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L’histoire de l’abbesse qui a aidé les partisans soviétiques et a sauvé le monastère de Japca

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Le monastère de Japca, situé non loin de la ville moldave de Florești, est la seule sainte demeure qui, dans nos parages, ne fut pas fermée par les autorités soviétiques. Ceci, grâce à l’abbesse qui pendant la Seconde Guerre Mondiale avait combattu aux côtés des partisans.

Le monastère de Japca. PHOTO : Ion Xenofontov

La première mention documentaire du monastère de Japca date de l’an1640, étant décrit comme un ermitage situé sur la rive droite du fleuve le Dniestr. En 1816, le métropolite Gavriil Bănulescu-Bodoni changea son statut, le transformant en monastère.

Japca, le monastère de la résistance

Anciennement un monastère de moines, le monastère de Japca est devenu un monastère de nonnes en 1916, pendant la Première Guerre Mondiale, quand les moines furent transférés au monastère de Hârjauca et des religieuses du monastère Lesna, situé en Pologne russe, furent amenées à Japca.

Lors de la période 1944-1963, tous les monastères de Moldavie ont été fermés, à l’exception du celui de Japca. Mais la vie des nonnes n’a été pas facile à cette époque-là – les autorités soviétiques ont dépossédé le monastère de ses terrains, du vignoble et de la forêt. Selon l’historien Virgil Pâslariuc, en 1959, après la confiscation des terrains, on envisageait de transformer le monastère en maison de cure. En plus, plusieurs bâtiments du monastère ont été atteints par deux incendies qui ont eu lieu en 1959 et 1974, tandis que l’église de la Sainte-Croix a été pillée.

Dans son livre initulé “ Le complexe monacal de Japca. Histoire et spiritualité”, l’historien Ion Xenofontov écrit qu’« après plusieurs interventions, une délégation du monastère de Japca, en tête avec l’abbesse Serafima, est partie en mars 1964 à Moscou pour demander à la Patriarchie et du Comité aux problèmes de l’église orthodoxe russe auprès du Conseil des ministres de l’URSS de ne pas empêcher le fonctionnement du monastère ou bien de permettre aux religieuses de se réfugier à un monastère de Pologne. Grâce à l’insistance de l’abbesse Serafima, de nationalité russe et participante à la Seconde Guerre Mondiale, le monastère n’a pas été fermé”.

L’abbesse Serafima. Photo ’archives

A noter que l’abbesse Serafima (Evdokia Trofimovna Tchebotariova, 1906-1978), une Russe née en Ukraine qui est venue au monastère en 1958 (période d’abbesse : 1959-1974), jouissait de la confiance des autorités de l’URSS. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, lorsqu’elle était l’économe du monastère Terapont d’Ukraine, elle avait prêté son appui aux militaires soviétiques.

Les autorités soviétiques ont donc permis le fonctionnement du monastère de Japca, à condition qu’aucune nouvelle religieuse n’y vienne plus. Selon l’ancien maire de Japca, Dionis Ucrainciuc, les religieuses qui sont allées à Moscou sont restées dans la capitale jusqu’à ce qu’elles aient pu parler au premier ministre de l’URSS de l’époque, Alexeï Kossyguine, qui, dit-on, avait un penchant pour la croyance. Quelques jours après leur retour en Moldavie, des lettres de Moscou au contenu similaire, concis et tranchant sont arrivées à Chișinău et Florești : « Ne pas le fermer, mais ne plus y recevoir personne ».

Ainsi, les autorités véhiculaient que les jeunes ne souhaitaient plus joindre les monastères, mais en réalité ont leur interdisait de le faire.

Un foyer de la culture

A part sa destination purement religieuse, le long de son histoire, le monastère de Japca a aussi été un centre de production des tapis traditionnels moldaves, un centre d’éducation des jeunes filles et de préparation à la vie en famille.

L’église rupestre où des messes sont encore célébrées

En 1989, quand le mouvement de renaissance nationale et d’éveil spirituel a commencé, le monastère a connu un nouvel essor.

D’après un article de Natalia Munteanu publié sur http://moldnova.eu/ro/povestea-staretei-care-i-a-ajutat-pe-partizanii-sovietici-si-a-salvat-manastirea-japca-5729.html/

Le 30 novembre 2016

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