Dès la publication des résultats préliminaires par la Commission Electorale Centrale, des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux. Les manifestations, pacifiques au départ, ont dégénéré. Des manifestants ont pénétré dans les bâtiments du Parlement et de la Présidence. Il y a eu des blessés parmi les civils et les forces de l’ordre. Officiellement, un seul décès a été enregistré : celui de Valeriu Boboc, un jeune homme battu à mort sur la Place de la Grande Assemblée Nationale de Chișinău. Cependant, la société civile évoque au moins cinq personnes ayant perdu la vie dans des conditions suspectes.

Les manifestations ont pris de l’ampleur lorsque plusieurs partis politiques d’opposition se sont joints aux protestataires. Le 7 avril 2009, plus de 30 000 personnes étaient dans les rues de Chișinău pour contester la victoire des communistes.
Au cours de ces événements, une partie importante des archives du Parlement a été détruite par le feu. Environ 3 000 fichiers contenant des informations sur la période 1946–2009 ont été perdus : sténogrammes des séances plénières, collections de documents adoptés, décisions du bureau permanent, procès-verbaux des commissions parlementaires, dispositions des dirigeants du Parlement, documents concernant l’activité des groupes parlementaires. L’original de la Déclaration d’indépendance de la République de Moldavie a également été détruit.
Les tentatives d’enquêter sur les circonstances et d’identifier les organisateurs des actes de violence n’ont abouti ni sous la gouvernance communiste, ni plus tard, lorsque des coalitions démocratiques sont arrivées au pouvoir.
Selon les données du Parquet général, à la suite des événements d’avril 2009, 77 plaintes ont été déposées par des personnes affirmant avoir souffert des actions de la police. Au total, 108 procédures pénales ont été ouvertes, donnant lieu à 71 affaires, dont 42 pour torture. 19 autres concernaient des abus de pouvoir ou des excès de fonction, et 10 portaient sur d’autres catégories de crimes.
Plus tard, plusieurs organisations de la société civile ont publié une note de position dénonçant l’échec du dossier « 7 avril 2009 ». Tous les responsables impliqués ont été acquittés ou exemptés de poursuites. En avril 2009, plus de 600 personnes ont été maltraitées, cruellement battues, détenues dans des conditions inhumaines, sans eau, sans nourriture et sans accès à une justice indépendante et équitable. Au moins cinq personnes ont trouvé la mort dans des conditions suspectes, bien que l’État n’en ait reconnu qu’une seule. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la Moldavie dans huit affaires liées au dossier du 7 avril 2009. Plus de 40 requêtes sont encore en cours d’examen.
D’après un article publié sur https://www.ipn.md
Le 7 avril 2025