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Limogé par le ministère moldave de l’Education, mais invité à travailler au Parlement Européen

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Ion Iovcev, le directeur du lycée « Lucian Blaga » de Tiraspol, l’unique établissement de langue roumaine de la ville, a été limogé après avoir dirigé cette institution pendant près de 30 ans. Il a travaillé dans des conditions extrêmement difficiles, ayant à faire face à des pressions permanentes de la part des autorités séparatistes de la région. Le ministère de l’Education a invoqué comme motif de sa destitution le fait qu’Ion Iovcev a atteint l’âge de la retraite.

« Après avoir vaincu le Covid 19, après avoir survécu à un grave accident de voiture, après que le Vice-Premier ministre chargé de la Réintégration ait interdit à un fonctionnaire du Bureau de la Réintégration de me féliciter à l’occasion de mon anniversaire, après avoir reçu un diplôme de la part du ministère de l’Education, j’ai reçu « une surprise » signée par la ministre par intérim, Liliana Pogolșa – l’ordre de destitution du poste de directeur du lycée « Lucian Blaga » de Tiraspol. Et cela se passe à la veille du 30e anniversaire de l’institution que je dirige depuis plus de 29 ans. Je me suis entièrement consacré à cette école, mon âme et mon cœur appartiennent au lycée, aux enfants. Je n’ai jamais pu imaginer qu’un simple coup de fil pouvait m’annoncer le dernier jour de travail  », a écrit Ion Iovcev sur sa page publique.

Les représentants du ministère de l’Éducation expliquent la destitution d’Ion Iovcev par le fait qu’il a atteint l’âge de la retraite depuis plusieurs années - Ion Iovcev a 70 ans - et, conformément au Code du Travail, « le poste de directeur peut être occupé par une personne qui a moins de 65 ans ».

Ce geste du ministère a éveillé plusieurs réactions désapprobatrices. L’ancienne vice-ministre de l’Éducation, Tatiana Potâng, considère que « la décision du ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Recherche de limoger, de manière impardonnable, M. Iovcev, l’un des Roumains les plus dignes qui a fait face pendant des décennies aux pressions exercées par le régime de Tiraspol, est tout à fait scandaleuse  ».

Ion Iovcev s’est beaucoup investi, au fil des ans, pour protéger les droits fondamentaux des enfants, des parents et des enseignants qui continuent d’être brutalement violés dans la région séparatiste de l’est de la Moldavie. Pendant les 29 ans, il a dû faire face à de nombreux défis. Le lycée a été fermé trois fois, le bâtiment a été détruit deux fois. A chaque fois, cependant, il renaissait comme un phénix. « Ces pressions me donnent encore envie de me battre. Je n’ai jamais eu l’idée de partir d’ici : malgré tout, nous résistons  ».

Le député européen roumain, Eugen Tomac, a proposé à Ion Iovcev la fonction de conseiller dans son cabinet. « Ce coup contre un homme digne ne passera pas inaperçu ! (…) Vous avez osé humilier un brave homme qui s’est consacré pendant près de trois décennies pour maintenir vivante la conscience roumaine à Tiraspol par son activité extraordinaire déployée au lycée « Lucian Blaga », ce qui me révolte et me déplaît profondément », a écrit Eugen Tomac sur sa page publique.

Notons qu’il ne reste actuellement que huit écoles en langue roumaine dans la région de Transnistrie qui sont subordonnées au ministère de l’Éducation de Chisinau. En été de l’an 2004, l’administration de Tiraspol a ordonné la fermeture de toutes les écoles de Transnistrie où l’enseignement était dispensé en roumain, ce qui a entrainé des protestations véhémentes des élèves, des parents et des enseignants. Cependant, la milice de Transnistrie a dévasté plusieurs institutions et l’administration de Transnistrie a demandé aux écoles de se faire officiellement enregistrer auprès des autorités de Tiraspol.

Le 23 juin 2021

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