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Nicolae Sulac, le rapsode immortel

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Quand Nicolae Sulac chantait, les agents du KGB effaçaient leurs larmes avec … les pistolets…

Nicolae Sulac

Le chanteur de musique populaire moldave Nicolae Sulac est un des noms d’or de la culture moldave. Doué d’un talent inestimable et d’une voix unique, l’artiste, pendant plus de 40 ans, a caressé les âmes des Moldaves. Sans point exagérer, on peut le surnommer un génie de la musique populaire moldave.

Nicolae Sulac, naquit en 1936, dans le village de Sadâc, au sud de la Moldavie. Le long de sa vie de 67 ans, Nicolae Sulac, le grand artiste moldave, artiste du peuple, selon le titre honorifique qu’il détenait, mais surtout selon sa vocation, a toujours réagi aux joies et aux douleurs de son peuple avec des chansons douces et dramatiques. En voilà quelques noms - “Ce frumos mai cânta cucul” (Le doux chant du coucou), “Tinereţe-tinereţe” (Jeunesse, jeunesse…), “Când tata va veni” (Quand le père reviendra), “Floarea lui Sulac” (La fleur de Sulac), les complaintes “Mioriţa” et “Doina de jale”, “În pădurea de la Prut”…

Le maître Nicolae Sulac reste une légende du folklore moldave, tandis que la ballade “Mioriţa”, chantée par lui avec inspiration, est l’apogée de ses capacités d’interprétation. Nicolae Sulac nous a légué un inestimable héritage artistique - des centaines de chansons composées et interprétées par lui-même. Il a donné des centaines de concerts dans un grand nombre de pays du monde. Quant à la Moldavie, il n’y a presque pas de village moldave ou Nicolae Sulac n’ait pas chanté, le plus souvent - sur des scènes improvisées en plein air. Le public l’admirait, lui applaudissait et l’absorbait des regards.

Nicolae Sulac était doué d’un très raffiné sens de l’humour - les histoires et les anecdotes qu’il racontait, humoristiques et philosophiques à la fois, sont devenues pareilles aux pièces du folklore qui sont diffusées de bouche à l’oreille.

Il recevait des dizaines de lettres par jour de presque tous les villages moldaves. Les 5 grands sacs aux lettres conservés par sa famille pourraient servir de source d’information pour ceux qui souhaiterait reconstituer sa biographie. D’ailleurs, la vie personnelle de Nicolae Sulac, tout comme celle artistique, a été très bouleversée.

Nicolae Sulac détestait la dictature, sans égard à son origine (ministre, directeur, secrétaire de parti, etc.), raison pour laquelle il était souvent confronté à divers malentendus. L’esprit rebelle de Nicolae Sulac, tout comme l’immense amour du public dont il jouissait, ne convenait pas à l’appareil idéologique soviétique qui tramait diverses intrigues et inventait divers motifs pour l’admonester. Une fois, étant imposé par ses supérieurs, le ministre de la culture de l’époque a invité Nicolae Sulac et s’est mis à le réprimander, tout en tapant du poing sur la table. Alors, le chanteur s’est écarté de la table, a chanté un couplet suggestif d’une de ses chansons et puis a reproché au ministre : « Tu taperas du poing sur la table quand tu chanteras comme moi ! » Le ministre a tressailli, s’est tu quelques instants, puis, les yeux aux larmes, il a conseillé à l’artiste d’être plus prudent…

Nicolae Sulac a été un des plus actifs combattants dans la lutte pour la renaissance nationale, se consacrant à la restauration de la vérité historique concernant notre langue et origines culturelles.

"…Nicolae Sulac lui -même, il ne savait pas qui était Nicolae Sulac, parce qu’il appartenait à tout un temps, à toute une époque, à tout un peuple …”, disait l’homme d’arts Emil Loteanu.

Malgré toutes les intempéries et les injustices qu’il a eu à affronter, Nicolae Sulac a été pareil à un mont qu’aucun orage ne peut ébranler. Il reste une des plus précieuses perles de notre culture nationale.

Le critique littéraire Mihai Cimpoi écrivait :

« Nicolae Sulac fut une fleur rare plantée par Dieu même dans nos parages.

En vain, ont les bottes étrangères essayé de l’écraser : elle a serré ses pétales et a continué à pousser.

En vain, le froid l’a atteinte : elle fut réchauffée par le souffle profond de nos ancêtres.

En vain, les sécheresses ont voulu la faire faner : elle a bu la rosée des cieux.

En vain, a-t-on essayé de la briser : elle s’est défendue à l’aide de sa croyance et de sa langue.

En vain, a-t-on voulu l’intoxiquer : elle s’est lavée de l’eau profonde des sources.

En vain, les vents forts de l’histoire l’ont fouettée : elle s’est mise à chanter.

On existe autant qu’on chante}}}… »

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