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Moldavie, Francophonie, Europe : la locomotive roumaine ?

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Deux événements quasi-simultanés montrent les réussites récentes de la Roumanie : d’une part, la tenue du XIe Sommet de la Francophonie, qui a eu lieu le 28 et 29 septembre ; d’autre part, elle obtiendra enfin le statut de membre à part entière de l’Union Européenne en 2007.

Deux événements quasi-simultanés montrent les réussites récentes de la Roumanie : d’une part, la tenue du XIe Sommet de la Francophonie, qui a eu lieu le 28 et 29 septembre ; d’autre part, elle obtiendra enfin le statut de membre à part entière de l’Union Européenne en 2007.

La Roumanie semble avoir trouvé pleinement sa place au sein des familles francophone et européenne. Pour le secrétaire d’Etat à la Francophonie Cristian Preda, la Roumanie peut s’exprimer en tant que voix de la Francophonie au sein de l’Union, mais elle représente également la dimension européenne au sein de la Francophonie.

La Roumanie a également fait part à plusieurs reprises de son intérêt de voir une Moldavie plus démocratique et plus solide, à même de résoudre ses problèmes internes. Cela ne tient pas seulement à une proximité géographique, mais bien davantage à une proximité humaine, culturelle et linguistique. En un mot, le sentiment autant que la raison font que les relations entre la Roumanie et la Moldavie sont importantes pour l’UE.

Afin de favoriser ce rapprochement entre la Moldavie et l’UE, la Roumanie pourrait bien davantage utiliser le vecteur de la Francophonie. En effet, les règles du jeu de l’UE après élargissement de 2004-2007 ont changé.

L’adhésion à l’OTAN, qui précédait l’adhésion à l’UE, ne semble plus être une règle pour les prochains élargissements. L’échec de la Constitution semble montrer que les citoyens des Etats membres seront beaucoup plus les arbitres des prochains élargissements qu’auparavant, comme c’est le cas dans tout ensemble démocratique.

Si les débats européens actuels tournent autour de la « fatigue de l’élargissement » ou des problèmes de la « capacité d’absorption » de l’UE, il n’en sera sans doute pas toujours ainsi. Le principal défi pour la Moldavie dans les prochaines années consiste d’abord à favoriser les réformes démocratiques et économiques, mais également à « séduire » l’opinion publique des Etats membres. Pour l’heure, le déficit d’image existe et il ne favorise pas les chances futures de la Moldavie.

La Roumanie, dans ce contexte, peut se servir de son influence au sein du mouvement francophone et des pays latins pour augmenter les chances de son voisin. En effet, la France, la Belgique et le Luxembourg, trois pays fondateurs de l’UE, sont francophones. Cet ensemble se complète des pays latins de l’UE, dans lequel on trouve l’Italie, l’Espagne et le Portugal. Si la tenue du Sommet de Bucarest cette année est assurément une grande réussite pour la Roumanie, la tenue d’un Sommet en 2012 à Chisinau pourrait être un progrès considérable dans la voie européenne de la Moldavie, à condition, bien sûr, d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la francophonie dans la région. Pour cela, la Moldavie n’est pas sans atouts, et la Roumanie aurait tout intérêt à favoriser les contacts entre les pays francophones européens et son voisin, notamment en vue de rapprocher les sociétés civiles.

Le chemin est encore long, et c’est pour cela qu’il faut commencer au plus vite.

Florent PARMENTIER

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