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Une peintre moldave à Nice

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Une année de peinture : cela a suffi pour comprendre que l’art lui est prédestiné par le Bon Dieu. Ayant émigré en France, le pays où beaucoup de Moldaves cherchent un refuge politique ou économique, Cristina Golovatiuc y a retrouvé le refuge artistique dont elle avait besoin.

Cristina Golovatiuc

Avant de prendre la décision de quitter son pays, Cristina a suivi les cours d’une université de Chisinau. « Je peins toute ma vie, et ce fait m’a amenée à la faculté où j’espérais pouvoir mélanger les explosions émotionnelles avec le monde pratique. Après deux ans d’études à la faculté de design intérieur à l’Université Technique de Chisinau, j’ai compris que le désir et le besoin de m’exprimer sous forme plastique ont été décidés par la providence », raconte la jeune fille.

Des cours privés et des expositions

Elle n’avait pas appris à l’école de peinture, tandis que sa sœur avait étudié la peinture pendant sept ans. Quant à elle, Cristina a exploré pendant quelques années le monde de la musique, prenant des cours de piano. « Après deux ans d’études extrêmement intenses à l’université, ensemble avec ma collègue Rita Nistor, nous avons pris, pendant une année, des cours privés de l’artiste plastique Victor Ursu. Nous avions toutes les deux la même formation et nous étions animées de la grande passion pour les couleurs et la beauté et assoiffées de la liberté et de tout ce qui s’appelle art. Nous sommes reconnaissantes à maître Victor Ursu pour sa capacité d’offrir à ses étudiants une liberté énorme dans leur individualité artistique ».

Avant de prendre la décision de quitter son pays, au printemps de l’année 2011, elle a organisé, avec sa collègue Rita Nistor, une exposition dédiée aux explosions des sentiments, émotions et couleurs. « L’exposition a été ouverte d’avril à mai, mais les préparatifs avaient commencé beaucoup plus tôt. Il faut du temps pour organiser quelque chose de beau. Nous avons eu besoin de deux mois pour le faire », raconte Cristina.

« Il a été assez risquant de paraître devant le public, sans être connues par le beau monde artistique. Mais nous étions très heureuses de voir les gens venir et venir. A à un moment donné, la gallérie était pleine et il y avait du monde qui attendait dehors », se rappelle Cristina.

« Nous avons donné des interviews et nous avons été invitées aux émissions télévisés. Ça a été fantastique, comme dans un rêve. Maintenant, il nous reste à recueillir nos forces pour continuer ce que nous avons commencé », ajoute Cristina.

« Il est difficile de t’affirmer là où l’on n’a pas besoin d’art »

En dehors du succès de sa première exposition, Cristina croit qu’il est très difficile de t’affirmer dans un pays où l’on n’a pas besoin d’art. « Voilà pourquoi je suis partie dans le pays où l’art se mange, se ressent, se chante et se vit ». La France est un pays de référence dans ce domaine, croit-elle.

« Me baladant dans les rues de Paris, je ressens le pouvoir imposant des grands peintres qui ont marché sur les même rues. A Nice, dans la ville où je me suis installée, je ressens un flux permanent d’inspiration que ça soit grâce à l’eau bleu de la Mer Méditerranée, ou à l’atmosphère dégagée d’ici », dit la peintre.

Des buts et des résultants

Elle ne veut ni beaucoup, ni peu – elle veut briser les schémas. « J’aime la vie, la musique, la beauté que nous ignorons parfois. J’aime tellement les gens que je vois dans chacun une histoire à part qui mérite d’être racontée par le biais des couleurs. Cela m’inspire le plus et c’est ça que je veux communiquer au monde entier –dépassez les stéréotypes et explorez la beauté », explique avec enthousiasme la peintre.

« Mes toiles ont été vendues en France, ainsi que dans d’autres pays de l’Europe. Je reconnais qu’il y a des gens qui te rendent tellement heureuse quand tu sais qu’ils seront les possesseurs de tes œuvres ! », dit Cristina Golovatiuc.

La vie artistique en France

Je suis invitée à Genève, et toutes mes forces et attention sont dirigées vers cet évènement. Je n’ai pas encore réussi à organiser une exposition à Nice, mais je suis persuadée que c’est plutôt une question de temps », affirme Cristina.

Sauf les visites aux musées, galléries et discussions avec des peintres de France, la peintre moldave reconnaît qu’elle n’a pas encore eu l’occasion de s’impliquer dans la vie artistique française. « Mais cela va venir ! », ajoute Cristina.

« Je vous promets beaucoup de nouvelles d’ici. Je peux encore dire qu’il y a une différence visible entre la qualité de la communication et la demande pour l’art ici et en Moldavie. Notamment pour ça, je demande aux gens d’aimer l’art autochtone parce qu’elle a de la qualité, de l’individualisme et du pouvoir », dit Cristina.

As-tu vaincu ? Continue ! As-tu perdu ? Continue !

Cette année elle a suivi des cours intensifs de langue française, car elle a l’intention de faire de nouvelles études. Elle a choisi un domaine lié aux arts, à l’histoire des arts, à la cinématographie et à la photographie.

« A partir du mois du septembre, je vais suivre les cours d’acteurs. La vie est courte et elle doit être vécue au maximum. Voilà d’ailleurs ma devise : As-tu vaincu ? Continue ! As-tu perdu ? Continue ! »

« Ma ville de Chisnau »

Cristina respire l’air de l’art français depuis septembre 2011, mais elle est déjà revenue une fois à Chisinau.

Elle aimerait rendre des visites-surprises à ses parents et à amis : « Ils me manquent beaucoup. Probablement, c’est le seul motif qui me ferait revenir à Chisinau – la famille et les amis. Et, bien sûr, Chisinau. J’adore cette ville et quand j’en parle, je l’appelle « ma ville ». Elle est, vraiment, ma ville. »

Article de Victoria Ungureanu repris sur le site http://pentruea.md

Traduction – Rodica Istrati.

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