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L’église fortifiée de Călărășeuca

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Une église fortifiée, avec des embrasures dans ses murs - cela existe ! Un exemplaire rare se trouve près du village moldave de Călărășeuca.

Fondé comme ermitage du monastère « Saint Sava » de Iassy qui faisait partie de la Confrérie du Saint-Sépulcre de Jérusalem, le monastère était dirigé par les patriarches de Jérusalem. La première mention documentaire du monastère de Călărașeuca date de 1648 quand une église en bois y a été construite. Depuis sa fondation jusqu’en 1916, le monastère a été habité par des moines.

En 1781, le boyard Marco Donici de la ville de Moghiliov-Podolsk, avec la bénédiction du patriarche de Jérusalem, Avraamie, en une seule année, a reconstruit l’église en bois dans une église en pierre. Le bâtiment a été érigée pour servir non seulement de lieu de prière, mais aussi comme une petite forteresse, vu que le monastère était situé à la frontière du pays. Ses murs ont 1,5 m d’épaisseur, sa porte est en bois de chêne, avec un encadrement en métal. À l’étage, on voit encore des embrasures étroites. Les paysans du village s’y réfugiaient souvent lors des guerres et des dangers.

En 1813, l’église reçoit le statut de monastère, faisant partie du diocèse de Chișinău. En 1916, les moines furent transférés au monastère de Dobruşa. L’abbesse Ambrosia de la ville polonaise de Virovo y est venue à leur place, accompagnée de sœurs d’un monastère russe. Au fil du temps, d’autres bonnes sœurs les ont rejointes - moldaves, ukrainiennes, formant une congrégation de plus de 120 religieuses.

A l’époque soviétique, le monastère a été fermé. De 1961 jusqu’en 1991, il a été transformé en hôpital, puis - en camp de pionniers. Le 3 mai 1991, le monastère a été rouvert. Dans les années 2000, l’église a été restauré. Une nouvelle iconostase en bois sculpté y a été installée, mais, malheureusement, les peintures murales n’ont pas pu être sauvées.

Les premiers efforts en vue de redonner la vie au monastère ont été faits par trois bonnes sœurs - Emilia, Serafima et Feodosia, toutes les trois originaires du même village de Chetrosu - qui l’avaient trouvé dans un état désastreux, comme si atteint par un orage dévastateur. A ses presque 90 ans, sœur Emilia, la première abbesse, vit toujours au monastère dans l’obéissance ! Comme une légende vivante, elle aime faire connaître l’histoire récente de la sainte demeure.

Depuis mars 1999, sœur Eufrosinia est la supérieure. C’est est une femme à la voix douce, vénérée par tous, religieuses et pèlerins. La patience avec laquelle elle parle est comme un baume de guérison.

Aujourd’hui la communauté du monastère compte environ 40 pieuses. Elles parlent des langues différentes, mais elles se comprennent parfaitement, car la communication avec Dieu se fait dans la langue de l’amour et la foi, disent-elles. D’ailleurs, autrefois, les messes se faisait en roumain et en slavon, étant donné que les habitants des villages voisins étaient des Ukrainiens et que des pèlerins de l’autre rive du Dniestr y venaient aussi.

Comme dans le passé, les sœurs cultivent la terre, ont une petite ferme, ainsi qu’un rucher.

Le monastère est entouré d’un magnifique décor naturel - la réserve paysagère de Călărașeuca qui s’étend sur une superficie de 225 ha. Dans le rocher, sur la rive du Dniestr, il y a une grotte où, dit-on, des ermites trouvaient jadis refuge. La forêt, des sources d’eau guérissante s’ajoutent au paysage. Tout cela explique pourquoi les pèlerins, comme les touristes aiment y venir et revenir.

D’après un article de Ludmila TALMAZAN publié sur https://ziarulnostru.info/2021/03/03/manastirea-calaraseuca-la-30-de-ani-dupa-redeschidere-intalnire-cu-prima-calugarita-era-pustiu/

Le 28 novembre 2022

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