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Traditions nuptiales chez les Moldaves

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Une noce déroulée suivant les traditions moldaves d’antan est un extraordinaire spectacle à voir. Heureusement, malgré les changements subis au fil du temps, les traditions relatives au mariage sont toujours vivantes en Moldavie, les noces étant beaucoup plus qu’un repas festif.

Tandis qu’elles duraient jadis presqu’une semaine (du jeudi soir au mercredi matin), la durée des noces s’est graduellement réduite à trois jours (samedi, dimanche et lundi), puis à deux jours et même à un repas festif de quelques heures.

Dans les villes, les gens confient de plus en plus souvent aux agences spécialisées l’organisation de la cérémonie nuptiale. Dans les villages, comme jadis, des dizaines de personnes besognent toute une semaine pour que le jour des noces tout soit parfait.

Demander en mariage ou « voler » la fiancée ?

Certainement, le premier pas à faire c’est la demande en mariage : le fiancé ou bien des marieurs envoyés par celui-ci vont chez les parents de sa bien-aimée pour demander la main de leur fille. Aujourd’hui, cette tradition n’est plus une obligation, car c’est surtout les sentiments des jeunes gens qui comptent, toutefois, plusieurs couples décident de demander, au moins formellement, l’accord des parents.

Dans certains villages persiste la tradition de « voler » la fiancée. Même si la jeune fille suit son bien-aimé tout à fait volontairement, de très bon gré, c’est en qualité de « fiancée volée » qu’elle franchit pour la première fois le seuil de la maison de ses futurs beaux-parents.

Par quoi commencer ?

Le pas suivant est d’engager des « nanasi » qui seront des personnages principaux pendant la noce, aux côtés des jeunes mariés. Le rôle des « nanasi » est autant financier (ils achètent plusieurs objets nécessaires pour la cérémonie festive, ainsi que pour celle religieuse) que spirituel. Or, ils sont considérés comme les parents spirituels des mariés qui leur donneront des conseils concernant la vie en famille et les aideront à aplanir les possibles malentendus. A la recherche des « nanasi », les jeunes mariés visiteront plusieurs couples, en risquant parfois d’entendre dire « non ». Traditionnellement, ce sont des visites inopinées.

Lorsqu’un couple accepte d’être des « nanasi », on convoque une sorte de « conseil » des parties impliquées. A cette rencontre, on discute au sujet de l’organisation de la noce et les préparatifs commencent.

Une tradition qui persiste encore est de désigner une personne pour aller inviter à la noce. Inviter, ça veut dire aller chez les personnes à inviter, leur offrir un verre de vin et prononcer solennellement l’invitation.

Le grand jour

Suivant les traditions d’antan, la noce commence par la visite du jeune marié accompagné des garçons d’honneur chez les « nanasi » où leurs invités sont déjà réunis et assis à la table de fête. Puis, toute la suite se dirige vers la maison de la mariée qui est entre-temps « habillée » par les demoiselles d’honneur.

Quand la jeune mariée est prête, les demoiselles d’honneur la « vendent » à son fiancé. Plusieurs traditions sont liées à la rencontre des mariés, mais les paroles sont loin de pouvoir décrire leur charme et la l’atmosphère de joie qu’elles créent.

Ensuite, toute la suite se dirige vers l’église. Au retour, les parents servent aux jeunes mariés du miel pour qu’ils aient une vie douce, et aux invités - un verre de vin et des friandises. Entre-temps, l’orchestre joue de la musique très vive et peu nombreux sont ceux qui ne joignent pas la ronde.

Après plusieurs danses, c’est le temps de se mettre à la table de fête. Les garçons et les filles d’honneur forment une « arche de fleurs » sous laquelle passe le jeune marié portant la mariée dans ses bras.

Traditions d’antan

Une tradition amusante consiste à « enlever » la mariée. Ce sont des invités qui l’enlèvent et la cachent, tandis que le marié doit la retrouver et la racheter.

Le repas festif est plusieurs fois interrompu de pauses-danse pendant lesquelles les invités se lancent dans le tourbillon des danses moldaves.

La dernière partie du repas de noces s’appelle « Masa Mare » (« la grande table ») précédée du « lavage des mains » par les « nanasi », après quoi les parents des mariés leur offrent en signe d’honneur des gimblettes. Puis, les musiciens jouent la fameuse chanson moldave „Turnaţi vin şi daţi găluşte” (« Servez-nous des găluşte et du vin »), signe que le temps de „închinatul” approche. En fait, il s’agit d’une étape de la cérémonie, pendant laquelle chaque invité prononce des vœux adressés aux mariés et leur offre une somme d’argent, après quoi on lui offre un verre de vin et les musiciens jouent une chanson dédiée à cette personne-là. Puisque le nombre d’invités peut être assez grand (une centaine, par exemple), chacun se préoccupe de trouver une formule originale pour exprimer ses vœux, afin de ne pas répéter ce que les autres ont déjà souhaité aux mariés.

Un autre rite est celui suivant lequel les parents des mariés se font réciproquement des cadeaux. Ce rite est accompagné de beaucoup de farces qu’on leur fait et abonde en bonne humeur.

Ensuite, c’est le rite du « déshabillement » de la jeune mariée. A ces fins, le marié s’assoit sur une chaise sur laquelle on met un oreiller et la mariée s’assoit sur ses genoux. Les « nanasi » enlèvent le voile et le mettent à la tête d’une des demoiselles d’honneur, ainsi que le « bouquet », accessoire du marié, et l’attachent à la poitrine d’un garçon d’honneur. La tête de la mariée est couverte d’un fichu, action symbolisant le passage de l’état de jeune fille à celui de femme mariée. Tout ça se passe dans une atmosphère tellement touchante que la famille et les amies de la mariée ont de la peine à s’empêcher de verser des larmes.

Après, les invités offrent aux mariés des cadeaux consistant surtout d’objets de ménage pour la famille nouvellement formée.

Ce rite signale la fin de la noce. Avant de se séparer de leurs invités, les mariés leur servent de la pièce montée. C’est la première tâche familiale qu’ils accomplissent ensemble.

Dans les villages, il y a aussi plusieurs traditions post-nuptiales, parmi lesquelles celle de conduire les « nanasi » chez eux d’une manière originale (par exemple, les faire transporter dans une brouette !), ou fermer à clé leur porte cochère afin de demander un rançon avant de leur permettre d’accéder à leur propre maison, etc.

Tout dépend de l’imagination et aussi … de la quantité d’alcool consommée…

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