’on peut autant de fois l’atteindre.
Tout dépend de la puissance de nos ailes.
Mais si parfois l’élan la force fait craindre,
C’est parce que l’Ephémère suit nos routes,
Parce que l’on naît avec la mort en nous.
A nos faiblesses, les cris du temps s’ajoutent.
On est porteur d’un monde abstrait et flou.
Chaque pas vers la lumière augmente l’ombre.
Quand nous avons raison et qu’on y croît,
On fait le plus d’erreurs, souvent on tombe
Et lorsqu’on doute, la vie est derrière soi.
Nous recevons ce que nous avons donné,
Sans interprétation et sans détour.
On a besoin d’offrir pour exister
La vie n’est que le don de soi chaque jour.
Sous les flots de la vie l’on succombe,
Sans notion d’espace ou de lieu.
Si l’horizon nous semble loin et sombre,
Nous en cherchons un autre, lumineux.
Le temps a ses raisons de gouverner,
Nous oublier ou bien nous reconnaître,
De nous sourire, de nous faire regretter
Nous faire mourir ou bien nous faire renaître.
Le temps a ses raisons de gouverner.
Sous les flots de la vie l’on succombe.
Nous recevons ce que nous avons donné.
Chaque pas vers la lumière augmente l’ombre.
C’est parce que l’ Ephémère suit nos routes
Si en chacun de nous vit l’Eternel.
On pèse entre les vérités, les doutes.
La vie est un mirage perpétuel.
A celui qui veut partir
Lorsque les signes du départ se dessinent,
N’essaye pas d’éviter ce que tu vois,
Même si tes yeux ne veulent pas comprendre
Le départ.
A celui qui veut partir,
Souris-lui,
Même si chaque objet
Et image autour de toi
Saignent.
A celui qui veut partir,
Ouvre-lui largement les portes,
Même si les portes ouvertes
Ferment un monde écroulé
En toi.
A celui qui veut partir,
Réponds-lui par le silence.
Le silence réduit les choses
A la Vérité
Et donne la réponse à toutes les questions.
A celui qui veut partir,
Donne-lui le bon côté de toi,
Même si, après le départ,
Tu vas respirer de l’air amer.
Lorsque les signes du départ se dessinent,
Pars la première.
Ton départ brise les menottes
Avant que celles-ci ne tiennent tes mains.
Ton départ lève les yeux vers le ciel
Avant qu’ils ne cherchent vers le sol.
Pars la première
Même si le reste de ta vie
Ne te suffira
Pour que tu apprennes à voir
De nouveau le soleil.