Le « Journal de Moldavie : 1987-1988 – Juillet 2022 » dévoile les réalités du système soviétique d’il y a 30 ans que Marc Crépon a découvertes lorsqu’il était professeur à l’Université de Chișinău. Son séjour en Moldavie lui a permis de bien connaître de nombreux aspects du régime imposé par Moscou dans les anciennes républiques soviétiques.

Marc Crépon est venu à Chișinău en 1987 et il a été coopérant jusqu’en 1989. Cela n’a pas été difficile pour lui de faire face à la nouvelle réalité quotidienne. Son courrier étant systématiquement ouvert, ses conversations téléphoniques sur écoute.

Pendant longtemps, il avait de la peine à comprendre ce qui se passait ici et pourquoi. « Beaucoup de gens étaient curieux de savoir quelles étaient mes impressions sur ce pays et la situation d’ici. C’est comme ça que j’ai commencé à écrire mon Journal  », explique l’auteur. Il lui confiait ses expériences et ses réflexions, y rapportant, au jour le jour, les réalités du système soviétique : les pénuries, la peur, la méfiance, le contrôle de la population, au fil des relations amicales et amoureuses qui se font et se défont. Il y a recueilli des récits empreints de près de cinq décennies de domination et de prédation d’un système impitoyable.

35 ans après, Marc Crépon est revenu à son journal et a systématisé les notes qu’il avait faites. « J’ai eu trois surprises. La première est que la langue était à la fois poétique et philosophique, la philosophie étant ma spécialité. La deuxième est que tout ce que j’ai ultérieurement développé dans les livres que j’ai écrits pendant 25 ans était déjà anticipé dans ce Journal. Cela veut dire que les deux années que j’ai vécues en Moldavie ont été la période la plus importante de ma vie. Je peux vraiment dire que la Moldavie est mon second pays », reconnaît Marc Crépon. D’ailleurs, il a trouvé son amour à Chișinău – sa femme, Rodica, est son ancienne étudiante.

Marc Crépon a beaucoup d’amis à Chișinău qu’il a connus il y a 30 ans. Le metteur en scène Mihai Fusu est un de ceux avec qui il communiquait quand il travaillait ici. « Je pense que notre amitié s’est surtout développée après, quand je suis allé plusieurs fois en France. Nous nous voyions et c’est ainsi que nous avons gardé, pour ainsi dire, le pouls de notre relation. J’espère vivement que ce Journal soit traduit et publié, car c’est notre histoire  », a dit Mihai Fusu lors du lancement du livre.

Le 4 mai 2023