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« L’hiver approche, chaussons un enfant »

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Depuis 13 ans, Doina Cernavca et son équipe aident les gens démunis des villages moldaves. La pauvreté extrême, la violence, le manque de revenus et d’opportunités d’accès à l’éducation, le désespoir font partie du contexte dans lequel ils travaillent.

Doina Cernavca

Ayant un diplôme de journaliste et de l’expérience dans le domaine des relations publiques, Doina a réalisé son premier projet de charité en 2008. Depuis, elle met en place régulièrement des campagnes et des projets censés aider les plus démunis.

Doina considère que l’une des raisons de la pauvreté est le manque d’éducation. Elle se souvient que, lors de ses visites dans les villages, elle voyait des enfants de dix ans garder des moutons ou des vaches, tandis que les autres enfants de leur âge étaient à l’école. Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi l’adulte en charge de cet enfant-là ne l’envoyait apprendre, « car, en fait, c’est par cela que tout commence ». Voilà pourquoi, la lutte contre le décrochage scolaire est devenue un des principaux objectifs de son association.

Doina et ses collègues ont visité des centaines de villages et ont aidé des milliers de familles. La réalité à laquelle ils sont confrontés sur le terrain est souvent choquante.

Juste un exemple : étant entrée dans une maison (qui ressemblait plutôt à un poulailler, dit Doina), elle a vu un poêle où le feu brûlait. Cinq enfants étaient assis près du feu. Parmi eux, une fillette de quatre ans qui rongeait un morceau de pain sec et buvait de l’eau…

« L’histoire de cette famille est très compliquée : concubinage, alcool, chômage, la seule source de revenue étant les allocations sociales. Au sujet des familles de cette catégorie, on entend des voix méprisantes dire : « Ils ne cessent pas de boire et de faire des enfants et l’Etat doit s’en préoccuper… ». Doina considère que tous les enfants méritent et doivent avoir une vie meilleure. « Il faut les nourrir, laver et habiller et leur montrer que la vie qu’ils mènent n’est pas normale ».

« Dans certaines familles, il est pratiquement impossible de travailler avec les adultes, car ils sont totalement dépendants de l’alcool. Mais ils ont une fille de 10 ans et un fils de 7 ans, par exemple. Le matin, la fille se réveille dans cette maison qui est dans un désordre total, elle s’habille, réveille son petit frère, l’habille, puis ils prennent leurs cartables et vont à l’école. Quant aux parents, ils dorment après une nuit d’ivresse », raconte Doina.

Avec son association « Ajută un om » (« Aide une personne »), Doina mobilise toutes les ressources possibles pour intervenir dans des situations précaires : autorités publiques locales, prêtre, directeur de crèche, directeur d’école, habitants du quartier. Tous ensemble, ils conjuguent leurs efforts pour sortir les enfants de cette situation de façon que la prochaine fois qu’elle viendra visiter la famille les parents ne puissent pas lui dire qu’ils n’envoient l’enfant à l’école, car ils n’ont pas de quoi l’habiller, de quoi le chausser, où qu’ils n’ont pas de quoi leur acheter des fournitures scolaires et à manger.

Parmi les nombreuses actions entreprises par l’association - la campagne naționale intitulée « L’hiver approche, chaussons un enfant ». Tout a commencé il y a 8 ans, quand Doina et son équipe distribuaient des aides dans un hôpital où elle a vu une gamine d’environ quatre ans, les pieds nus sur le plancher en béton….

La 8-ième édition de cette campagne est en plein déroulement. Chacun peut contribuer à son succès : https://www.ajutaunom.md/donate

Le 10 novembre 2022

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